Claviers mécaniques [Topic unique] - Clavier / Souris - Hardware - Périphériques
Marsh Posté le 28-06-2004 à 00:13:35
La plupart des claviers sont construits de la façon suivante : les switches, chacun surmonté d'une touche (keycap), sont montés sur une plaque (plate en anglais), la plupart du temps en acier, plus rarement en aluminium ou en plastique, dans laquelle des découpes sont effectuées pour y insérer les switchs. L'ensemble est placé sur un PCB (circuit imprimé) sur lequel se trouve l'électronique nécessaire à son fonctionnement (diodes, résistances, LEDs, microcontrôleur et sortie USB). L'ensemble est ensuite placé dans un châssis, la plupart du temps en plastique (ABS, parfois recouvert d'un revêtement "peau de pêche" ), parfois en aluminium ou acrylique dans le cas de séries spéciales.
La construction avec plaque (plate-mounted switches) confère une plus grande rigidité au clavier, ainsi qu'une plus grande stabilité du fait du poids qu'elle ajoute. Elle impose de dessouder les switchs du PCB en cas de modifications sur ceux-ci (à moins qu'elle ne prévoie des découpes pour une extraction facilitée des switchs, on parle alors de notched plate) et tend à accentuer le bruit produit par la frappe (la construction du châssis peut également participer à cet effet de résonance). La construction sans plaque (PCB-mounted switches), moins rigide, favorise une sensation de frappe plus souple et permet d'ouvrir les switchs sans les dessouder. La très grande majorité des claviers mécaniques utilisent une plaque, les claviers avec PCB seul sont bien moins courants.
Plus d'informations sur le montage des switchs : [wiki Deskthority]
Les touches ont une certaine importance : elles sont l'interface entre nos doigts et les switchs , et influent tout autant que ces derniers sur la sensation de frappe. Leur matériau et la façon dont les légendes sont inscrites déterminent leur durabilité.
On distingue principalement trois types de plastiques utilisés pour la fabrication de touches pour claviers mécaniques : l'ABS, le PBT et le POM.
• L'ABS (acrylonitrile butadiène styrène) est le matériau le plus commun, disponible en plusieurs épaisseurs ; les touches en ABS fin sont les plus faciles (et les moins chers) à fabriquer, et donc les plus répandues. Les touches en ABS fin offrent la sensation de frappe la plus basique (la moins valorisée), tandis que celles en ABS épais sont en général d'une qualité supérieure et sont plus appréciées du fait de la sonorité plus sourde qu'elles confèrent à la frappe. Une critique récurrente à l'encontre des touches en ABS concerne leur tendance à "briller", en fait à voir leur texture se lisser du fait du contact répété avec les doigts, ce qui peut donner au bout de quelques mois (quelques semaines dans le pire des cas) l'impression désagréable que leur surface est grasse en permanence.
Leurs légendes peuvent être pad-printed, laser-etched/engraved, doubleshot ou uv-printed (voir plus bas). A de très rares exceptions près, les touches en ABS fin sont les seules à permettre d'avoir des légendes rétroéclairées, ce qui oblige l'utilisateur à devoir choisir entre avoir des légendes rétroéclairées ou des touches de qualité.
ABS fin rétroéclairé (Ducky), ABS épais doubleshot (Cherry), ABS fin doubleshot (Signature Plastics)
• Le PBT (polybutylène téréphtalate) est moins répandu car plus cher du fait d'un processus de fabrication plus délicat que pour l'ABS. Il a l'avantage d'être bien plus résistant à l'usure, ce qui lui permet, grâce à sa texture légèrement granuleuse au toucher, de ne pas être affecté par le phénomène de "brillance" propre à l'ABS plus lisse (ou de façon très marginale, et après une période d'utilisation bien plus longue). Les touches PBT sont parfois disponibles en PBT fin, mais plus souvent en PBT épais, qui sont plus appréciées du fait de la sonorité plus sourde qu'elles confèrent au clavier.
Les légendes peuvent être dyesub ou laser-etched/engraved, le doubleshot est possible mais bien moins aisé à fabriquer (le PBT tend à se rétracter en se refroidissant, son moulage est plus contraignant que l'ABS) donc moins répandu.
PBT épais laser-etched (Leopold)
• Le POM (polyoxyméthylène, connu aussi sous le nom d'acétal ou de Delrin) est utilisé plus rarement encore que le PBT. Il offre une sensation de frappe sourde similaire au PBT tout en ayant une surface très lisse qui le rend semblable au toucher à de l'ABS usé, ce qui ne l'empêche pas d'être apprécié par certains utilisateurs. Les légendes sont en général laser-engraved.
D'autres plastiques peuvent être utilisés, comme le PVC, utilisé abondamment par Dell, HP, Logitech et d'autres. Par ailleurs, certaines touches peuvent être réalisés en petite série en résine, en bois, voire en métal (zinc notamment), qui valent plus pour leur esthétique que pour leur apport à la sensation de frappe.
Les légendes (lettres, symboles...) peuvent être inscrites sur les touches de diverses façons, certaines plus économiques et souvent moins durables, d'autres plus coûteuses donc moins fréquentes mais plus pérennes. On peut distinguer les techniques suivantes :
• Pad printing : c'est la solution la moins chère et la plus fréquente : de l'encre est simplement appliquée sur la surface de la touche, parfois protégée par un point de vernis qui fait ressembler l'ensemble à une décalcomanie. C'est la méthode de marquage la plus répandue sur les claviers à dômes ou ciseaux (et qu'on trouve également sur des claviers mécaniques, par exemple chez Filco, qui vernit toute la surface de la touche), qui a pour défaut d'être la plus fragile (susceptible à l'usure) et de se sentir sous les doigts.
• Dye sublimation : impression réalisée à très haute température qui donne une légende imprimée en profondeur dans la touche, qui est donc inusable et insensible au toucher. La très haute température requise pour cette opération la rend impraticable sur de l'ABS, dont la température de fusion est inférieure à celle du PBT, qui est donc le seul matériau à bénéficier de cette technique. Par ailleurs, ce procédé ne peut produire une légende de couleur plus claire que la touche : les légendes doivent obligatoirement être plus foncées que celles-ci, ce qui limite les schémas de couleurs possibles. On peut noter cependant que certains fabricants proposent maintenant un procédé d'impression inversée (reverse dye-sub) qui colore non pas la légende mais la surface de la touche qui l'entoure, ce qui permet d'avoir une légende plus claire que le reste de la touche et autorise des schémas de couleurs jusque-là inédits avec cette méthode d'impression.
• Doubleshot ou "doubleshot injection molding", moulage à double injection : chaque touche est réalisée en deux temps, en premier lieu la légende est moulée avec une armature, puis le reste de la touche est moulé par-dessus (démonstration en vidéo). La légende ainsi moulée dans l'épaisseur de la touche est inusable et insensible au toucher. Ce procédé est généralement effectué sur de l'ABS (fin ou épais), s'étend depuis quelques années au PBT, et permet n'importe quelle combinaison de couleurs pour la touche et la légende.
• Laser engraving : les légendes sont gravées au laser, parfois laissées telles quelles (et donc très discrètes), parfois remplies d'encre dont la couleur contraste avec celle de la touche, qui peut se décolorer au fil du temps. On parle alors de touche "engraved & infilled".
• Laser etching : un autre type de marquage au laser qui ne grave pas la légende, mais chauffe suffisamment la surface de la touche pour changer sa couleur et parfois sa texture. Le procédé permet de créer des légendes gris foncé sur des touches claires, ou des légendes gris clair sur des touches foncées. La couleur des légendes ainsi produites est moins contrastée que ce que d'autres procédés permettent d'obtenir, et la durabilité varie d'un fabricant à un autre.
• UV printing : une impression à très haute résolution sur les touches, qui sont ensuite recouvertes d'un vernis séchant aux UV. C'est une méthode assez peu répandue, et dont les résultats (vibrance des couleurs, altération de la texture du matériau et durabilité) varient selon les fabricants. Par ailleurs, elle ne semble actuellement proposée que sur de l'ABS fin, ce qui peut expliquer le manque d'intérêt pour cette technique dès lors qu'elle n'est pas réalisée sur de touches de qualité.
• UV coating : au sens strict, c'est l'application d'un vernis séchant aux UV comme étape de finition/protection. Dans le jargon des fabricants et vendeurs, c'est une caractéristique de certaines touches rétroéclairées : les touches sont réalisées en plastique translucide, peintes, puis les légendes sont gravées au laser pour révéler le plastique translucide qui laissera passer le rétroéclairage. La surface de la touche est ensuite protégée par un vernis UV comme décrit plus haut. A de très rares exceptions près, les touches rétroéclairées sont réalisées uniquement en ABS fin, et leur surface peinte + vernie leur confine une texture plus lisse que de l'ABS classique (et donc la sensations que la surface est grasse, ce qui est souvent perçu comme un défaut).
Plus d'informations et de photos sur le [wiki Deskthority]
Toutes les touches n'ont pas la même forme : leur hauteur ou leur angle (autrement dit leur profil) ont une certains incidence sur les sensations et le confort de la frappe. Par ailleurs toutes les touches d'un même profil ne sont donc pas interchangeables : chaque rangée a souvent une forme différente (hauteur et angle), qui permet d'étager le sommet de chaque rangée à partir de switchs alignés sur le même plan :
• le profil OEM (en photo ci-dessus) est de très loin le plus courant, on le retrouve sur la quasi totalité de la production de claviers, quel que soit le type de switch utilisé. Les touches sont considérées comme moyennement hautes, ont un sommet cylindrique, et confèrent une courbure moyenne au clavier.
• le profil Cherry : initialement limité aux claviers Cherry et aux touches fabriquées par GMK (qui a racheté une partie de l'appareil de production de Cherry), il est aujourd'hui également copié par certains fabricants asiatiques (Gateron/EnjoyPBT notamment, et tous ceux qui indiquent "Cherry profile" sur leurs fiches produits). Le profil Cherry est un peu plus bas que l'OEM, la courbure est similaire et le sommet des touches également cylindrique.
• le Stepsculpture 2 : très proche du profil Cherry, utilisé majoritairement sur les claviers Leopold, certains Varmilo (qui a acquis l'outillage lorsque sous-traitant pour Leopold) et claviers à switchs Topre
• le profil DCS de Signature Plastics est également proche du profil Cherry, disponible pour les switchs MX.
• le profil SA de Signature Plastics est un profil très haut dont le sommet des touches est sphérique.
• le profil DSA de Signature Plastics est un profil bas, également de type sphérique, et plat (tous les rangs sont de la même hauteur), ce qui le rend très adapté aux dispositions non-standard (ErgoDox, ...).
