Le concurrent de "L'Equipe" sera "Le 10 sport"

Le 2 octobre, « le 10 sport » fera donc son entrée dans le club très select des quotidiens nationaux. Derrière ce nom baroque, la volonté de deux hommes alliés pour l’aventure, car c’en est une. Michel Moulin (à droite), roi de la presse gratuite d’annonces (le succès des Paru-Vendu que nous trouvons dans nos boîtes aux lettres, c’est lui) et Alain Weill (à gauche), l’infatigable patron de NextradioTV, à la tête de RMC, La Tribune, BFM Radio, BFM TV et la nouvelle agence thématique du groupe baptisée RMC Sport.
 
Moulin a tout à perdre, Weill tout à gagner
 
Un drôle de tandem. Dans cette affaire, l’un des deux partenaires a tout à gagner, le second tout à perdre. Alain Weill, dont le groupe NextradioTV pèse 105 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2007, ne débourse que sa dotation en capital. Le reste sera du bonus. Il fournira, contre rémunération, 12 pages rédactionnelles sur 20 du nouveau quotidien. Il trouvera sans doute des synergies d’impression et de distribution capables de faire baisser les coûts de La Tribune. Si tout s’arrête, Alain Weill n’aura perdu qu’une belle opportunité.
Michel Moulin, au contraire, tente là un pari fou. C’est lui qui met sur la table les « quelques millions d’euros » nécessaires. Lui qui financera le contenu, lui qui assumera les risques de la commercialisation du titre. L’ancien patron de presse gratuite est un commercial de choc et ses ambitions sur ce terrain - 4 pages de publicité par numéro – paraissent atteignables.
 
Ambition : faire mieux que Libération en kiosques
 
Mais, pour intéresser les annonceurs, pour équilibrer financièrement le projet, il faut atteindre l’objectif de 90 000 à 100 000 exemplaires en kiosques, soit un peu moins que les ventes au numéro du Figaro ou du Monde (128 000 et 120 000 exemplaires), plus que celles de Libération (72 000 exemplaires) !. Or Michel Moulin n’a aucune expérience de la presse écrite rédactionnelle. Seul de ses titres à comporter des articles rédigés, l’édition de Paru vendu Paris est un échec. Par ailleurs, ce fort tempérament, séducteur et sûr de lui, est connu pour entretenir des rapports difficiles avec les journalistes. Des journalistes plus difficiles à gérer, semble-t-il, que les distributeurs de Paru Vendu dans les boites aux lettres.
 
Sans expérience de la presse payante
 
Il n’a pas non plus la moindre expérience de la presse payante. Vendre de la publicité est un métier, faire acheter au passant un journal en est un autre, de plus en plus difficile. Le prix (50 centimes d’euros, contre 85 centimes pour L’Equipe) ne suffira pas. Pour réussir ce pari très gonflé, l’homme qui professe de son « humilité » et assure qu’il n’est pas concurrent de L’Equipe devra imposer son 10 Sport à la force du poignet. C'est à dire à force de coups journalistiques et éditoriaux répétés. N’y parvient pas qui veut. Toutes les tentatives de lancement de quotidien durant les 35 dernières années ont tourné court. Le plus jeune des quotidiens vivants, Libération, est né en 1973. On ne s’improvise pas éditeur de presse payante par les temps qui courent. Michel Moulin ressemble à s’y méprendre à tous ceux, nombreux, que la presse payante aura fait rêver… le temps d’assécher leurs finances.

Le Sport était un quotidien puis un hebdomadaire sportif français créé en 1987.
 
Ce quotidien sportif édité à Paris fut lancé par Xavier Couture, Jérôme Bureau, René Tezé, et Patrick Blain afin de concurrencer le journal L'Équipe. Dès 1988, Le Sport cesse ses parutions quotidiennes.
 
Le titre est relancé sous forme d'hebdomadaire par Entreprendre Robert Lafont en 1989, puis revendu aux Éditions mondiales en mars 1990. En mai 1993, son nouveau propriétaire le fait de nouveau paraître de manière quotidienne durant une courte période. Le titre disparaît en 1994 lors du rachat des Éditions mondiales par Emap France.
 
Ne pas confondre ce titre avec Le Sport, hebdomadaire créé en 2003.

Il va y avoir des morts... Après l'annonce de deux projets similaires par des concurrents, le groupe Amaury, éditeur de L'Equipe, a annoncé mardi le lancement "dans les prochaines semaines" d'un nouveau quotidien sportif centré sur le football et les courses hippiques et vendu 50 centimes d'euro.
 
Cette décision intervient deux semaines après l'annonce par l'ancien conseiller sportif du PSG, Michel Moulin, de la création d'un quotidien sportif dédié notamment au football et également vendu au prix de 50 centimes. Baptisé "Le 10 Sport", il sera lancé le 3 novembre. Quelques jours plus tard, le groupe Lafont Presse avait à son tour annoncé le lancement d'un nouveau quotidien sportif baptisé Le Foot, vendu 60 centimes à compter du 25 janvier 2009.
 
Dans son communiqué, le groupe Amaury indique que son journal sera "principalement dédié au football, aux courses hippiques et à quelques grands sports" et qu'il sortira "sept jours sur sept". "Son ton se veut +coup de poing+, interactif et ludique", précise le groupe, sans dévoiler le nom de ce nouveau titre. Ce journal sera dirigé par le rédacteur en chef adjoint des sports du Parisien, Karim Nedjari.
 
Il sera doté d'une équipe indépendante des autres parutions du groupe, qui édite notamment le quotidien sportif L'Equipe, le quotidien national Aujourd'hui en France, le quotidien régional Le Parisien et le magazine France Football. La distribution du nouveau titre sera nationale et assurée par les Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP), tandis que sa production sera réalisée dans le réseau des imprimeries du groupe Amaury. Depuis 1988, l'Equipe, seul quotidien sportif français, est en situation de monopole en France. Il est vendu 1 euro le lundi et 85 centimes le reste de la semaine.

Lundi, deux nouveaux quotidiens sportifs arrivaient sur le marché : Le 10 Sport (lancé par Michel Moulin en partenariat avec RMC Sport) et Aujourd'hui Sport (lancé par le groupe Amaury, déjà éditeur de L'Equipe).
 
Alors qu'il espérait des ventes entre 250 et 300 000 exemplaires pour ce premier numéro, Le 10 Sport s'est écoulé à 150 000 exemplaires selon des chiffres dévoilés par Michel Moulin lui-même. Si le point d'équilibre du journal se situe à 80 000 ventes, Michel Moulin tablait sur une diffusion moyenne comprise entre 120 et 150 000 exemplaires.
 
Du côté du concurrent, Aujourd'hui Sport, aucun chiffre n'a encore été dévoilé.