Le mythe de la bonne guerre de Jacques Pauwels. - Arts & Lecture - Discussions
Marsh Posté le 16-04-2011 à 11:09:03
Chapitre 1 : les USA et le mythe de la Croisade, pages 17 à 26.
page 19 : « Le militarisme dans ses variantes allemande et japonaise ne les dérangeait pas non plus ; après tout, aux Etats-Unis, le militarisme et la violence sont traditionnellement glorifiés plutôt que condamnés. »
Critique : assertion gratuite qui ne correspond pas, d'ailleurs, à la réalité historique. Dans l'entre-deux-guerres, les USA baissent le budget de leur armée et réduisent par 2 leur armée de Terre, ne développeront pas leur aviation, ni leur marine d'ailleurs. De même, ils engagent les conférences sur le désarmement naval qui aboutiront au Traité des 9 puissances, à Washington, en 1922. N'oublions pas non plus que Frank Kellogg, secrétaire d'état, mit, avec Briand, la « guerre hors la loi ».
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pacte_Briand-Kellogg
Sans compter que dans les années 30, Hoover, puis Roosevelt inaugurent une politique de "bon voisinage", lors de la conférence de Montevideo.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Convention_de_Montevideo
De plus les effectifs de l'armée américaine ont continuellement baissé, dans les années 30, puisque lorsque Marshall prend la tête de l'armée, le 1er septembre 1939, les effectifs de l'armée de terre s'élevait à 6 divisions d'active ...ce qui plaçait les USA derrière la Roumanie en terme de puissance militaire ...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C [...] ux_guerres
Pour un pays "militariste", on a connu mieux ...
Marsh Posté le 16-04-2011 à 20:48:49
Page.19:
Incidemment, les GI's se plaindront plus tard du fait que c'est dans leur propre armée qu'ils furent pour la première fois confrontés à des pratiques fascistes, ou du moins quasi-fascistes, sous la forme d'humiliations et de mauvais traitements quotidiens qui devinrent célèbres sous le nom de chickenshit.
L'armée américaine de 1939-1940, utiliserait des méthodes fascistes ...
1°) Par essence, toutes les armées du monde, utilisent des méthodes oppressives et contraignantes, ce n'est pas spécialement spécifique à l'armée américaine.
2°) L'armée américaine est plutôt connue pour être une armée de matériel, qui donne une grande place à la logistique, et qui prend plutôt soin de ses soldats, à tous les niveaux, que ça soit au niveau du "confort" (logement, nourriture, loisir), si on peut parler de confort, pendant une guerre, et au niveau du traitement des blessés. L'option contraire, durant la seconde guerre mondiale, fut plutôt l'apanage de l'armée soviétique et de l'armée nippone.
Marsh Posté le 17-04-2011 à 09:39:43
Page 28 : Le cas de l'Italie fasciste et de l'Allemagne nazie durant les années 30 nous intéressent ici tout particulièrement. Triste constat : ces dictatures recueillirent bien plus de sympathie aux USA que ce que l'on pense généralement, non seulement durant cette décennie mais jusqu'à sa déclaration de guerre de Hitler aux Etats-Unis, c'est à dire fin 1941. Ce n'est pas un secret que beaucoup d'américains d'origine allemande ou italienne adoraient le Führer et le Duce. Moins connu, cependant est le fait que le fascisme captiva tout particulièrement les catholiques américains,et, ce qui est beaucoup plus important, les américains de la classe dirigeante.
p.29. ...si les catholiques américains manifestaient une certaine sympathie envers les dictatures fascistes, c'est évidemment parce que les élites de l'Eglise, aux USA ainsi qu'à Rome, aimaient et soutenaient le fascisme. Plus important, sans doute, les élites sociales, économiques et politiques aux USA se révélaient également être des admirateurs de Mussolini et de Hitler.
p.29 Les élites sociales, économiques et politiques aux USA se révélaient également être des admirateurs de Mussolini et d'Hitler.
