Les interprétations de la physique quantique - Sciences - Discussions
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:12:54
Si le sondage est la pour la forme il y a deja des topics
dont celui ci : http://forum.hardware.fr/hardwaref [...] 2385-1.htm
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:14:54
C'est pas un sujet sur la physique quantique, c'est sur les différentes interprétations de la physique quantique...
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:15:57
En plus, la dernière fois que j'ai fait remonté un post de 2003 pour pas créer de doublon, le post a été locké parce que c'est mal de faire des ups d'aussi loin
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:17:12
hephaestos a écrit : ... |
C comme dans matrix
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:18:39
Skopos a écrit : C comme dans matrix |
Non
Citation : 1 vote : 8. Aucune, la physique quantique c'est de la merde. |
Non
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:20:47
A voté
Tres bonne initiative ce topic, du bon boulot
I'll be back
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:22:36
En vertu du principe d'absence de Lerner, j'aurai tendence a pencher pour la 1ere, mais la 2e est plus trendy, choix difficile
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:28:31
Bien sûr que si
Tu crois vraiment que tes yeux sont en train de lire ceci, ici
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:30:57
http://forums.futura-sciences.com/thread85874.html
voilà de quoi alimenter le débat pendant quelques mois au moins je pense...
PS: désolé, j'ai pas pu m'en empécher tellement c'est en plein dans le sujet je suis certain que tu seras content si tu lis ce topic en entier d'ailleurs (en fait, tu me remercieras !)
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:31:31
Tu devrais expliquer en quoi consistent les différentes interprétations et hypothèses dans ton sondage.
Certes y'a google mais la flemmite tout ça...
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:34:39
itcouldbesweet a écrit : Tu devrais expliquer en quoi consistent les différentes interprétations et hypothèses dans ton sondage. |
je pense pas que cela s'adresse aux néophytes...malheureusement, il faut avoir vu un minimum de choses pour parler de différentes interprétations en physique quantique...
quelques liens google, même judicieucement choisis n'expliqueront pas en quoi consistent la réduction du paquet d'ondes, l'hypothèse des mondes multiples ou le principe de décohérence...
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:36:03
Y'a un début à tout. Tant que y'a pas de formules de maths ça me convient.
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:44:31
Hello Hephaestos ! Bonne idée que ce topic. Je vais y réfléchir encore un peu avant de voter, mais depuis notre dernière discussion à ce sujet, ma conception a pas mal évolué : j'ai glissé vers le déterminisme .
EDIT : très éclairant ton premier post, merci .
Marsh Posté le 20-07-2006 à 00:19:02
itcouldbesweet a écrit : Y'a un début à tout. Tant que y'a pas de formules de maths ça me convient. |
Nan, ça va vraiment pas être possible. Fais comme tout le monde: vote "c'est de la merde".
Marsh Posté le 20-07-2006 à 00:20:44
P'tain les rats !
Si vous aviez juste des links, parceque genre quand je tape histoire cohérente et physique quantique dans google je tombe sur des trucs parlant de NDE.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 00:39:23
la reduction du paquet d'onde par la conscience est trés douteuse, en effet il suffit par exemple de programmer un appareil de mesure puis de lire la mesure 2 jours aprés. La fonction d'onde a bien était projeté sur un état propre mais la conscience n'agit pas dans la reduction.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 00:42:41
hephaestos a écrit : |
Quelqu'un peut me donner une definition formelle de ce que c'est qu'interpreter une theorie scientifique?
Marsh Posté le 20-07-2006 à 00:43:41
ReplyMarsh Posté le 20-07-2006 à 01:21:56
Lalka a écrit : la reduction du paquet d'onde par la conscience est trés douteuse, en effet il suffit par exemple de programmer un appareil de mesure puis de lire la mesure 2 jours aprés. La fonction d'onde a bien était projeté sur un état propre mais la conscience n'agit pas dans la reduction. |
Non, dans cette interprétation, tant que tu ne vas pas lire la mesure, les états restent superposés : ton appareil de mesure qui affiche le résultat de la mesure n'est pas dans un état déterminé tant que tu n'as pas lu le résultat de la mesure.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 01:36:02
Herbert de Vaucanson a écrit : Non, dans cette interprétation, tant que tu ne vas pas lire la mesure, les états restent superposés : ton appareil de mesure qui affiche le résultat de la mesure n'est pas dans un état déterminé tant que tu n'as pas lu le résultat de la mesure. |
oui bon
ca revient à la grande question philosophique
un arbre qui tombe dans une foret deserte fait-il du bruit ?