• le profil XDA, de conception récente, partage les caractéristiques du DSA mais les parois de la touche sont plus épaisses. Plus de détails : https://www.massdrop.com/talk/887/x [...] ap-profile
Enfin, certains claviers ont un profil identique sur chaque rangée et utilisent une plaque courbe pour donner son inclinaison au clavier, comme les claviers à buckling spring d'IBM (approximation) :
Photos des différents profils par Jacobolus sur [Geekhack] (plus de profils visibles dans le lien)
Plus de détails sur l'identification des rangs : [wiki Deskthority]
La monture d'une touche est sa partie qui lui permet d'être fixée sur le switch. Chaque type de switch a sa propre monture, il est donc par exemple impossible d'installer des touches avec monture Cherry MX sur un IBM Model M (switch à buckling spring).
On peut occasionnellement trouver des adaptateurs pour utiliser un certain type de touche sur un switch d'un type différent, souvent au prix de compromis (hauteur de l'ensemble plus importante, moindre stabilité des touches) qui rendent la production de tels adaptateurs peu fréquente et peu attractive.
Une solution plus aboutie mais plus coûteuse consiste à modifier un switch pour lui permettre d'y adapter des touches d'un type différent : quelques fabricants ont commencé à proposer des claviers Topre compatibles avec les touches pour Cherry MX (et qui sont en conséquence incompatibles avec les touches pourvues de monture Topre), tendance qui pourrait se poursuivre avec d'autres types de touches , la compatibilité avec l'écosystème Cherry MX étant désirable en raison du nombre de keysets disponibles pour cette monture.
Plus d'informations et de photos : [wiki Deskthority]
On peut enlever ou remplacer les touches de la plupart des claviers mécaniques, mais c'est pour ceux pourvus de Cherry MX que l'offre est la plus vaste. L'offre est bien plus limitée pour les autres types de switchs : Unicomp est le seul vendeur à proposer des touches neuves pour claviers Buckling Spring, Realforce a cessé la fabrication de keysets pour switches Topre, et Matias est le seul à vendre des touches compatibles avec les switchs Alps. Pour ces types de switchs, le marché de l'occasion est souvent la source la plus intéressante.
Par ailleurs, la disposition des touches du clavier a une importance particulière : la plupart des keysets vendus sont prévus pour s'adapter à un clavier ANSI en disposition "standard", calquée sur celle des Filco Majestouch, dont voici une représentation en version ANSI (les touches de la partie droite du clavier, non représentées, ne sont que très rarement sujettes à variation) :
Ce qui définit cette disposition comme "standard" est la taille des touches du rang inférieur : trois touches de 1,25u, une barre espace de 6.25u et quatre autres touches de 1,25u. La disposition suivante est considérée comme non-standard de par la différence de taille des touches du même rang (modifieurs de 1, 1,25 et 1,5u, barre espace de 6,5u) qui empêche d'y utiliser des touches standard (1,25u et 6,25u) :
La même règle s'applique pour les claviers ISO, la plupart des rares keysets ISO de remplacement ayant la même disposition du rang inférieur (en plus de disposer des touches propres à l'ISO). Un clavier ISO avec un rang inférieur non-standard cumule par contre les handicaps, et il sera très compliqué de remplacer ses touches par un keyset homogène.
Outre l'occasion, il y a deux façons de se procurer des touches de claviers : l'achat d'un set dans le commerce, et les commandes groupées de membres d'un forum auprès d'un fabricant. Les keysets disponibles en vente directe sont ceux qui offrent le moins d'options : la quasi-totalité des sets sont au format standard sans touches supplémentaires pour s'adapter à des variations de layout, et la très grande majorité d'entre eux n'est disponible qu'en ANSI ; les rares keysets disponibles en ISO sont soit blank (sans légendes), soit avec des légendes anglaises ou nordiques, l'azerty étant quasiment inexistant.
L'élaboration de keysets par des membres de forums et leur fabrication sur demande par les fabricants permet de prévoir des touches supplémentaires pour s'adapter à des variations de layouts, si celles-ci sont assez populaires. Par ailleurs, ces commandes permettent de se procurer des keysets très différents de ce qu'on trouve dans le commerce, que ce soit au niveau des matériaux utilisés, du profil des touches, de la méthode d'impression des légendes ou des couleurs utilisées ; ils sont donc souvent l'occasion de se procurer un keyset unique.
Pour comprendre certaines notions vantées par les fabricants de claviers comme l'antighosting ou le NKRO, il faut comprendre la façon dont un clavier fonctionne. Pour l'essentiel, un clavier est composé d'interrupteurs (switchs, un pour chaque touche) et d'un microcontrôleur qui sert de passerelle entre les touches et le pc : lorsque l'utilisateur appuie sur une touche, le microcontrôleur détecte cet appui et envoie via le port USB ou PS/2 le caractère correspondant (plus précisément le scancode) à l'OS qui l’interprète en fonction du layout choisi dans les options de langue.
Il faut donc que chaque switch soit relié au microcontrôleur, qui doit a priori disposer d'une centaine d'entrées/sorties. Or, dans le petit monde des microcontrôleurs, plus on a d'entrées/sorties, plus on est gros et puissant, et donc cher, et les contrôleurs disposant de suffisamment d'e/s pour un clavier sont inutilement puissants et chers. Pour pouvoir relier un grand nombre de switchs à un contrôleur disposant d'un nombre réduit d'e/s (typiquement 32 ou 48), on a donc recours à un arrangement en matrice :
Ici, pour connecter 30 switchs, on a besoin non pas de 30 entrées/sorties mais de 13, réparties en 10 colonnes et 3 lignes. Par extension, pour un clavier de 105 touches, 21 e/s suffiront, réparties en 11 colonnes et 10 lignes (qui seront arrangées sur le PCB de façon à se conformer à la disposition voulue des touches).
Si cet arrangement en matrice permet d'économiser le nombre d'entrées/sorties du contrôleur, elle pose néanmoins d'autres problèmes, et c'est là qu'intervient notamment la notion de ghosting.
Dans une matrice, comme plusieurs touches partagent un lien (ligne ou colonne) vers le microcontrôleur, celui-ci peut interpréter la pression des switchs de façon erronée lorsque trois switchs adjacents (ou plus) ayant un colonne et une ligne en commun sont pressés.
Dans ce schéma, les cas 1, 2, 3 et 4 ne posent pas de problèmes : le contrôleur active chaque colonne une par une en y envoyant un courant et vérifie pour chacune sur quelles lignes celui-ci ressort (cette opération réalisée successivement sur l'ensemble des colonnes constitue un scan de la matrice, qui est réalisé plusieurs centaines de fois par secondes), et est capable de différencier chacune des touches pressées simultanément.
Dans le cas numéro 5, du fait de l'agencement électrique des touches, la pression de F, G et B conduit le courant (qui circule librement dans n'importe quelle direction tant qu'il y a continuité électrique) à passer par V et donc le contrôleur à détecter de façon erronée un appui sur cette touche. C'est cette détection d'un appui inexistant qu'on appelle ghosting.
Pour éviter ce problème, plusieurs solutions se présentent ; la plus répandue consiste à programmer le contrôleur pour qu'il bloque la prise en compte d'une troisième frappe dans la configuration décrite ci-dessus : ce blocage, qu'on appelle ghosting par abus de langage, est en fait du jamming ou blocking ; il est la conséquence de la propension d'une matrice à produire du ghosting (d'où la confusion fréquente entre les termes), et la cause de la limitation à deux appuis simultanés (le 2KRO, 2-key rollover) sur bon nombre de claviers pour empêcher ce problème de se produire. On notera que techniquement parlant, un clavier peut donc avoir recours au blocage de touches comme mesure anti-ghosting, alors que la dénomination marketing "anti-ghosting" est couramment utilisée pour désigner un clavier qui n'en bloque pas...
Certains constructeurs choisissent de réaliser des matrices plus complexes ou de multiplier les liaisons différenciées entre groupes de switchs et contrôleur pour réduire au maximum les possibilités de ghosting (et donc la nécessité de bloquer les touches) : on parle souvent de matrices "typing optimized" ou "game optimized" (optimisées pour la frappe ou les jeux), qui restent souvent une solution sub-optimale dans la mesure où elles ne font souvent que déplacer le problème sur des combinaisons de touches moins fréquemment utilisées. Faute de mieux, c'est une solution plus acceptable qu'un blocage dès trois touches.
La solution la plus aboutie consiste à adjoindre une diode à chaque switch : dans la mesure où une diode ne permet au courant de passer que dans un seul sens, elle lui évite de "remonter" dans un switch adjacent et de produire une frappe fantôme. Une matrice comprenant une diode par switch élimine au niveau hardware toute possibilité de ghosting, rend donc inutile le jamming software comme mesure de protection, et permet donc un nombre d'appuis simultanés illimité (on parle de NKRO, n-key rollover).
Cette solution à base de diodes n'est possible que sur un clavier doté d'un circuit imprimé (pcb) sur lequel sont présents les pistes de cuivre constituant la matrice, les diodes et les switchs ; un clavier à membrane étant précisément constitué de plusieurs membranes souples en lieu et place d'un pcb, le recours aux diodes est impossible : c'est la raison pour laquelle les claviers à membrane n'ont que le blocking pour recours et sont la plupart du temps 2KRO (sauf dans le cas peu fréquent de matrices spéciales).
L'envers d'un PCB de clavier, avec une diode (en orange) par switch.
On notera enfin que ces problèmes de ghosting et de jamming ne concernent que les claviers où la prise en compte d'un appui repose sur un contact électrique (via un switch à contact comme le Cherry MX ou une membrane) ; de par leur fonctionnement sans contact, les claviers à switchs électro-capacitifs de Topre ou les vénérables switchs Honeywell à effet Hall ne présentent pas ce problème et n'ont pas besoin de solution software ou hardware particulière pour le contourner.
Le nombre de touches pouvant être prises en compte simultanément dépend de deux facteurs : le design de la matrice du clavier, et le mode de transmission des données, qui est souvent déterminé par sa connexion. Pour l'exprimer, on parle de rollover, et plus spécifiquement de x-key rollover, x désignant le nombre de touches pouvant être prises en compte simultanément. La plupart du temps, les modifieurs (ctrl, alt, shift) ne sont pas pris en compte dans ce chiffre. Pour récapituler ce qui a été détaillé plus haut sur le rollover permis par les différentes matrices :
• 2KRO : clavier reposant sur une matrice assurant qu'au moins deux touches seront toujours prises en comptes en tout point du clavier, parfois pas plus, et parfois plus en fonction de leur position ; ce sont principalement les claviers à membranes, et plus généralement tous les claviers dont la matrice n'utilise pas de diodes pour isoler électriquement les switchs et prévenir les problèmes de ghosting.
• NKRO : clavier reposant sur une matrice permettant au niveau hardware d'éviter le ghosting (via l'utilisation de diodes ou de switchs sans contact) et donc le blocage des touches ; la plupart des claviers mécaniques sont NKRO lorsque connectés en PS/2, certains le sont également en USB.
