ORLÉANS (AFP) - Jean-Loup, l'étudiant de 22 ans qui a tué mercredi une de ses camarades, Julia, 20 ans, en plein cours à l'IUT d'Orléans, était un amoureux éconduit qui a agi par désespoir, ont indiqué jeudi des sources proches de l'enquête.
 
Le jeune homme, qui a été entendu par la sécurité publique, doit être présenté à la justice vendredi à l'issue de sa garde à vue.
 
 
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"En l'état de l'enquête, les éléments recueillis conduisent à penser qu'il y a eu préméditation de la part d'un jeune homme qui poursuivait sa victime de ses assiduités. Il était amoureux de la victime", a déclaré le procureur de la République d'Orléans Isabelle Toulemonde lors d'une conférence de presse.
 
Le jeune amoureux éconduit "avait commandé sa carabine sur internet il y a quelques mois", a-t-elle ajouté, précisant que l'arme avait été reçue et commandée en 2005.
 
Mercredi après-midi, Jean-Loup, étudiant à l'IUT d'Orléans en deuxième année de Gestion des entreprises et administrations (GEA), comme sa victime, avait fait irruption en plein cours, armé d'une carabine 22 long rifle avec laquelle il avait tiré trois balles quasiment à bout portant sur Julia. Elle a succombé à ses blessures peu de temps après.
 
A la suite d'une alerte et d'un signalement d'autres étudiants, l'auteur des coups de feu, qui s'était enfui à pied, a été interpellé par la police 40 minutes après le drame à environ 200 mètres de l'IUT et placé en garde à vue.
 
Quelques fleurs ont été déposées jeudi matin par des étudiants à l'entrée du bâtiment GEA de l'IUT, alors que les cours ont été annulés jeudi et vendredi. Une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves.
 
Un tel drame était "imprévisible", a estimé jeudi le président de l'université d'Orléans Gérald Guillaumet. "Rien ne présageait que (le jeune étudiant) pouvait être armé", a-t-il déclaré.
 
"Le drame s'est passé lors d'une soutenance de stage, après un séjour professionnel dans une entreprise", a-t-il indiqué, rendant hommage au maître de stage "qui a ceinturé le jeune délinquant et évité peut-être que le drame soit plus grand".
 
Mme Toulemonde a d'ailleurs indiqué que Jean-Loup "avait été désarmé par le prof".
 
D'après des sources proches de l'enquête, Julia avait signalé à l'université qu'elle était harcelée par ce jeune homme et un professeur serait même allé le voir pour lui demander d'arrêter. Jean-Loup aurait également déjà été poursuivi pour harcèlement en 2003 à Nanterre (Hauts-de-Seine) sur une journaliste de télévision, a-t-on appris de même source.
 
Selon des témoignages recueillis à l'IUT, cela faisait plus d'un an que le jeune homme, fils d'un général, était fou amoureux de Julia, décrite comme une très jolie fille. D'après des étudiants, celle-ci ne voulait pas de lui et avait déjà un copain. Malgré cela, Jean-Loup était allé jusqu'à déménager dans le centre d'Orléans pour se rapprocher d'elle, selon des témoignages.