1°) Des américains d'origine allemande et italienne ont-ils adoré Adolf et Mussolini ? Oui, bien sûr, les USA sont un pays où la liberté d'expression reste libre et où on peut adorer un peu ce qu'on veut. Mais il ne semble pas que les USA ce soit distingué par une adoration massive des deux dictateurs. Le Bund germano-américaine, l'organisation la plus représentative des supporters d'Adolf resta une mouvance marginale, en terme d'effectifs, puisqu'on parle de 25 000 adhérents, ce qui pour un pays peuplés comme les USA, à l'époque (environ 140 millions d'habitants) reste très faible.
http://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=288
2°) Le fascisme captiva les catholiques américains ? L'Eglise aimait les fascismes ?
On pourra toujours gloser des heures sur l'attitude de l'Eglise catholique, pendant la guerre, et il est vrai, que l'Eglise avait reconnu le régime nazi, en 1933, avec un concordat signé entre Adolf et le Pape, mais tous les Etats du monde avaient reconnu le régime hitlérien, en 1933 !!
De plus je me demande pourquoi, si tous les dignitaires catholiques étaient des fans d'Adolf et de Benito, deux encycliques les ont ouvertement condamnées !
- Mit Brennender Sorge, 10 mars 1937, lue dans toutes les paroisses d'Allemagne, le 21 mars, condamnant l'idéologie nazie. D'ailleurs beaucoup de prêtres subiront la répression nazie et mourront dans les camps de concentration. Et je connais peu d'Etats qui auront, en 1937, condamnés ouvertement le nazisme !!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mit_brennender_Sorge
- le 20 octobre 1939, Pie XII édicte une nouvelle condamnation de l'idéologie nazie, avec l'encyclique Summi Pontificatus.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Summi_Pontificatus
3°) Les élites américaines admiraient-elles Adolf et Benito ?
L'idée est récurrente, dans le livre de Pauwels. Comme la liberté d'expression est quasi-totale aux USA, en tout cas à l'époque, ça sera un peu différent lors de la guerre froide, on peut, en effet, trouver des sympathisants du fascisme et du nazisme dans les élites américaines. Le cas Henry Ford est emblématique, d'ailleurs, puisque c'est dans son journal, le Dearborn Independant, qu'il réédita, au début des années 20, les Protocoles des Sages de Sion. Mais Ford était-il représentatif de l'élite américaine ? Non, ce serait plutôt le contraire ...détestant ouvertement l'etasblishment de la côté Est, les banquiers et les politiciens de New-York et de Washington, il sera battu, par deux fois, aux sénatoriales, et n'aura jamais de fonctions politiques. Son antisémitisme viscéral, voyant dans le juif le visage du capitaliste mondialiste et apatride, ainsi que du bolchevique, d'ailleurs, sera mis à mal, devant les tribunaux, en 1927, où Ford fera amende honorable. Ford aura aussi des problèmes avec les patrons des studios hollywoodiens, qui lui demanderont de calmer son antisémitisme, si il ne voulait pas que ses Ford T aient quelques accidents dans les films de cinéma ! (Source :: Henry Ford, le roi de l’automobile, article d’André Kaspi, in L’Histoire n°36, septembre 1990, p.34-46.).
Et puis on se demande bien pourquoi, si toutes les élites américaines étaient admiratrices du Führer, pourquoi Roosevelt a aidé, dès 1937, avec sa loi Cash and Carry, votée dans le renouvellement du Neutrality Act, les démocraties contre les dictatures !
Marsh Posté le 18-04-2011 à 19:41:16
Des contradictions pauwelsiennes :
page.34 Beaucoup d'entreprises américaines avaient commencé à investir en allemagne durant les années 20, alors que ce pays était encore une démocratie parlementaire connue sous le nom de république de Weimar. Cependant, le volume des investissements américains augmenta de manière considérable après l'accession de Hitler au pouvoir en 1933.
Page.35 les activités des entreprises en allemagne continuèrent ainsi à se développer sous Hitler, et, à la veille de Pearl Harbor, la valeur totale des participations américaines en Allemagne hitlérienne était estimée à 475 millions de $ .
page.43 Ce ne fut pas sans raison que les constructeurs d'automobiles, rois du pétrole et autres magnats américains furent associés au triomphe d'Hitler. En effet, sans les camions, chars, avions, et autres matériels fournis par les filiales allemands de Ford et de GM, sans les grandes quantités de matières premières stratégiques, notamment le caoutchouc, l'huile de moteur, le gazole et autres carburants acheminés par Texaco et la Standard Oil via des ports espagnols, les forces armées allemandes, n'auraient sans doute pas battu aussi facilement leurs adversaires en 1939 et 1940.