• 6KRO : les claviers dont la matrice permet au niveau hardware d'éviter le ghosting, mais dont la transmission des données est limitée à six touches au plus en simultané (plus les modifieurs) du fait du protocole USB utilisé (voir plus bas).
• xKRO : lorsque x n'est ni 2, ni 6, ni N, on a affaire soit à une matrice complexe, soit à un clavier 6KRO dont le firmware est programmé pour tricher et faire reconnaître plus de 6 touches sans pour autant permettre le NKRO.
Bien qu'étant toutes deux des interfaces série prévues pour utiliser notamment clavier et souris, les interfaces PS/2 et USB se différencient sur un certain nombre de points.
• Rollover
L'interface PS/2 ne limite pas le nombre d'appuis transmissible simultanément, autrement dit elle autorise le NKRO si le design électrique du clavier le permet (cf. plus haut).
Le cas de l'USB est plus complexe : un clavier USB (défini par la spécification USB HID, Human Interface Device) est censé pouvoir fonctionner en deux modes (ou protocoles), le premier pour être détectable par un BIOS ou n'importe quel bootloader (le boot protocol), le second qui est actif une fois l'OS lancé (le regular protocol). Pour des questions de compatibilité et de simplicité de code, le boot protocol limite les transmissions à 6 touches (plus les modifieurs), tandis que le protocole normal autorise la transmission d'un nombre illimité d'appuis simultanés. Autrement dit, le boot protocol limite un clavier USB au 6KRO, et le passage au protocole normal sous l'OS autorise le NKRO.
En pratique, de multiples problèmes se posent :
- certains fabricants de claviers implémentent un protocole normal identique au boot protocol, limitant leur clavier au 6KRO en toutes circonstances, soit pour simplifier le code du firmware du clavier, soit parce que...
- certains BIOS sont mal codés et, partant du principe que tous les claviers fonctionnent en boot protocol, ne demandent pas explicitement au clavier de passer en boot protocol, ce qui les empêche de recevoir les appuis d'un clavier capable de NKRO qui ne passera donc pas en boot protocol au démarrage du pc, le rendant inopérant.
- certains fabricants de claviers contournent ce problème en programment leur clavier pour qu'il simule un hub USB auquel sont connectés plusieurs claviers : le BIOS ne verra que les 6 premiers caractères, mais le clavier fonctionnera en NKRO sous l'OS. Ce procédé n'est pas sans poser problème, notamment sous OS X où les claviers fonctionnant ainsi ne sont pour la plupart pas reconnus.
- enfin, certains fabricants proposent un switch pour alterner manuellement entre 6KRO et NKRO pour permettre ce dernier tout en ayant la possibilité d'être compatible avec un BIOS mal codé.
Il n'y a donc pas de meilleure solution : s'il est souhaitable de pouvoir utiliser son clavier en NKRO si sa conception ne permet, les cas où un utilisateur sera limité par le 6KRO (6 touches + modifieurs) sont somme toute peu courants et ce dernier mode est le seul permettant de communiquer avec son pc avant d'arriver dans l'OS. Un clavier USB permettant de choisir 6KRO ou NKRO représente la solution la plus flexible, mais elle n'est pas pour autant indispensable.
• Transmission des données
Une autre différence notable entre PS/2 et USB réside dans leur façon de transmettre les données: l'USB fonctionne en attente active (polling), alors que le PS/2 fonctionne par interruption (interrupt). En attente active, l'ordinateur auquel le clavier est connecté écoute à intervalles réguliers (par défaut 125 fois par seconde en USB, d'où le taux de polling de 125 Hz) si le clavier envoie des données ; à l'inverse, un clavier fonctionnant par interruption envoie ses données immédiatement qui sont reçues sans délai par l'ordinateur.
C'est ce qui fait dire par facilité qu'un clavier PS/2 a moins de latence ou est plus réactif qu'un clavier USB : en PS/2 la frappe est transmise sans délai, alors qu'il peut être de 8 ms en USB (et peut descendre à 1 ms lorsque l'USB fonctionne à 1000 Hz). Si vous pensez que ces quelques millisecondes ont une réelle importance en jeu, commencez par mesurer votre réactivité, et voyez ensuite si ces 8 ms pèsent lourd par rapport à votre propre temps de réaction.
• Alimentation électrique
La dernière différence notable entre PS/2 et USB concerne l'intensité du courant qu'ils sont capables de transmettre : l'interface PS/2 peut fournir 275 mA en 5 V, alors que l'USB 2.0 peut fournir 500 mA (et jusqu'à 900 mA pour l'USB 3.0). Typiquement, un microcontrôleur (et donc un clavier sans rétroéclairage) ne consomme que quelques mA (entre 5 et 20 mA pour un µC AVR), mais un rétroéclairage complet peut consommer bien plus. L'USB est globalement plus adapté pour les claviers rétroéclairés, mais quelques rares claviers proposent une connexion PS/2 pour l'envoi de données avec un connecteur USB à brancher en parallèle (où seuls les contacts d'alimentation sont actifs) pour alimenter le rétroéclairage.
Le bouncing, ou chattering, est un phénomène propre aux switchs à contact qui fait que lorsque ceux-ci sont enfoncés, leurs contacts, faits de métal souple, rebondissent l'un contre l'autre (bounce) avant de s'immobiliser et d'assurer le contact électrique. Le phénomène est très bref, mais suffisant pour être détectable par un microcontrôleur vérifiant plusieurs milliers de fois par seconde l'état des switchs qui y sont connectés.
Appliqué à un clavier, ce phénomène entraîne la prise en compte de plusieurs frappes successives (chatter) lorsque vous appuyez même brièvement sur une touche. Pour éviter ce problème, le firmware du clavier comprend en général un buffer qui stocke les dernières frappes enregistrées, les compare, et n'en prend en compte qu'une seule s'il en détecte plusieurs identiques sur un laps de temps donné (ce qu'on appelle le debouncing, ici réalisé de façon software).
Par exemple, Cherry indique pour ses switchs MX un temps de bounce inférieur ou égal à 5 ms ; en conséquence, la plupart des firmwares de claviers les utilisant prévoient un debounce de 7-10 ms, qui délaie d'autant la prise en compte effective de la frappe (délai insensible en pratique). En cas de switch défectueux ayant des contacts produisant plus de chatter que ce que le firmware est programmé pour empêcher, il faudra soit augmenter le debounce du firmware (ce que les claviers permettent très rarement), soit remplacer le switch fautif par un autre.
Par nature, les switchs sans contact, par exemple les switches capacitifs Topre, ne sont pas affectés par ce problème.
Un certain nombre de logiciels peuvent être utiles, notamment pour réassigner des touches, créer une nouvelle disposition logique ou en adapter une à vos besoin (par exemple ajouter des guillemets français « » curieusement absents du layout azerty) ou encore programmer des macros. On peut citer notamment :
• Le Microsoft Keyboard Layout Creator (MSKLC), vous permet de créer un layout entièrement personnalisé ou d'utiliser un layout existant (File > Load Existing Keyboard) et de l'adapter à vos besoins. Vous pouvez ensuite le compiler et créer un exécutable qui permettra de l'installer sur n'importe quel pc sous windows et de l'activer via les options de langues de panneau de configuration.
Si vous décidez d'ajouter ou de déplacer des accents, veillez à bien les configurer comme touches mortes (dead keys).
• KeyTweak est un logiciel qui permet de réassigner des touches, ou plus précisément qui sert d'interface à la modification du registre de Windows pour modifier la façon dont il reçoit certains scancodes. Vous pouvez indifféremment réassigner des touches ou en désactiver, mais vous ne pouvez pas assigner une combinaison de touches à une seule touche. Par ailleurs, les modifications affectent le pc entier, autrement dit tous les utilisateurs quelle que soit la langue du clavier qu'ils ont choisie dans windows. Il ne permet pas de réassigner la touche Fn des claviers et nécessite un redémarrage avant prise en compte des modifications. En dépit de ces limitations, il est très utile pour qui veut effectuer des modifications simples et ne plus y revenir.
• SharpKeys est une alternative à Keytweak qui fonctionne sur le même principe (altération du registre), avec les mêmes possibilités et les mêmes limitations.
• AutoHotkey est un programme à la fois très léger et très puissant qui vous permet de réassigner des touches, exécuter des scripts (du plus simple au plus complexe) ou encore programmer des macros. La configuration est réalisées via un script (fichier texte) modifiable à la volée et le programme doit tourner en tâche de fond pour que les modifications soient prises en compte, ce qui ne doit pas poser problème étant donné sa légèreté. Il peut être désactivé très aisément si nécessaire, et ses modifications peuvent être actives en permanence ou seulement dans certains programmes. Un tutoriel simplifié est disponible ici.
- geekhack.org, forum nord-américain, où s'organisent fréquemment diverses commandes groupées (anglais)
- Deskthority, forum plus centré sur l'Europe, et son [wiki] (anglais, sous-section française)
- /r/MechanicalKeyboards, subreddit dédié aux claviers mécaniques (anglais)
- KeyChatter, site d'actualités et d'information sur les claviers mécaniques (anglais)
- Keyboard Layout Editor, un éditeur de layout visuel en ligne
- typing.com, pour apprendre à taper correctement et profiter au mieux d'un clavier de qualité.
- Touch Typing Guru propose des exercices différents, un bon complément pour travailler différemment sa mémoire musculaire.
- Typegun, pour une approche plus ludique de la dactylographie.
- Key Hero propose des exercices basés sur des textes littéraires, ainsi qu'un suivi visuel de sa progression.
- Z-Type, un shooter pour mettre à l'épreuve sa dextérité dans un autre registre.
Marsh Posté le 28-06-2004 à 23:45:11
En raison de l'incompréhension que provoque la présence de cette liste, celle-ci a été supprimée en attendant qu'elle soit remplacée par un guide d'achat basée sur les qualités à rechercher lors de l'achat d'un clavier mécanique
Marsh Posté le 29-06-2004 à 12:12:15
Merci a vous sa fait vraiment plaisir de voir que je suis pas le seul ......
Merci pour ces infos phileas_fox , maintenant je croit que c est clair ce clavier va finir sur mon bureau ^^
Mais si d autres connaissent d autres marques que keytronic qui font ce genre de matos qu il ne se privent pas de le dire .
Aller merci encore et a plus
Marsh Posté le 05-07-2004 à 16:47:13
slt
j'ai egalement du mal a me separer de m'on cherry mx1800, incassable et passer direct sous la douche plusieurs fois ;o)http://park16.wakwak.com/~ex4/kb/restore_overhaul_cherrymx.htm
j'vais peut etre lui metre un coup de bombe noir ;o) du coup j'me demande si l'on peut trouver les touches en couleur noir ?
ps:http://members.jcom.home.ne.jp/keybow/cherry.html
y a le meme en noir et le Cherry G84-4100 si y a en noir
http://www.inmac.fr/product.asp?sku=E495558...en noir
y a meme de l'ibm ...