Marsh Posté le 20-07-2006 à 01:46:23
L0kee a écrit : Quelqu'un peut me donner une definition formelle de ce que c'est qu'interpreter une theorie scientifique? |
C'est expliquer "pourquoi" les équations sont comme ça, expliquer ce qu'elles décrivent vraiment, comprendre la réalité qui se cache derriere les équations.
Un exemple simple.
1) Empiriquement, tu peux mesurer que l'intensité d'un son décroit avec le carré de la distance à la source sonore.
2) On en déduit une équation :
I = K/d².
On fait diverses expériences, diverses mesures, et on constate que ça marche toujours (enfin sans obstacle hein).
3) Maintenant, on peut essayer d'interpreter cette équation = se demander pourquoi c'est K/d² et pas K/d ou K*d ou autre, et ce que décrit exactement cette équation.
Là c'est simple : c'est une influence qui se propage en sphere. A l'instant où on perçoit le son, on perçoit une faible portion de l'énergie accoustique qui avait été émise au niveau de la source (le reste de l'énergie accoustique est parti dans les autres directions), en fait la quantité totale d'énergie émise à la source se retrouve uniformément répartie sur une sphere dont la surface est proportionnelle à d². L'équation est donc parfaitement interpretée. On parvient même à interpréter ce que représentaient les "constantes" comme K ici.
Bon et bien en physique quantique, on dispose d'une théorie et d'équation mathématique. Ces équation décrivent extrêmement bien la réalité et n'ont jamais été mises en défaut par des expériences (les résultats des expériences sont correctement prédits par cette théorie). Bref, on a 1) et 2), mais 3) reste toujours sujet à débat, et c'est l'objet de ce topic.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 01:59:07
Hum... je suis interessé par ces sujets mais j'ai en physique qu'un niveau BAC (ou va dire BAC+1) déjà pas mal oublié, vu que j'ai pas vraiment poursuivi dans cette voie. http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canique_quantique c'est un bon début pour aborder (au moins une compréhension générale) le sujet ou vous me conseillez autre chose ?
Marsh Posté le 20-07-2006 à 02:01:33
bastien_f a écrit : Hum... je suis interessé par ces sujets mais j'ai en physique qu'un niveau BAC (ou va dire BAC+1) déjà pas mal oublié, vu que j'ai pas vraiment poursuivi dans cette voie. http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9canique_quantique c'est un bon début pour aborder (au moins une compréhension générale) le sujet ou vous me conseillez autre chose ? |
c un article d'encyclopédie c chiant comme la pluie
essais plutot un bouquin de vulgarisation mais je ne peux pas te fournir de référence
Marsh Posté le 20-07-2006 à 02:13:38
RykM a écrit : C'est quoi l'interpretation de Bohm ? |
Il s'agit d'une théorie déterministe à variables cachées, selon laquelle la fonction d'onde représente l'évolution du système mais où en plus les particules disposent de positions déterminées (donc les incertitudes émergent de l'ignorance de la position initiale). Cela implique la non-localité de la théorie.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 02:33:21
Herbert de Vaucanson a écrit : Non, dans cette interprétation, tant que tu ne vas pas lire la mesure, les états restent superposés : ton appareil de mesure qui affiche le résultat de la mesure n'est pas dans un état déterminé tant que tu n'as pas lu le résultat de la mesure. |
c'est le coup de la pseudo-teleportation sur une distance infinie de l'information ?
Marsh Posté le 20-07-2006 à 02:35:27
RykM a écrit : C'est quoi l'interpretation de Bohm ? |
Bruit de la tête du physicien violemment projetée sur une paillasse par un biologiste forcené.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 05:23:08
hephaestos a écrit : C'est donc bien le rasoir d'Ockham qui permet de choisir l'interprétation multi-monde |
Ockam ne suffit pas, car les interprétations constituent des alternatives qui se veulent physiquement significatives, donc seuls des critères de falsification et/ou de cohérence de la théorie peuvent permettre de trancher, ex. comme posté dans l'autre fil :
xantox a écrit : Si l'interprétation des univers multiples est vraie, un ordinateur quantique effectue une infinité de calculs en parallèle qui ont effectivement lieu dans les autres univers, en interférénce avec le nôtre. Au contraire, dans le cas d'un substrat déterministe, tous les calculs ont lieu dans notre univers. Donc si par ex. la factorisation de nombres premiers ne peut pas être réalisée par un ordinateur quantique plus vite que par un ordinateur classique occupant le même volume et ayant des dégrés de liberté planckiens, alors les univers parallèles n'existent pas et vice-versa. |
Marsh Posté le 20-07-2006 à 07:19:24
xantox a écrit : Ockam ne suffit pas, car les interprétations constituent des alternatives qui se veulent physiquement significatives, donc seuls des critères de falsification et/ou de cohérence de la théorie peuvent permettre de trancher, ex. comme posté dans l'autre fil : |
Tu es le seul que j'aie jamais entendu dire qu'il y ait des expériences capables de valider l'une ou l'autre des hypothèse. Penses-tu à un moyen pour que les calculs de l'ordinateur quantique interfèrent entre eux sans que cela soit empêché par la décohérence ?
