Depuis la fin septembre, rien ne va plus pour les abonnés Noos. Leur courriels arrivent avec plusieurs heures de retard, le service de messagerie est le plus souvent indisponible, l'envoi est souvent très lent? Sur le site luccas.org, qui défend les abonnés Noos, les messages d'utilisateurs mécontents pleuvent : "J'ai recu hier (8/10) des messages envoyés il y a 15 jours", "Comme tout le monde : plus de mails. Ou bien des vieux datés du 6 : vous savez, ceux qui vous invitent à LA soirée de l'année le 7, et que vous recevez le 9".
 
La faute à Swen ?
 
Noos a publié sur son portail clients un avis informant ses abonnés du problème. Pour le câblo-opérateur, les soucis de son service de messagerie sont liés à l'apparition du virus Swen, à la fin septembre. "Depuis le 26 septembre, les abonnés Noos mal protégés sont pour la plupart infectés, et envoient sans le savoir une quantité importante de spams. Cela a rendu notre serveur mail particulièrement lent", explique Flavie Bitant, attachée de presse de Noos. "Nous conseillons fortement à nos abonnés de se protéger contre les virus", ajoute-t-elle, précisant que "d'autres fournisseurs d'accès à Internet (FAI) sont concernés".
 
Seulement, l'Association des fournisseurs d'accès (AFA) n'a pas eu écho de problèmes similaires chez les autres FAI. "Nous n'avons aucun retour concernant de tels dysfonctionnements", assure Stéphane Markovitch, délégué général.
 
Une absence de protection
 
Sébastien Roussel, responsable du site Arobase.org, est pour sa part "perplexe" : "je ne vois pas pourquoi Noos serait plus spammé que les autres FAI. Leur infrastructure ne doit pas être à niveau. C'est inquiétant, aujourd'hui, quelques heures de retard dans la réception d'un courriel sont intolérables".
 
Noos souffrirait-il de ses mauvaix choix stratégiques, dans lesquels il aurait sacrifié la sécurité des transferts ? L'hypothèse semble plausible à Alexis Bourbion, spécialiste virus et spam chez McAfee : "Sécuriser ses flux coûte cher, et choisir d'investir rentre en compte dans la politique d'une FAI".
 
Un sacrifice ?
 
Chez Luccas.org, on soutient cette idée. Un membre du Conseil d'Administration de l'association estime ainsi que les problèmes de Noos "ne sont pas liés à une mauvaise volonté, mais plutôt à un manque évident de moyens". Les pannes constatées ne sont pas apparues chez la concurrence, qui "dispose de solutions de filtrage que Noos ne veut pas ou ne peut pas mettre en place".
 
Alexis Bourbion le confirme : certes, les internautes doivent se protéger, mais "l'opérateur a les moyens de protéger lui même ses flux. Tout dépend ensuite de la politique qu'il entend suivre". Noos a annoncé fin septembre une réduction de 45% de sa masse salariale.
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