Marsh Posté le 05-07-2004 à 17:23:32
scoot-man a écrit : slt |
Je revends mon Cherry G83-3000 noir pas cher si tu veux
Marsh Posté le 05-07-2004 à 18:06:18
slt phileas_fox
j'ai un mx1800 et je cherche un clavier cherry noir et compacte, merci quand meme.
Marsh Posté le 05-07-2004 à 18:15:00
Nemesis05 a écrit : kest ce kun clavier mecanique ? |
Les claviers mécaniques marchent comme des intérrupteurs, tandis que les claviers à membranes ( les plus répandus ) ont des couches en cahoutchouc en dessous des touches.
En conclusion les claviers mécaniques sont les meilleurs au mondes.
Marsh Posté le 21-12-2004 à 10:05:04
Je suis à la recherche d'un clavier mécanique neuf pour les raisons que l'on connait, une boutique où acheter, un modèle. Je suis passé à Surcouf à Paris riche en claviers et cool pour essayer histoire de remplacer mon super Cherry G80-3000 J'avais un bon à priori sur le G86-2100 "master pro plus 9" en lisant les spec ou le keytronic kt 2001 mais, malheur, le 1er est en fait un semi mécanique cad que le touché est du type membrane donc bof et le second c'est carrément à donf le touché membrane et donc me convient pas du tout (on presse la touche qui resiste pour s'enfoncer d'un coup finalement dans une superbe sensation d'imprécision, beurk).
Si qq1 a un tuyau je suis preneur
Marsh Posté le 31-05-2005 à 02:50:59
La meilleure solution reste d'aller en acheter un aux puces car neuf tu vas t'en tirer a 100 mini pour un clavier mecanique , alors qu'aux puces pour 2 max t'en as un , et vu la durée de vie tu perdras pas grand chose :]
Marsh Posté le 12-06-2005 à 13:13:26
[quotemsg=73308,7,128363]Je revends mon Cherry G83-3000 noir pas cher si tu veux[/quote]
ca fait quoi pas cher?
Marsh Posté le 20-06-2005 à 19:32:43
J'voudrais pas dire, mais j'en vois parler de Cherry G83. Faut pas tout confondre. Celui qui vaut le coup est le G80-3000.
Ces bestioles-là sont increvables, celui sur lequel je tape en ce moment est passé 2 fois par an à la douche, complètement démonté. Suffit de bien laisser sécher avant de rebrancher, et c'est parti pour 6 mois de plus!
L'IBM dont vous parlez est aussi pas mal, mais je le trouve moins agréable qu'un G80-3000, c'est pourquoi j'utilise ce dernier, et que mon IBM reste au placard.
Certains claviers Commodore, anciens donc, étaient aussi des claviers mécaniques, très agréables à utiliser.
Y'a pas à dire, le meilleur clavier est le Cherry G80-3000. Le KT2001 est vraiment du pipi de chat à côté. Ceux qui ne me croient pas ont qu'à utiliser les 2 pendant quelques jours pour pouvoir comparer.
Le désavantage de ces claviers est d'être particulièrement bruyant. Pas très génant en soit, sauf quand on tape à une vitesse très élevée. J'en ai un au taf', et mes collègues ont eu un peu de mal à s'habituer, mais ça va mieux maintenant!
Je pense que pour le Cherry, le meilleur endroit pour les dégoter sont les puces, les brocantes, les ventes aux enchères, et, bien entendu, un distributeur Cherry! Prenez contact avec Cherry pour connaitre le revendeur le plus proche de chez vous, et passez commande.
D'ailleurs, sachez que le G80-3000 est disponible en 3 "touchers" de touche: souple, constant et dur. Bref, c'est du sur mesure! ;-)
Marsh Posté le 20-06-2005 à 21:48:34
Moi j'ai un Cherry, je sais pas quel model ( je vais tout de suite aller voir) mais je le trouve très moyen. Le touché est très dur, il faut appuyer assez fort sur les touches et c'est très fatiguant. par contre, côté solidité ya rien à dire je suis tout à fait d'accord avec vous, il est increvable !!
Marsh Posté le 20-06-2005 à 23:15:02
phileas_fox a écrit : +1 |
tiens, dsl, mais je vais troller, là...
"des vrais connaisseurs de claviers" -> t'as raison, heureusement que tu es là pour éclairer les pauvres ignares que nous sommes sur ce qu'est un bon clavier. Je suggère d'ailleurs une peine de 20 ans incompressible pour les possesseurs de claviers non-mécaniques, ça leur apprendra.
"marcher dessus il marchait toujours aussi bien" -> c'est sans doute pour ça que j'ai niqué celui du PC de mon père en quelques mois...
"avec les 30 touches raccourcis qui ne servent à rien" -> c'est ton avis, peut-être qu'il existe des gens pour qui elles sont utiles. Perso, j'en utilise certaines, et je ne vomis pas sur ceux qui ne e font pas ou qui les utilisent toutes. Si mes périphériques me permettent d'accéder plus vite à certinaes commandes, où est le problème? Tu es aussi contre la roulette sur les souris?
OK, les claviers mécaniques sont presque increvables. Mais tout le monde ne cherche pas forcément un clavier increvable. Pour certaines personnes, ce sera le design, pour d'autres , les fonctions supplémentaires, pour d'autres, le toucher, bref, plein de choses très subjectives.
Je ne vois aucune raison pour revenir à un clavier mécanique. Mon clavier, je le change tous les 3-4 ans au grand maximum - oui, je l'avoue, je suis un grand capitaliste qui soutient la société de consommation. Mais par contre, je ne dénigre pas systématiquement ceux qui préfèrent les claviers mécaniques...
voilà, je me suis un peu calmé, je vais aller me coucher, je crois...
Marsh Posté le 21-06-2005 à 18:45:41
le mieu ça doit etre le clavier virtuel, c une espece de projecteur qui affiche sur ton bureau l'image d'un clavier, il suffit juste de taper directement sur le bureau comme si c'était un vrai clavier, et ça marche en plus !
ça c'est du clavier !!
Marsh Posté le 02-07-2005 à 04:15:30
ouais est ce que les claviers mécaniques ont les meme prises que les "normaux" actuels ? du genre ps2 (ou usb) ? parce que jai vu des images et ca a lair préhistorique (lol )
Marsh Posté le 02-07-2005 à 07:46:17
Salut!
Je pense bien que ça doit être une prise DIN au lieu du miniDin pour les nouveaux claviers en revanche les signaux des broches devrait être compatible donc il est trés probable de pouvoir y recabler ou brancher un adpatateur DIN vers miniDIN. J'ai du une fois dans ma vie trouver un clavier mécanique (enfin je le suppose) bah oh putain (excusez moi l'expression) ce que c'est LOURD. Limite tu portes une brique. Il faut arrêter de croire que ce qui est vieux est meilleur à quelques rares exceptions pres. Prenons l'exemple classique des voitures, avant elles étaient plus solides mais c'est le gars à l'intérieur qui recevait l'énergie du choc tandis qu'aujourd'hui c'est la voiture qui meurt et l'occupant qui voit ses chances de survie augmenter (en théorie). Pour moi le clavier n'est qu'une interface homme-machine et l'avenir nous révèlera probablement d'autres type d'interface avec ses avantages/inconvénients. Un des grands problèmes du clavier c'est qu'il faut savoir écrire. La communication vocale aura peut être plus d'importance à l'avenir. Quand à l'avenir du clavier son salut viendra probablement par une compacité donc format réduit, masse acceptable, nombre de touches réduites, aisance d'utilisation et prix réduit. Voili Voilou!
Marsh Posté le 02-07-2005 à 21:36:09
Din et minidin... ? moi mes claviers sont ps2.. cest koi le din ?
Marsh Posté le 05-08-2005 à 10:39:34
Le cherry G80-3000 existe en trois toucher : linear, soft, click. Quelqu'un peut -il m'expliquer quelle est la différence entre ces trois modèles ? Merci
Marsh Posté le 05-08-2005 à 19:38:06
atomicplayer a écrit : Din et minidin... ? moi mes claviers sont ps2.. cest koi le din ? |
le PS/2 est l'autre nom du miniDIN, et le DIN était le gros port clavier qu'on trouvait sur les cartes mères au format AT
Marsh Posté le 17-08-2005 à 12:06:20
j'aimerais aussi connaitre la difference entre les touchers de g80-3000
Je suis pret à me laisser tenter, bon, plus de 100 quand même...
Marsh Posté le 17-08-2005 à 14:18:43
sanson a écrit : Le cherry G80-3000 existe en trois toucher : linear, soft, click. Quelqu'un peut -il m'expliquer quelle est la différence entre ces trois modèles ? Merci |
La différence entre les 3 c'est au niveau de la résistance des touches, le soft n'a pas bcp de "résistance" et le click est le plus "dur", le linear est entre les 2 (surement celui qui convient le mieux pour la majorité des utilisateurs).
Marsh Posté le 17-08-2005 à 14:20:13
easymode a écrit : j'aimerais aussi connaitre la difference entre les touchers de g80-3000 |
Tu l'as trouvé dans quel magasin ??? Parce que même sur le site de Cherry ils l'ont enlevé du catalogue
Marsh Posté le 17-08-2005 à 21:41:39
http://www.paslab.com/peripherique [...] -3000lpmfr
et chez cherry :
http://www.cherrycorp.com/english/ [...] 0-3000.htm
Marsh Posté le 17-08-2005 à 22:08:12
easymode a écrit : http://www.paslab.com/peripherique [...] -3000lpmfr |
C'est une bonne nouvelle que cherry les fabrique toujours, par contre à plus de 100 euros ça fait cher le clavier Tu vas te le commander sur ce site ?
Marsh Posté le 18-08-2005 à 06:50:28
Ecoute je sais pas, je vais attendre un peu , si je le trouve ailleurs (si quelqu'un ici a un plan)(non, pas d'occaz).
Je vais regarder sur des sites etrangers pour comparer le prix...
De plus, il n'est pas fait état du toucher, entre les trois sus-cités (linéaire etc).
A voir.
Il est malheureux que ce soit la croix et la bannière pour trouver un clavier "pro", parmis 12000 saletés multimédia...