Bien sur, Ockham ne s'applique que pour discriminer deux interprétation décrivant tout aussi bien ce que l'on vit. C'est le cas tant que l'on n'a pas fait l'expérience en question.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 07:20:53
itcouldbesweet a écrit : Tu devrais expliquer en quoi consistent les différentes interprétations et hypothèses dans ton sondage. |
J'ai commencé à expliquer l'interprétation orthodoxe (Copenhague) et le challenger (mondes multiples). Les autres, je ne les connais que d'aprés les quelques lignes de description données sur Wikipedia, donc je m'abstiens d'en parler.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 08:06:53
pas de téléportation d'information
téléportation d'un état quantique c'est tout
Marsh Posté le 20-07-2006 à 08:09:39
en fait, il y a de gros problèmes pour savoir en fin de compte ce qu'est la mécanique quantique.
je pense qu'en sciences, il n'y a jamais eu de théorie plus précise que l'électrodynamique quantique. Pourtant, on ne la comprend pas vraiment.
Il est très difficile de dire si derrière ces formules mathématiques se cachent une réalité, plusieurs réalités, juste notre vision de la réalité (à savoir on ne décrit pas ce que sont les choses mais leur interaction avec nous, observateurs) ou des réalités, ou encore simplement des calculs de probabilités qui fonctionnent bien et rien de plus...
Marsh Posté le 20-07-2006 à 08:41:46
Oui, personne n'a jamais prétendu pouvoir dire ce qu'est la réalité.
Tout ce qu'on sait, c'est que la réalité est compatible avec notre expérience.
A partir de là, on n'a aucun moyen de discriminer une théorie compatible d'une autre théorie compatible. On a choisi arbitrairement de considérer comme vraie la thèse la plus simple, mais ça n'est fondé sur rien. On aurait pu par exemple choisir de considérer comme vraie la thèse qui ne rend compte de l'existence que d'un minimum de choses. Dans ce cas, on en arrive à dire que tout ce qui existe est notre expérience, et rien au delà. C'est le sollipsisme, et pourquoi pas. On n'accepte pas le sollipsisme car il a des implications morales trés néfastes, mais scientifiquement, c'est la thèse la plus vraisemblable selon le critère que l'on choisit.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 09:15:45
BIen que je n'y connaisse absolument rien, je peut néanmoins constaté que mon vote n'a pas été enregisté.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 10:46:05
ReplyMarsh Posté le 20-07-2006 à 11:28:08
J'ai une petite réflexion supplémentaire à vous soumettre, concernant le contexte de ce débat :
Ce dont on parle en ce moment, c'est d'un changement de paradigme, d'accepter que ceux qui nous ont tout appris avaient tort et de corriger leurs erreurs.
Je crois que le moment est venu pour ce changement de paradigme, et je crois qu'on assiste à son début. Bohr Haisenberg, Landau, sont morts. C'est essentiel ça, c'est très dur de renverser un paradigme défendu par des gens d'une telle stature, et ces gens, une fois qu'ils ont accompli l'essentiel de leur uvre, ne sont pas en position d'initier la révolution (la plasticité de notre cerveau est toute relative). La nouvelle génération est là depuis 20 à 30 ans, et elle accomplit son travail.
Déjà il y a 30 ans, avec les formulations raisonnables de l'interprétation de la MWI à la suite des travaux d'Everett, on était en situation de faire le changement : on avait les deux théories à disposition, toutes deux équivalentes d'un point de vue expérimental, et l'une plus simple. Le problème, c'est qu'on n'avait aucune raison de faire ce changement, et qu'il restait des points non prouvés mais qui étaient fortement susceptible de mettre à mal l'interprétation MWI : l'absence d'interférence entre les différents mondes supposés.
