Depuis quelques semaines, on assiste à une forte réflexion des sciences sociales sur les évènements de Novembre 2005 ( qu'on a appelé les violences urbaines , puis les émeutes .. )
 
Il me semble qu'il est utile de ne pas rester sur les opinions, les réactions qu'on a pu avoir "à chaud".
 
Aujourd'hui il y a plus de matière et de recul pour poser ce problème de la violence ( et donc des problèmes qui font exister la violence , ce sont des choses différentes même si elles sont liées )
Les enjeux de la leçon qu'on tire de ces évènements sont assez importantes :  
 
- quelle politique pour ces quartiers et (surtout) pour ceux qui y habitent ?
- quelle politique éducative ( notamment sur ces questions de violences ) ?
- quelles prérogatives, quelle disposition pour les services de police ?
- quelles conséquences pour la République ( notamment sur les questions de politique communautarisante ) ?
 
Il y en a certainement d'autres.
 
Force est de constater que depuis 1995 le problème de pose de façon régulière, de façon de plus en plus lancinante, venant labourer le champ des questions de l'immigration , de l'insécurité à l'occasion de 2002.
 
Quelques ressources qui m'ont paru vraiment très pertinentes  
 
* Conférence de Loïc Wacquant sur les origines des émeutes , leur déroulement et leur traitement. (en Anglais)
 
http://webcast.berkeley.edu:8080/r [...] h_riots.rm
 
(résumé à venir)
 
* Résumés et extraits des débats à l' EHESS sur la crise des banlieues
 
http://www.liberation.fr/page.php?Article=354286
http://www.liberation.fr/page.php?Article=354192
http://www.liberation.fr/page.php?Article=353686
http://www.liberation.fr/page.php?Article=352946
 
 
Il y en a beaucoup d'autres, c'est à creuser.
 
Merci d'éviter les discussions de comptoir comme il y en a eu beaucoup au moment des faits

Prenez des hommes politiques pas crédibles, pas convaincants et surtout sans aucun autre but que la réelection, ce qui empêche la prise de décisions courageuses, à long terme et sans impact médiatique fort.
 
Prenez une lutte des classes rampante, masquée derrière la naïve conviction qu'il n'y a plus de classes, alors que la classe des pauvres, avec tout ce qu'elle suppose de trafics et de violence en tous genres, ne s'est jamais aussi bien portée qu'aujourd'hui.
 
Prenez un soupçon de surmédiatisation, afin de faire monter la sauce dans toute la France, histoire de rappeler qu'il n'y a pas que la région parisienne qui a des banlieues difficiles.
 
Pour lier le tout, ajoutez un zeste de jeunes connards qui veulent faire parler d'eux, et un chouïa de traficants qui profitent du bordel généré par les émeutes afin d'importer massivement leur came(lote).
 
Touillez tout cela avec l'inaltérable spatule de la mauvaise foi ("Je ne comprends pas, comment de telles choses peuvent-elles se produire alors que les pauvres sont gavés d'alloc dans notre pays ?" ), et vous obtenez un fameux Cake aux Emmerdes.
 
Savourez, baffrez, de toute façon on n'est pas prêt d'être en rupture de stock

 
Je suis désolé de ne parler que des conséquences à mon niveau, mais la seule conséquence des émeutes qui m'a frappé de plein fouet est que ma femme est au chômage depuis novembre. L'hôtel dans lequel elle travaille(ait) ne remplit plus.

 
- les karcheriser
- mettre des policiers dans les ecoles (ca se fait deja en angleterre donc copier-coller a la francaise )
- augmenter leurs effectifs et leurs donner plus de pouvoir
- le durcissement de la republique au travers de solutions que je nommerais "totalitariste"
 
 
 
[Edit]
 
Ce n'est pas de moi  
c'est ce qui nous attends a compter de 2007

 
je crois que ces émeutes n'ont été que l'un des résultats de la passivité de la classe politique et qu'il ne faut pas isoler ce phénomène et au contraire le mettre en relation avec tout un ensemble de facteurs (comme la croissance économique par exemple).
 
nous avons ici la conséquence néfaste d'un désengagement de l'état à tous les niveaux.

Je réponds avec un peu de retard ...
 
Pour faire vite, et sans être sociologue, il y a pas mal de choses qui sont ressorti:
 
- la notion de respect (aussi bien dans un sens que dans l'autre): les jeunes de cités se plaignent d'un manque de respects, les profs aussi, les policiers aussi, les "blancs" aussi.
 
- une montée de l'islamophobie (peur de l'Islam) et d'un racisme non pas fondé sur l'ignorance ou la supériorité du blanc, mais maintenant fondé sur la sauvegarde de l'identité frnçaise qui serait en danger
 
- un manque de visibilité de ce qu'est "être fançais". Pas de rêgles claires (ou peu) à suivre pour être "intégré". C'est peut-être l'une des raison du succès de certains radicalisme religieux (musulmans, mais aussi évangéliste depuis qq temps): eux énoncent des rêgles claires à respecter.
 
-> Faut il introduire des cours de morale républicaine à l'école (avec les notions de respect, de fraternité et d'égalité homme-femme)?
 
- l'image de "l'arabe" ou du "noir" dans la société et surtout ses miroirs (télé, média ...) Je suis ingénieurs et connais pas mal de personnes d'ethnies diférentes qui le sont aussi. Pourtant, à la télé, les personnes noires ou arabes sont très souvent cantonés à des rôles stéréotypé, en décalage de 20 ou 30 ans avec la réalité.
 
- Il y a bien évidemment le problème du chomâge et de la pauvreté qui se rajoute. Le problème est qu'il faudrait au minimum 10 à 15 ansde croissance pour que ce problème soit résolue.
 
- La complexité du monde actuel qui fait que les gens aiment de plus en plus les visions  simplistes du monde avc un camp de gentils et un camp de méchant (occidents vs musulmans)
 
- Le fait que nombre de français moyen ou de classe populaire se sentent directement visés lorsqu'on parle de la France coupable de tel ou tel méfait historique. Celà a tendance à pousser plus d'un vers des thèses de rejets de certaines ethnies/religions/cultures en plus d'un rejet des "intellectuels nien-pensants". Tant que ces classes populaires et moyennes n'accepteront pas en masse les "noirs et arabes" comme pouvant faire parti des leurs, le problème du racisme restera aigue!

ah merci de ton post , jvais faire un résumé de la conf demain

Désolé pour le up, mais ce sujet m'intéresse. Tu te souviens de la conférence ?

C'est dommage quand même la violence en France.
 
N'était pas résident en France, je peux vous assurer que par chez moi. Meme en Banlieu c'est pas aussi Chaud.

à lire ta première phrase je pense tout de suite à un bisounours