Marsh Posté le 18-08-2005 à 07:15:21
à 40£ ici :
http://www.savastore.com/productin [...] d=45&tid=3
36 ici :
http://www.pcgigant24.de/product_i [...] ts_id=1995
(j'en profite pour dire que la plupart des trucs de ce genre sont beaucoup moins chers en allemagne, on se fait vraiment baiser en france)(c'est pas nouveau)
(oui je sais bien qu'il s'agit de versions qwerty et qwertz, c'est juste pour les prix)
Sinon, celui là je le vois en cataloque depuis des années :
http://www.pearl.fr/article-PE565.html
Il faudrait un adaptateur at/ps2 je suppose, et je ne sais pas de quel modele il s'agit,mais c'est le meme look que les g80/g81
Marsh Posté le 18-08-2005 à 12:58:33
easymode a écrit : Ecoute je sais pas, je vais attendre un peu , si je le trouve ailleurs (si quelqu'un ici a un plan)(non, pas d'occaz). |
Y'a un an j'étais dans ton cas, je recherchais désespérement le g80-3000, je me suis donc rabbatu sur le Keytronic KT2001, même si ce n'est pas un clavier mécanique il est très bien.
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur le fait qu'on ne vend plus de "bons" claviers de nos jours
Marsh Posté le 18-08-2005 à 14:54:54
Sinon, je me tate aussi avec celui là :
http://www.abix.fr/pages/xxdisplay [...] ode=926020
KT800 keytronic
Sinon j'ai quand même bien envie de faire un saut chez Pearl pour voir leur Cherry peacock at
Bon enfin là j'ai chouravé le BTC 5121w do mon father, et franchement, c'est pas mal du tout...
Marsh Posté le 18-08-2005 à 16:22:31
Le KT800 n'est pas terrible, dans la gamme des Keytronic seul le KT2001 est bien : http://www.ceratech.fr/
Marsh Posté le 18-08-2005 à 16:56:35
à propos de port DIN ou mini/din, tous les claviers IBM ont été en mini-din (PS/2), du moins à partir du 8086 que j'ai eu.
Ca doit pouvoir se trouver dans les boutiques d'ordinateurs d'occase non??
Par contre j'ai testé les derviers keytronic à membrane (KT2001), je trouve pas ça super super. Enfin je veux pas polémiquer, j'utilise un logitech ultra X flat
Marsh Posté le 18-08-2005 à 17:07:17
par contre je pige pas, sur certains sites, la photo du kt2001 correspondait à celle ci :, sur cette image, le clavier blanc, rangée du bas, à droite.
Sur d'autres, c'est bien le clavier ici ;
Moi je préfère nettement le look carré du premier et je me demande de quel modele il s'agit ?
Le coup du toucher variable me fait un peu peur ceci dit...ca va même être rédhibitoire je crois, car le poids des touches est variable en foncion du doigt qui est censé frapper, or moi, je tape avec n'importe quel doigt (j'utilise tous mes doigts, mai sans réelle méthode)
Marsh Posté le 18-08-2005 à 17:20:56
Il me semble que KT2001 est carré alors que KT2001 pro est arrondi [mais c'est à vérifier]
Marsh Posté le 18-08-2005 à 17:31:32
Toum a écrit : Il me semble que KT2001 est carré alors que KT2001 pro est arrondi [mais c'est à vérifier] |
exact, perso j'adore le vieu KT2001 qui fait très old school
Marsh Posté le 19-08-2005 à 01:04:17
ReplyMarsh Posté le 19-08-2005 à 08:24:55
bon ben alors il semble que le 2001 simple (=ps2, ne se trouve plus.
Les 2 kt2001 sont arrondis (le pro et le usb).
Mais bon, encore une fois, je crois que le ergomachin ca va pas le faire pour moi
Marsh Posté le 19-08-2005 à 08:25:57
par contre, j'aimerais vraiment savoir ce qu'est un clavier "semi-mecanique", comme le g81-3000
http://www.paslab.com/peripherique [...] -3000lanfr
qui est plus dans mes prix que le g80, et à le look qui va bien (à mon gout)
par contre, j'avais loupé ça mais il y a un
g80 à 56
http://www.paslab.com/peripherique [...] -3000lpnfr
et un g80 à 108
http://www.paslab.com/peripherique [...] -3000lpmfr
vois pas de difference à part qu'il nous faut du minidin (donc le moins cher)
???
Marsh Posté le 28-06-2004 à 00:08:04
À la recherche d'un premier clavier mécanique ? Direction le troisième post de ce topic !
Vous voulez discuter du sujet de manière informelle ? N’hésitez pas a passer sur le Discord Mech keyboards FR : https://discordapp.com/invite/KfuTNZq
Meetup à Paris le 31 août !
Hello tout le monde,
Ça y est c'est officiel, le Meetup MKFR 2019 se tiendra le mois prochain sur Paris :
On aura quelques guests (vendeurs et makers de la communauté) sur place + giveways.
Vous trouverez les informations sur la page Meetup.
Plus d'annonces et d'informations à venir bientôt.
Concernant les ventes de claviers sur le topic:
- Les propositions de vente doivent se limiter à un lien vers la section Achat & vente avec juste la référence et le prix (pas de photos en 3000px ou autre par exemple et pas d'appel à commenter ici la vente).
- Aucune négociation ou question sur la transaction ne sera postée sur ce topic, uniquement sur le topic A&V.
- Les propositions du genre "envoyez moi vos MP" sont interdites vu qu'elles le sont également sur A&V.
- Toute entorse aura pour résultat la suppression du post, plus une éventuelle sanction, que ça vienne d'un acquéreur potentiel ou du vendeur initial.
Bienvenue dans le topic dédié aux claviers mécaniques. Ce premier post vise en premier lieu à éclairer les néophytes pour leur permettre de choisir en connaissance de cause un clavier qui leur convient ; comme il est un peu long, sentez-vous libre de sauter les sections qui ne vous intéressent pas, mais n'hésitez pas à revenir les lire plus tard, car elles contiennent de nombreuses informations qui font l'objet de questions de façon récurrente au fil du topic.
1. Généralités
• Pourquoi un clavier mécanique ?
• Particularités et avantages du mécanique
• Le bruit, une critique infondée ?
2. Les switchs
• Cherry MX : Tactile ou linéaire, silencieux ou clicky
• Les copies de Cherry MX
• Le Buckling Spring d'IBM
• Le switch capacitif Topre
• Les switchs Alps & Matias
• Les switchs Omron
3. Les formats
• Full size
• Tenkeyless
• Compacts : 60%, 75% et autres
• Les formats ergonomiques
4. Layout : disposition des touches et des caractères
• Disposition physique : ANSI et ISO
• Disposition logique : ne dites plus "azerty" ou "qwerty"
• Langue et OS
Un cas particulier : l'US International
5. Comment choisir ?
• Marketing
• Type de switch
• Format
• Disposition des touches
• Rétroéclairage
• Fonctionnalités diverses : macros, hub USB, repose-poignet
• Qualité de fabrication & fiabilité
6. Anatomie d'un clavier
• Les touches
- matériaux
- légendes
- profil
- monture
- remplacer ses touches
• Design électrique
- ghosting et frappes fantômes
- anti-ghosting : blocking et autres solutions
- x-Key rollover et appuis simultanés
- USB et PS/2
- bouncing et chattering
7. Logiciels utiles
• MSKLC
• KeyTweak
• SharpKeys
• AutoHotkey
8. Liens
Revenus à la mode ces dernières années, notamment à l'aide d'un discours marketing adressé aux joueurs, les claviers mécaniques sont loin d'être une nouveauté : si le buckling spring d'IBM fait figure d'ancêtre (Model F en 1981, Model M en 1984), Cherry produit les très populaires switchs MX depuis 1983. En dépit de leurs qualités, le prix de ces claviers a conduit à leur remplacement par les claviers à membranes et dômes caoutchouc bien moins chers — une régression sur bien des plans, comme si l'on remplaçait aujourd'hui nos souris optiques par leurs ancêtres à boule.
• Pourquoi un clavier mécanique ?
Le principal défaut d'un clavier à dômes caoutchouc tient à son fonctionnement : comme la touche est maintenue en position haute par le dôme et que le contact n'est établi (et donc la frappe prise en compte) que lorsque celui-ci s'écrase sur la membrane, il faut appuyer relativement fort pour que la touche descende : la frappe est donc fatigante à la longue car résistante et brusque, en plus d'être souvent bruyante — comme le dôme s'écrase, la touche produit un "clac" plus ou moins sonore en arrivant en butée, tandis que la frappe est amortie de façon pâteuse.
Ces défauts sont partiellement atténués par les interrupteurs à ciseaux, que l'on trouve sur certains claviers à dômes dits haut de gamme : le mécanisme de ciseaux et des dômes moins durs peuvent rendre la frappe plus souple et moins bruyante, mais il est toujours nécessaire d'appuyer à fond pour que la frappe soit prise en compte ; ceci ajouté à la faible course de la touche (environ 2 mm) participe à rendre la frappe fatigante à la longue.
• Particularités et avantages du mécanique
Les claviers mécaniques ont un fonctionnement différent : en lieu et place d'un dôme en caoutchouc qui s’affaisse d'un coup, on trouve sous chaque touche un interrupteur (switch) à la course progressive. Si la course de la touche est similaire (en général autour de 4mm avec quelques variations suivant le type de switch), l'actuation (le stade où la frappe est prise en compte) se produit environ à mi-course ; et comme la résistance de la touche est assurée par un ressort souple, il est tout à fait possible de ne l'enfoncer qu'à moitié, ce qui rend la frappe bien plus légère (et potentiellement silencieuse, lorsque le switch n'émet pas de "clic" mécanique).
• Le bruit, une critique infondée ?
Une critique récurrente faite aux claviers mécaniques concerne leur bruit : un clavier mécanique serait foncièrement plus bruyant qu'un clavier à dômes. Il faut en fait distinguer deux sources de bruit dans le fonctionnement d'un clavier mécanique :
- le "clic" produit par le switch lors de l'actuation (prise en compte de la frappe, touche enfoncée à moitié)
- le "clac" produit par la touche qui arrive en butée (touche enfoncée à fond)
Le "clic" ne se produit qu'avec les switchs dits "clicky", comme le MX Blue, le MX Green ou le Buckling Spring. Le "clac" ne se produit que si l'utilisateur tape fort et enfonce ses touches à fond (bottom out). Comme un utilisateur de clavier à dômes a l'habitude de taper de cette manière, cette habitude fera qu'il n'utilisera pas son premier clavier mécanique différemment et produira donc ce "clac" caractéristique lors de la frappe, sans tirer parti des caractéristiques citées ci-dessus (course plus souple, actuation à mi-course). S'il paraît dans un premier temps contre-intuitif d'utiliser son clavier en n'appuyant sur les touches qu'"à moitié", il est tout à fait possible avec un peu d'habitude de modifier sa façon de taper pour avoir une frappe plus légère, plus souple et moins fatigante, et par conséquent moins bruyante.