Depuis 10 à 15 ans, les travaux sur la décohérence ont avancé avec un succès phénoménal, et ils font partie désormais du décor. Avec la décohérence, c'est le dernier rempart virtuel opposé à la MWI qui s'est effondré. Alors bien sur, on n'a aucune raison de faire le changement, l'inertie de notre cerveau et la gène qu'occasionne le fait de s'imaginer exister dans un multivers font que la résistance est toujours très active. Mais, concrètement, elle n'a plus rien pour elle d'autre que l'argument de l'efficacité : On ne change pas une théorie qui marche.
A ma connaissance, ce serait la première fois qu'une théorie serait abandonnée non pas parce qu'elle est mise en défaut expérimentalement, et qu'elle nécessite soudain des ajouts superflus (l'interprétation de Copenhague a toujours eu les incohérences mathématiques qui lui sont reprochées aujourd'hui, mais le monde n'a pas à être cohérent mathématiquement). La révolution dont il est question aujourd'hui, c'est une révolution sans changement, simplement on décide de garder le même modèle, sans les incohérences mathématiques, parce que finalement ces incohérences ne sont pas nécessaires à la description de notre expérience.
Ce changement de paradigme ne pourra être motivé que par la raison, on ne pourra pas faire les jolies démonstrations de Galilée pour montrer au monde que la Terre tourne. C'est pourquoi, si la révolution ne se fait pas maintenant, elle ne se fera jamais.
Marsh Posté le 20-07-2006 à 13:44:37
Mais pourquoi le changement de paradigme aurait-il lieu en faveur de la MWI ? L'interprétation de Bohm me parait plausible et au moins aussi simple que la MWI.
Marsh Posté le 19-07-2006 à 22:11:18
Tous ceux qui ont déjà eu des cours de physique quantique (et bien d'autres encore) le savent : la physique quantique, c'est le hasard, le vrai. Le seul, paraitrait-il, même.
Einstein avait tort : Dieu (pour les athées, remplacez Dieu par Univers) joue aux dés, tout le temps, partout, pourvu que l'on fasse une mesure. Enfin ça, c'est Niels Bohr et son collègue Heisenberg qui le disent. Niels Bohr et puis aussi, il faut bien le dire, les faits : C'est le problème de la mesure.
Selon les lois de la physique quantique, un système est décrit par sa fonction d'onde. Cette fonction d'onde évolue selon l'équation de Schrödinger, pourvu que le système soit isolé. Dans ces conditions, les valeurs que prennent certaines caractéristiques de la fonction d'onde appelées observables, peuvent être multiple. L'exemple le plus couramment cité est le spin. Une particule qui évolue peut voir sa fonction d'onde être la superposition de la fonction d'onde correspondant au spin -1 et celle correspondant au spin +1. Mais lorsqu'elle intéragit avec un autre système, tout se passe comme si elle n'avait qu'une seule de ces deux valeurs. Une fois sur deux, le résultat correspond à ce qui se serait produit si elle était de spin +1, et une fois sur deux tout se passe comme si elle avait un spin de -1. Aucune théorie ne permet aujourd'hui de prévoir à l'avance ce qui se passe dans cette situation. En outre, on sait que l'on a raison lorsqu'on affirme que la particule est dans les deux états à la fois avant l'interaction, car on observe des interférences entre ces deux états (c'est l'expérience des fentes d'Young).
Les défenseurs de l'interprétation de Copenhague affirment que ce n'est pas un problème : la physique est là pour décrire le monde, pas pour l'expliquer ou pour lui donner un sens. Les choses paraissent aléatoire, quoi qu'on fasse ? Eh bien, admettons qu'elles le sont.
Mais en 1957, Everett a émis une hypothèse que beaucoup estiment trés farfelue (allez savoir pourquoi...) :
Et si l'Univers tout entier, depuis sa création (ou pas), était une grande fonction d'onde régie par la seule équation de Schrödinger ?
La conséquence de cela, c'est qu'on se retrouverait dans une situation où, dans le cas de nos fentes d'Young par exemple, le photon passe par les deux fentes, comme il se doit, et impacte sur l'écran tous les points où il se situe à ce moment. Un peu au milieu, un peu moins au dessus, un peu plus encore au dessus, etc. Et le monde continue d'évoluer à partir de là. M. Young, qui observe scrupuleusement l'écran, voit une tache au milieu, un peu moins une tache au dessus, un peu plus une tache encore au dessus. Est-ce que cela veut dire qu'il voit un dégradé de taches ? Sûrement pas, il n'y a qu'un seul photon ! Il n'en voit qu'une mais lui-même est devenu la superposition de plusieurs états quantiques, en des proportions égales aux proportions correspondant à chacun des évènements.
Cela signifie-t-il qu'il y a maintenant plusieurs M. Young ? Non. Cela signifie que, en supposant qu'avant, il y avait un M. Young, il y a maintenant un demi M. Young qui voit une tache en haut, et un demi M. Young qui voit une tache au milieu.
Ça fait mal ? Non, pourquoi est-ce que cela ferait mal ?
Est-ce que l'une des moitiés de M. Young peut rencontrer l'autre ? En théorie, oui, ils devraient pouvoir interférer ensemble. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles peu de gens ont cru à cette interprétation jusqu'à il y a une vingtaine d'années. Dans la pratique, ils ne peuvent pas interférer, à cause du phénomène de décohérence. L'environnement, qui intéragit lui aussi avec le photon initial et avec M. Young, agit comme un agent de police scrutant le monde et vérifiant que chacun reste à sa place, il avertit l'Univers tout entier que le photon est en haut ou en bas, et à aucun moment M. Young ne peut interagir significativement avec son homologue, qui fait désormais partie d'un monde trop différent du sien.
Pourquoi, finalement, considérer que l'interprétation des mondes multiples est plus valable que l'interprétation de Copenhague ? Tout simplement parceque l'interprétation des mondes multiples permet de décrire tout ce que l'on vit (ce que doit faire toute théorie physique), en postulant uniquement un état initial et l'équation de Schrödinger. Alors que l'interprétation de Copenhague signifie ajouter un certain nombre de choses à chaque mesure, rendant compte de l'existence d'un monde et d'un seul. C'est donc bien le rasoir d'Ockham qui permet de choisir l'interprétation multi-monde plutot que l'interprétation de Copenhague, il faut souligner à ce propos que le rasoir d'Ockham est un critère de simplicité et non, comme le font les défenseurs de l'interprétation de Copenhague, un critère de taille. On a accepté, depuis que l'on a abandonné le sollipsisme, que l'Univers était plus grand que ce qu'on pouvait en voir au cours d'une vie. Ce n'est rien d'autre que dit l'interprétation d'Everett, au bénéfice d'un modèle d'une simplicité inégalée à ce jour.
(remarque : concernant le sondage, il est là pour la forme, en réalité je ne connais pas sérieusement d'autres interprétations que les deux que j'ai essayé de présenter ici.)
Pour ceux qui souhaitent approfondir, j'ai le regret de dire que le premier stade devra être un cours intensif d'anglais (contactez votre université locale, la rentrée c'est bientôt, compter 500 EUR pour une inscription en auditeur libre dans une formation d'anglais).
Une fois ces problèmes administratifs réglés, comme d'habitude, Wikipédia de fond en comble :
Quantum Mechanics.
Interpretation of Quantum Mechanics.
Copenhagen interpretation (un peu court).
Many-Worlds Interpretation.
Pour une vision plus complète et critique des deux interprétations, l'encyclopédie philosophique de l'université de Stanford est trés bon :
Copenhagen Interpretation.
Sur le même site, présentation de la MLWI.
Sinon, trois articles en rapport avec le sujet :
Un article expliquant les tenants et aboutissants de l'interprétation MWI (many worlds interpretation) de la mécanique quantique, clarifiant quelques idées préconçues et répondant à quelques problèmes réels ou virtuels que soulevaient ses opposants. Court, simple, lisible, et même rigolo. A lire absolument :
The interpretation of quantum mechanics : many worlds or many words?
Pour ceux qui veulent encore approfondir le sujet, il y a une revue plus récente qui traite de la décohérence et du problème de la mesure (qui sont les fondements des problèmes d'interprétation de la mécanique quantique), c'est long, c'est en anglais et c'est payant, mais c'est le prix de la connaissance :
Decoherence, the measurement problem, and interpretations of quantum mechanics.
Finalement, une revue trés complète traitant des dernières avancées à propos de la décohérence, datant de 2003 :
Decoherence, einselection, and the quantum origins of classical.
Message édité par hephaestos le 04-04-2012 à 14:18:55