On notera qu'il est plus aisé de taper de cette façon lorsqu'on dispose d'une technique de frappe un minimum évoluée : taper avec dix doigts permet sans y prêter une attentions particulière d'avoir une frappe plus économe et moins bruyante que taper à quatre ou cinq doigts (les doigts ont moins besoin de bouger, leur mouvement a moins d'amplitude et requiert moins de force). Quelques sessions sur un site gratuit de formation (par exemple http://www.typing.com/) permettent de prendre de bonnes habitudes en quelques semaines ; le quart d'heure quotidien à y consacrer en vaut largement la peine, pour tout type d'utilisateur.
Reste la frappe en jeu, où on aura souvent tendance à appuyer à fond. Dans ce cas, si le bruit des touches est réellement gênant pour l'entourage (il pose rarement problème au joueur lui-même), plusieurs solutions existent :
- les o-rings (en fait de simples joints toriques, préférez ceux en silicone à ceux en caoutchouc, moins souples) qui feront quasiment disparaître le "clac" de la touche en butée, au prix d'une baisse des sensations lors de la frappe et d'une légère diminution de la course (on arrive plus vite en butée, qui est plus silencieuse, mais le point d'actuation reste au même niveau, vers 2mm de course). A noter que cette solution ne fera rien contre le "clic" des switches clicky. Par ailleurs, ne dépensez pas 20€ dans ces o-rings, on en trouve aisément pour quelques $ frais de port inclus dans des e-shops asiatiques, avec pour seule contrepartie une livraison un peu plus longue.
Pour plus d'informations sur les o-rings, voir les messages de Lpwl ici, ici et là.
- les pads en feutre s'installent sous les touches de la mêmes façon et procurent un amortissement plus feutré, variable en fonction de leur épaisseur. Disponibles dans le commerce sous le nom de Landing pads chez elitekeyboards.com, on peut aussi les fabriquer soi-même assez simplement : https://forum.hardware.fr/hfr/Hardw [...] tm#t883200
- les QMX clips, conçus et fabriqués par GMK, qui ne s'installent pas sous les touches mais par-dessus les switchs ; à l'inverse des deux solutions précédentes, ces accessoires n'amortissent pas simplement la butée mais aussi la remontée de la touche, ce qui procure une atténuation sonore plus aboutie. C'est la solution la plus chère mais aussi la plus aboutie techniquement, et les clips sont par ailleurs plus simples à installer/enlever que les o-rings. Deux variantes existent qui se différencient par leur mode de fixation, pour la plupart des claviers du commerce (dont les switchs sont fixés sur une plaque en acier) c'est la version plate-mount qu'il faut se procurer ; la version pcb-mouns n'est compatible qu'avec les claviers dont les switchs sont montés sur un pcb sans plaque en acier en renfort (certaines références Cherry classiques principalement ou des références plus exotiques).
• Tactile ou linéaire, silencieux ou clicky
C'est LA question obscure que se pose tout premier acheteur de clavier mécanique, notamment ceux pourvu de switchs Cherry MX : quelle couleur de switch choisir ? On distingue principalement deux types de switchs , linéaires et tactiles ; et parmi ces derniers, certains sont silencieux, certains sont clicky — tous les linéaires étant silencieux.
Les switchs linéaires sont nommés ainsi en raison de la sensation produite : lorsque la touche s'enfonce de haut en bas, la sensation de frappe n'est affectée que par la force du ressort (sa résistance) qui augmente graduellement, autrement dit de façon linéaire (plus le ressort est compressé, plus il est dur). Cette augmentation est néanmoins subtile, à tel point que les fabricants de switchs ne fournissent qu'un chiffre (et non pas une plage) pour quantifier cette résistance ; vous ne risquez donc pas de trouver qu'un switch linéaire devient "trop dur en bout de course" : il sera soit trop dur tout court, soit trop souple, soit d'une dureté convenable.
Chez Cherry, les switchs linéaires sont le MX Red et le MX Black ; le Red offre une résistance faible (et donc un toucher léger), mesurée à 45 cN, le Black une résistance moyenne, de 60 cN. En comparaison, un clavier à dômes chiclet typique offre une résistance de ~55 cN, et un buckling spring d'IBM autour de 90 cN.
Leur fonctionnement est représenté ainsi :
Switchs linéaires. Animations par Lethal Squirrel sur geekhack.org
On notera que la partie colorée qui glisse contre le contact en métal (le slider, au-dessus duquel est fixée la touche) est lisse ; c'est la forme de ce slider associée à la résistance du ressort qui détermine le feeling du switch.
Les switchs tactiles, sont quasiment similaires, à l'exception de la forme du slider : une bosse y est présente, ce qui produit lors de la frappe une augmentation de la résistance à mi-course. C'est ce qu'on appelle le "retour tactile" ("feedback", ou encore "bump" ). Ce retour tactile ne produit pas de bruit supplémentaire par rapport à un switch linéaire : il permet de sentir au toucher le milieu de la course, c'est à dire le point où la frappe a été prise en compte. C'est la raison pour laquelle il est plus facile d'avoir une frappe légère avec un switch tactile (le switch nous fait sentir le point au-delà duquel il n'est plus nécessaire d'appuyer), et que l'on recommande plus généralement (par facilité) ce type de switch à ceux qui écrivent beaucoup.
Cherry produit principalement deux switchs de type tactile (trois si l'on compte le Blue qui est un cas à part décrit plus loin) : le MX Brown et le MX Clear, le premier étant le seul disponible en masse dans nos contrées. Le Brown a un ressort de 45 cN (identique au Red) et un bump tactile léger, le Clear a un ressort de 55 cN et un bump tactile plus prononcé.
Switchs tactiles.
Les switchs clicky sont des switchs tactiles dont le slider est en deux parties, et dont la partie mobile va au moment de l'actuation glisser vers le bas et heurter le fond du switch, produisant ainsi ce "clic" caractéristique. Le retour tactile est donc doublé d'un retour sonore.
Le switch clicky de chez Cherry le plus courant est le MX Blue. Le MX Green en est une version plus dure et plus rare. Le Blue a un ressort de 55 cN, le Green un ressort de 80 cN, ce qui en fait l'un des switchs les plus durs du fabricant et lui confère une sensation de frappe se rapprochant du Buckling Spring, malgré le fait que son slider soit identique au Blue.
Switch à clic.
Il faut noter que ces switchs clicky sont affectés par un phénomène d'hystérésis assez prononcé : après avoir appuyé sur un switch, il faut remonter bien au-dessus du point d'actuation pour qu'une frappe puisse à nouveau être prise en compte. C'est ce qui conduit certains utilisateurs à les déconseiller pour le jeu, où il est parfois intéressant de spammer une touche en "flottant" autour du point d'actuation (répéter un appui très vite sans remonter jusqu'en haut). Ceux qui ont l'habitude de laisser la touche remonter complètement avant d'appuyer à nouveau ne seront cependant pas gênés par ce phénomène.
• Les copies de switchs Cherry
Comme tout produit ayant du succès, les switchs Cherry MX ont été copiés et sont notamment reproduits par le chinois Kailhua — ils ne sont pas les seuls (on trouve aussi Greetech, qui équipe les derniers claviers Das, Gateron ou encore Gaote) mais ce sont actuellement les copies les plus répandues. Si, en absence d'un accord de licence et malgré l'expiration du brevet de Cherry, ces fabricants n'ont pas la possibilité d'utiliser le nom Cherry MX dans leur littérature, ils tirent néanmoins parti de la compatibilité parfaite de leurs copies avec les switchs d'origine pour profiter de l'écosystème Cherry (design de PCB, touches, et surtout utilisateurs...) et proposer aux fabricants de clavier une alternative aux MX.
Certains fabricants de claviers ont l'honnêteté de faire apparaître le nom du fabricant de switch dans leurs fiches techniques (l'acheteur peut donc choisir en connaissance de cause), mais d'autre font preuve de moins d'honnêteté et vont parfois jusqu'à vanter un switch développé spécifiquement par eux-mêmes alors qu'ils utilisent en fait des copies (on peut citer Razer, dont les switches "maison" ont longtemps porté le logo de Kailh avant d'être fabriqués par Greetech). La pratique est d'autant moins excusable que le prix de ces claviers équipés de switchs copiés est souvent plus élevé que ceux équipés d'authentiques switchs Cherry, le marketing soutenant cette hausse des prix.
Mise à jour 2018 : poussé par les exigences des utilisateurs, le marché a évolué très vite ces dernières années, à tel point que si Cherry a longtemps été le fabricant de switch favori des enthusiasts de nombreuses nouveautés ont été introduites par des fabricants tiers ; si Gateron est toujours apprécié comme alternative à Cherry du fait de ses prix moins élevés et ses sliders au plastique plus lisse conférant une frappe (très légèrement) plus douce, c'est à l'heure actuelle Kailh, initialement connu pour ses copies médiocres de Cherry, qui propose le plus d'innovations, notamment avec ses switchs "Box" (dont la forme du slider limite le léger mouvement latéral des touches) et un nouveau mécanisme d'actuation qui produit un "clic" différent des MX Blue de Cherry. Par ailleurs, certaines communautés ou vendeurs font produire des switchs selon des spécifications particulières (on peut citer les séries Halo/Hako d'Input:Club) ce qui augmente considérablement la complexité de l'offre.
Pour un aperçu plus complet (et de riches descriptions techniques) en anglais, voir le guide détaillé d'Input:Club : https://input.club/the-comparative- [...] -switches/
• Le Buckling Spring d'IBM
Introduit sur le Model F en 1982, le switch à buckling spring d'IBM fonctionnait à l'origine avec des contacts capacitifs, avant d'être rapidement décliné sur le Model M qui remplace ceux-ci par une membrane lui permettant d'être plus compact et moins cher. Le Model M sera produit jusqu'en 1990. De divisions en rachats (la division périphériques d'IBM devient Lexmark en 1991, qui cesse de produire le clavier en 1996), la maintenance des vieux claviers IBM et Lexmark est aujourd'hui assurée par Unicomp, fondée par Neil Muyskens qui a racheté les brevets et l'appareil de production à Lexmark, et qui vend aujourd'hui des claviers à buckling spring sous cette enseigne.
Le switch à buckling spring utilise un ressort compressé qui, lorsque la touche est suffisamment enfoncée, ferme un contact placé au-dessus d'une membrane (sur le Model M et dérivés) et vient heurter l'intérieur de l'enveloppe du switch, ce qui produit son clic caractéristique :
Il s'agit donc d'un switch tactile clicky dont la sensation de frappe est unique, ce qui fait qu'il est encore très apprécié par ceux que son bruit n'incommode pas et qui apprécient un switch plutôt dur (autour de 90 cN).
Pour plus de détails, vous pouvez consulter l'article dédié sur le wiki de deskthority.
• Le switch Topre
Les switchs Topre sont de type électro-capacitifs à dôme caoutchouc : au-dessus des traces de cuivre du pcb sont placés des ressorts recouverts de dômes caoutchouc enfoncés par les touches ; c'est la variation de la capacité électrique du circuit induite par la compression du ressort métallique qui active la frappe. Il s'agit donc de switchs sans contact. Le ressort est très souple et ne sert qu'à faire varier la capacité du circuit, l'essentiel de la résistance est fournie par le dôme en caoutchouc qui procure une frappe tactile, le point de résistance (bump) se trouvant au début de la frappe, plus haut donc que sur les MX tactiles. Une fois ce point dépassé le switch donne l'impression de s'enfoncer tout seul, ce qui procure une frappe sans fatigue, contrairement aux dômes caoutchouc classiques. La frappe produit un "thock" sonore souvent apprécié, mais le switch Topre existe aussi en version silencieuse. La dureté de ces switchs peut varier de 35 cN à 55 cN.
Source Topre.
Plus de détails sur le wiki de deskthority.
• Les switchs Alps & Matias
La société Alps a produit de nombreux types de switchs pour claviers depuis 1983, notamment les complicated Alps (séries SKCL, linéaires, et SKCM, tactiles & clicky) puis les simplified Alps (SBKL linéaires et SKBM tactiles & clicky) à partir de 1996. A l'instar des Cherry MX, ils conservent la même taille et la même fixation pour les touches malgré un nombre important de variantes. Ils ont été utilisés notamment sur les claviers Apple, Dell ou Acer.
Suite à l'arrêt de la production de ces switchs en 2012, le fabricant de claviers Matias a mis au point un clone des Alps SKBM (dénommé simplement Matias switch) en version linéaire, clicky et tactile pour pouvoir continuer de les utiliser sur ses claviers. Ils sont compatibles avec l'ensemble des touches Alps produites depuis les années 80.
• Les switchs Omron
Plus connu pour ses microswitchs, Omron fabrique également des switchs pour claviers depuis la fin des années 80, notamment des copies d'Alps (série B3G-S). Une collaboration avec Logitech, a été l'occasion de concevoir un nouveau switch, le Romer-G initialement proposé uniquement dans sa variante tactile, avec un point d'actuation à 1.5 mm (0.5 mm plus haut que les Cherry MX, sur lesquels il se situe à 2 mm), ce qui l'apparente à un MX Brown avec un bump tactile un peu plus haut. Sa conception permet de laisser passer la lumière des LEDs de rétroéclairage au centre du keycap (et non à sa périphérie comme sur les MX).
Une variante linéaire a par la suite été introduite, toujours en exclusivité sur les claviers Logitech. Plus de détails sur le site du constructeur : https://www.logitechg.com/en-us/inn [...] tches.html (le GX Blue montré sur cette page est une copie du Cherry MX Blue qui ne partage pas la conception des Romer-G).
Le Romer-G dispose d'une monture propriétaire et ne permet donc pas d'accueillir des touches prévues pour d'autres familles de switchs, ce qui empêche de remplacer celles fournies avec le clavier et de profiter du riche écosystème Cherry.
On trouve des claviers de toutes les tailles (et maintenant de toutes les formes), avec un nombre variable de touches. Concernant les tailles, on peut distinguer trois familles :
• Le full size : c'est le clavier standard avec pavé numérique et toutes ses touches (105 en Europe, 104 aux US).
• Le TKL ou TenKeyLess : le même, sans pavé numérique. Il a l'avantage de prendre moins de place sur le bureau et de permettre de moins écarter les bras lors d'un usage avec la souris, notamment lors de jeux, ce qui peut permettre une posture plus naturelle (décalage latéral moins important) et moins de fatigue au niveau des épaules.
• Les formats compacts : tout ce qui est moins grand qu'un TKL.
- Le 60% ne comprend que le bloc principal d'un clavier (sans les touches F- ni le bloc directionnel), toutes les touches supprimées se trouvant sur un deuxième layer, c'est à dire la plupart du temps accessibles via une combinaison avec Fn.
- Les 75% sont des 60% avec touches F- et des touches fléchées accolées au bloc principal.
Il n'y a pas de standard établi concernant ces formats, on trouve donc couramment des variations en fonction des fabricants.
- Les formats ergonomiques : très variés, ils abandonnent souvent le décalage latéral (stagger) des rangées de touches hérité des claviers de machines à écrire et visent souvent à favoriser une position plus naturelle des mains.
L'Ergodox:
Le format 40% ortholinéaire :
A noter que pour les claviers mécaniques, le format choisi ne change rien à la taille des touches ni à leur espacement : si vous prenez un clavier 60% avec switches MX et le comparez à un full size, vous remarquerez que ses touches ne seront pas plus petites ni plus serrées : il y en a juste moins, et souvent agencées différemment.
Le format détermine donc principalement le nombre de touches que vous aurez à votre disposition et la place que prendra votre clavier sur votre bureau. Pour savoir de quelle façon les caractères sont agencés dessus, il faut s'intéresser à leur disposition, ou leur layout.
Il y a deux façons de décrire la disposition (le layout) des touches d'un clavier : la disposition physique et la disposition logique. Ces deux notions sont complémentaires.
• disposition physique : ANSI et ISO
La disposition physique correspond à la façon dont les touches sont agencées les unes par rapport aux autres, indépendamment des lettres/caractères qui y sont associées. On distingue principalement deux dispositions physiques , l'ANSI et l'ISO (on trouve aussi le JIS, qui n'est courant qu'au Japon). Voici la façon dont elles sont agencées :
ANSI:
ISO:
Les différences principales sont les suivantes :
• L'ANSI dispose de 104 touches (en format complet avec pavé numérique, 87 en TKL), l'ISO de 105 touches (88 en TKL).
• Le Shift gauche de l'ANSI (2,25u de large) est réduit à une touche de 1,25u de large pour laisser place à la 105e touche de l'ISO.
• La touche Entrée de l'ANSI est horizontale et surmontée d'une touche plus large (de 1,5u), l'Entrée de l'ISO est verticale et la touche complémentaire (1u) se trouve sur le rang inférieur.
Comme les noms de ces dispositions l'indiquent (cf. liens wiki plus haut), l'ANSI est une disposition trouvée principalement sur les claviers américains, et l'ISO sur les claviers européens.
La dispositions physique, c'est une chose, encore faut-il savoir quelle touche correspond à quelle caractère, et c'est pour ça qu'une fois la disposition physique considéré, on doit aborder...
• La disposition logique : ne dites plus "azerty" ou "qwerty"
La disposition logique correspond à la répartition des caractères sur les touches du clavier : c'est là qu'on parle d'azerty, de qwerty voire de qwertz ou de qzerty, mais ces appellations ont le défaut d'être vagues et d'entretenir une certaine confusion : le qwerty US est différent du qwerty UK et a une touche en moins, l'azerty belge est différent de l'azerty français... Pour éviter cette confusion, il vaut mieux, lorsqu'on parle de la disposition d'un clavier, donner son appellation complète, c'est à dire sa disposition physique et logique :
- ISO FR pour l'azerty français
- ISO BE pour l'azerty belge
- ISO DE pour le qwertz allemand
- ISO UK pour le qwerty britannique (105 touches)
- ANSI US pour le qwerty américain (104 touches) ou plus simplement ANSI (il n'en existe pas de variantes régionales comme pour l'ISO)
Et ainsi de suite. Pour plus d'infos sur les différentes variantes, cf. wikipedia.
• Langue et OS
Il est à noter que la disposition physique ou logique d'un clavier ne présume en rien des caractères qu'il peut envoyer à un pc : à ce niveau, c'est la disposition choisie dans l'OS (dans les options régionales/de langue) qui prime. Autrement dit, vous pouvez tout à fait utiliser ce genre de combinaisons :
- un clavier ANSI en azerty (mais vous perdrez alors la 105e touche, à droite du Shift gauche, le <> sur le clavier français, qu'il vous faudra réassigner de façon logicielle d'une manière ou d'une autre)
- un clavier ISO-FR en qwerty (anglais ou américain, auquel cas vous aurez une touche en "trop" )
Les variantes régionales de l'ISO ne régissent que les caractères imprimés sur les touches (les légendes), qui sont purement indicatifs : au niveau matériel, un ISO d'une région est similaire à tout autre ISO et envoie toujours les mêmes codes à l'OS, qui les interprétera différemment selon la langue choisie dans l'OS.
Un cas particulier : l'US International
Si on peut, comme suggéré ci-dessus, utiliser une disposition azerty avec un clavier ANSI, il existe un layout dédié au format ANSI (104 touches) qui permet d'entrer tout ce dont un habitué de l'ISO FR a besoin, notamment les caractères accentués : c'est la disposition US International, à sélectionner dans les paramètres de langue de l'OS.
Lorsque cette disposition est sélectionnée, les caractères propres au français peuvent être réalisés comme suit :
- '+e ou Alt Gr + e pour avoir é
- `+e pour avoir è
- `+u pour avoir ù
- '+c ou ou Alt Gr + , pour avoir ç
- "+i pour avoir ï
- '+espace pour l'apostrophe
Les caractères en rouge indiquent ce qui obtenu en combinaison avec la touche Alt de droite (AltGr sur un azerty), les caractères en rouge sont des touches mortes qui se combinent avec la lettre suivante (comme le ^ sur la disposition azerty).
Pour les grands habitués de l'azerty, un tel changement d'habitude peut [etre pqrticuli7re;ent frustrqnt. Mais les avantages de cette disposition peuvent valoir la peine de s'y adapter — elle permet notamment de taper Ç, É ou À très facilement, sans besoin de combinaisons du type Alt+0199. Par ailleurs, cette disposition est bien plus propice à l'écriture de code (voyez la position des {[<>]}), et avoir un clavier ANSI vous permettra de profiter d'un maximum de keysets différents, là où l'utilisation de l'ISO rend très difficile le remplacement de ses touches (plus de détails dans la section 6).
• Le Marketing
Plus qu'une réhabilitation, les claviers mécaniques ont connu ces dernières années un véritable retour en vogue, pour le meilleur comme pour le pire : un certain nombre de constructeurs ont pris pour cible le "gamer" et la communication s'est établie en grande partie sur des caractéristiques susceptibles de lui plaire (rétroéclairage, look agressif, macros et programmation, le tout saupoudré de jargon technique souvent peu informatif), à grand renfort de publicité et de sponsoring dans l'e-sport, et en misant souvent plus sur un design tapageur et une liste de features longue comme le bras au dépend de ce qui a fait la réputation des claviers mécaniques — la solidité et la fiabilité.
C'est ainsi qu'on se retrouve parfois avec des jouets à l'apparence tape-à-l’œil mais de qualité médiocre à presque 200€ là où d'autres constructeurs proposent des claviers mécaniques de bien meilleure qualité pour la moitié du prix. Et si ceux-ci sont parfois moins flatteurs à l’œil car plus sobres, cette sobriété leur évite au moins de se démoder, et vous de vouloir en changer au bout d'un an, quand après le rétroéclairage RGB on aura introduit la dernière feature révolutionnaire et donc indispensable que tout le monde aura oublié au bout de six mois. Les constructeurs de périphériques (écran, clavier, souris) ont semble-t-il trouvé le créneau pour jouer eux aussi de la fuite en avant que l'on subit au niveau du hardware (processeurs ou cartes graphique notamment), il n'appartient qu'à vous de suivre le mouvement ou de faire un choix plus durable.
Cette mise en garde passée, venons-en au fait : comment, dans la jungle actuelle de références, choisir son clavier ? A ce stade, vous devriez avoir une idée plus précise de ce que le marché a à offrir, mais voici un récapitulatif des points à considérer pour sélectionner les références qui s'offrent à vous :
• Type de switch
C'est la première question à se poser : quel switch désirez-vous utiliser ? Dans l'absolu, il n'y a pas de règles fixes, en dépit des guides recommandant un type de switch précis pour chaque usage : tout est question de goût et surtout d'habitude, et il est fort probable que vous apprécierez autant un type de switch qu'un autre, même si les raisons sont différentes.
Puisqu'il faut bien faire un choix, on peut garder ces quelques règles en tête :
- si vous désirez un retour tactile et auditif lors de la frappe, qui rappelle le cliquetis des salles de rédaction, le MX Blue est pour vous. Voire un clavier en Buckling Spring. Si au contraire vous souhaitez un clavier le moins bruyant possible, il vous reste à choisir entre tactile et linéaire.
- le switch tactile répond au besoin des touch-typists (dactylos) de sentir que la touche a répondu sans atteindre la butée et prend tout son sens avec une technique de frappe précise et rapide (qui peut s'acquérir relativement vite avec un peu d'effort).
- le switch linéaire procure une sensation différente, puisque le switch ne "répond" pas : il faut s'habituer à son toucher et à sa résistance (parfois faible dans le cas du MX Red) pour savoir jusqu'où l'enfoncer juste assez pour que la frappe soit prise en compte sans aller en butée. Ceci dit, si le "clac" en bout de course ne vous dérange pas, rien ne vous oblige à taper en survolant ainsi le clavier. Par ailleurs, l'absence de bump tactile peut procurer à ce type de switch un répondant plus nerveux en jeu.
Dans tous les cas, on trouve de nombreuses personnes pour qui, contrairement aux règles qu'on pense établies, écrire sur un clavier en MX Red (linéaire) est bien plus plaisant qu'avec des MX Brown (tactiles), ou qui préfèrent le Blue (tactile clicky) au Red pour jouer : il n'y a donc pas switch mauvais en soi pour tel ou tel usage, et si vous n'avez jamais encore utilisé un clavier mécanique, n'importe quel switch vous demandera de toute façon un petit temps d'adaptation.
• Format
Une question pas forcément évidente : de quelle taille de clavier avez-vous besoin ?
- un clavier full size prendra plus de place mais sera l'unique choix valable si vous avez un besoin impératif du pavé numérique pour travailler, à moins de disposer d'un numpad séparé (qui offre l'avantage de pouvoir se placer à droite ou à gauche du clavier).
- un clavier TKL sera plus compact tout en sacrifiant un minimum de touches ; beaucoup des références existant en full size sont également déclinées en TKL, mais de plus en plus de références sont introduites en TKL uniquement.
- un clavier compact vous demandera un temps d'adaptation du fait des touches supprimées distribuées sur des combinaisons (Fn+1 pour F1 par exemple), mais ce format reste le choix ultime pour qui souhaite un clavier facile à transporter ou qui prenne le moins de place possible ; à noter qu'ils sont tout autant appréciés par des programmeurs que par des joueurs, et que le fait qu'ils conservent une taille de touche standard évite de devoir adapter sa frappe.
Quoi qu'il en soit, gardez à l'esprit qu'on n'achète pas un nombre de touches mais un format, une ergonomie, et qu'un TKL vendu au prix d'un full size n'est pas une arnaque en soi.
• Disposition
De façon intuitive, la disposition choisie dépendra de la langue que vous utilisez couramment, mais comme dit plus haut rien ne vous empêche d'utiliser un clavier ANSI (US) pour taper en français, tant que vous êtes capable de vous adapter aux différences entre ce qui est écrit sur la touche et le caractère effectivement interprété par l'OS (ce qui n'a rien de compliqué, c'est une simple habitude à prendre).
Il est à noter que si vous désirez tirer parti de l'écosystème Cherry MX (touches de remplacement...), c'est l'ANSI qui vous offrira la plus grande latitude : la plupart des keysets disponibles le sont uniquement pour la disposition ANSI, le choix de keysets ISO étant particulièrement limité.
• Rétroéclairage
Une fonctionnalité qui a gagné en popularité ces dernières années, pour le meilleur comme pour le pire ; mais si on peut débattre de l'intérêt de rétroéclairages façon arc en ciel, un rétroéclairage sobre a une utilité indiscutable dans certaines situations (même si les puristes argueront de l'inutilité de regarder son clavier lorsqu'on connaît sa disposition, ce en quoi ils n'auront pas tort). Quelques recommandations :
- vérifiez que le rétroéclairage est réglable en intensité : un éclairage trop puissant dans une pièce sombre vous fatiguera très vite les yeux
- choisissez une couleur appropriée : le rouge, le vert ou l'orange sont bien moins fatigants pour la rétine que le bleu ou les LEDs "UV" (en fait un bleu tirant sur le violet — qu'on ne trouve heureusement quasiment pas sur les claviers), qui peuvent entraîner une fatigue oculaire rapide même à basse luminosité. Le mauve/rose et le blanc sont en général bien tolérés également.
- Du fait de leur méthode de fabrication (plastique translucide recouvert de peinture puis gravé au laser), les touches des claviers rétroéclairés voient parfois leur lettrage s'user plus vite que des touches opaques marquées via d'autres méthodes. Certains "traitements UV" appliqués par le fabricant (en fait, un simple vernis) aident à prévenir l'usure. C'est un problème qui semble de moins en moins fréquent, mais pensez à vous renseigner sur la durabilité des touches du modèle que vous visez s'il est rétroéclairé.
• Fonctionnalités diverses
Du fait d'une concurrence toujours plus accrue, les constructeurs rivalisent d'idées pour distinguer leurs produits ; parfois en misant sur le design, parfois sur des fonctionnalités supplémentaires, dont il est bien entendu qu'elles vous sont forcément indispensable. Voici un aperçu de ce que vous pouvez trouver, et en quoi on peut ne pas y accorder une importance capitale pour faire son choix :
- macros : souvent entre cinq et dix touches sur le côté gauche, qui requièrent une couche logicielle pour les programmer et les activer dans les programmes définis. Si c'est une fonctionnalité qui peut être pratique, AutoHotkey est une excellente alternative qui permet de programmer des macros et de les assigner à n'importe quelle touche ou combinaison dans n'importe quelle application, est gratuit et léger, et vous permet de réutiliser les touches non assignées dans tel ou tel jeu sans avoir à disposer de macros qui limiteront votre choix et rendront votre clavier plus encombrant. (tutoriel AHK en lien plus bas)
- ports USB : peut avoir son utilité pour brancher épisodiquement un périphérique mobile, mais en l'absence d'un connecteur d'alimentation dédié vous serez limité au courant que le port USB auquel le clavier est branché peut fournir (500 mA en USB 2.0) moins ce que le clavier lui-même consomme (de 20 mA à bien plus s'il est rétroéclairé). Un hub USB intégré au clavier peut être intéressant pour dépanner mais sera moins utile que le même intégré à un écran, ou même un hub indépendant posé sur votre bureau.
- ports audio : encore des câbles qui traînent sur votre bureau : à vous de voir si les ports audio en façade de votre boitier ne sont pas plus pratiques.
- touches multimédia et molette de volume : très pratiques pour les premières, plus dispensable et surtout très peu courante pour la seconde, mais surtout rappelez-vous que toute application multimédia décente vous permet de réassignez des raccourcis actifs sans que l'application soit en focus, ce qui vous dispense de requérir absolument ces raccourcis multimédia. Par ailleurs, là encore vous pouvez utiliser AutoHotkey pour assigner à votre clavier des commandes multimédia globales si nécessaire.
- repose-poignet : il mériterait un chapitre à lui entier, mais sachez d'abord qu'un repose-poignet s'utilise idéalement en y reposant le bas de la paume ; y appuyer ses poignets, au repos ou — pire — en tapant/jouant, c'est s'assurer des problèmes futurs au niveau du canal carpien. Par ailleurs, un repose-poignet ne remplacera jamais une position correcte face à son bureau — si vous y reposez vos avant-bras et que vos poignets sont plus hauts que vos coudes, c'est que votre chaise est trop basse, ou votre bureau trop haut. Si vraiment en dépit d'une position correcte un repose-poignet vous est nécessaire et que le clavier que vous visez en est dépourvu, on en trouve dans différents matériaux (mousse, cuir, bois), différentes tailles et pour différents prix (10-40€) qui peuvent être utilisés avec n'importe quel clavier.
• Qualité de fabrication & fiabilité
Quelles que soient les caractéristiques que vous recherchez, évitez de faire passer la qualité de l'ensemble au dernier plan. Comme dit plus haut, la course à l'originalité et la concurrence sur un secteur de niche, mais que les constructeurs souhaitent justement élargir, en amène beaucoup à investir plus en marketing et sponsoring qu'en contrôle qualité. Même des marques apparemment sérieuses et aux produits apparemment robustes peuvent sortir des claviers peu fiables — au hasard, un châssis séduisant en aluminium ne présage en rien de la fiabilité de l'électronique du clavier. Renseignez-vous donc bien sur la fiabilité de ce que vous voulez acheter (la promesse d'un retour facile en SAV n'est pas une excuse pour vendre un mauvais produit).
Pensez à faire une recherche sur le topic et d'autres sites de passionnés (reddit, geekhack ou deskthority, liens plus bas) et préférez les compte-rendus détaillés aux avis laissés sur les sites marchands ou même les sites d'info qui ne peuvent pas tester les produits qu'ils reçoivent sur la durée et font rarement preuve d'un œil suffisamment critique en la matière. Si vous ne trouvez pas d'infos fiables, posez la question sur le topic, mais gardez en tête qu'à de rares exceptions près, plus une marque table sur une esthétique tapageuse, moins on doit s'attendre à une qualité globale (qualité des plastiques, assemblage, finition, fiabilité) à la hauteur de ce que le prix laisse attendre.
Enfin, si vous désirez choisir un clavier à la qualité reconnue sans y passer des heures, une liste de références est régulièrement mise à jour en 3e post du topic.
Message édité par - gab le 29-10-2022 à 00:22:54