Apparemment, pour Pauwels, ce serait les américains qui auraient équipé l'armée américaine. Ce passage, d'ailleurs, contient assez peu de sources. Le chiffre de 475 millions de $, concernant les participations américaines dans le Reich, en 1940, à vue de nez, m'a l'air assez faible ..
Mais curieusement, quelques pages plus tard :
page.62:
Au début de la seconde guerre mondiale, la législation américaine connue sous le nom de "Cash and Carry" ne permettait aux pays belligérants d'acheter de la marchandise aux USA que moyennant un paiement comptant (cash) et qu'à condition qu'ils en assurent eux-mêmes le transport jusqu'à leur destination (carry). Comme la Marine britannique contrôlait toujours le trafic transatlantique, cela signifiait que les allemands étaient incapables d'acquérir du matériel de guerre aux USA. Après la campagne en Europe de l'Ouest, la Grande Bretagne se révéla donc, en 1940, le seul marché viable pour l'industrie américaine."
page.63:
La grande bretagne absorbait 40% des exportations américaines avant-guerre....
page.68 :
Il y avait aussi d'autres raisons, purement économiques qui expliquaient le déclin du soutien à l'allemagne nazie dans les rangs de l'élite du pouvoir aux USA. Comme l'ont souligné les historiens Peter N.Carroll et David W.Noble dans une esquisse consacrée à Roosevelt et ses conseillers, les élites industrielles et politiques américaines étaient unanimement convaincues que le commerce extérieur était essentiel pour la prospérité de l'Amérique et elles revendiquaient donc des "portes ouvertes"pour leurs exportations. Or, il devenait de plus en plus évident que dans leurs préparatifs guerriers, les nazis cherchaient à atteindre l'autarcie, à réduire les importations, et à transformer l'allemagne en une de ces économies fermées si décriées par les hommes d'affaires américains. Leurs exportations vers l'allemagne diminuèrent durant les années 30, d'abord lentement, puis plus rapidement, au fur et à mesure que l'organisation autarcique de l'allemagne se concrétisait. Entre 1933 et 1938, le volume des exportations américaines vers l'allemagne plongea de 8,4 % à 3,4%. En 1938, leur valeur était estimée à seulement 406 millions de $ contre 2 milliards de $, 10 ans auparavant.
page 69 :
Du point de vue américain, le problème soulevé par la fermeture de l'économie allemande devint d'une acuité croissante au cours des années 38,39,40. Cela découla d'abord de la politique d'apaisement, ensuite des victoires de la Wehrmacht, facteurs qui permirent aux nazis d'asseoir leur hégémonie économique sur la plus grande partie de l'Europe de l'Est ainsi que sur la France, les Pays-Bas et la Belgique. De ce fait, ce n'était plus seulement l'allemagne mais l'ensemble de ce "grand espace économique" allemand sur le continent européen qui fermait ses portes aux exportations américaines".
Après nous avoir annoncé, avec trompettes et tambours, que les capitalistes américains faisaient un business du diable avec Adolf, voilà que 30 pages après, il nous annonce le contraire ...Les exportations américaines, vers le Reich, se seraient taries, tout au long des années 30, passant de 8,4 % à 3,4 % du volume global des exportations allemandes ce qui correspond à une valeur divisée par 5, en 10 ans !!
Pauwels annonce de plus que c'est la Grande-Bretagne qui est le seul marché viable européen pour les USA et que l'économie allemande, pour cause de politique autarcique, se ferme aux produits américains ...
Conclusion: Je me demande si Pauwels a relu son livre, pour se tirer une telle balle dans le pied !
Marsh Posté le 03-05-2011 à 08:32:16
Chapitre 5 : Les USA en guerre contre le Japon et l'Allemagne.
Page.73 si Hitler avait attaqué l'URSS, dix ans, 5 ans ou même une année plus tôt, il aurait sans doute été félicité à haute voix par les médias américains. Or en 1941, ce ne fut pas le cas parce que de plus en plus d'américains soutenaient la Grande Bretagne. Cela s'appliquait aussi à l'élite du pouvoir, initialement favorable au fascisme, mais désormais très consciente du fait que les livraisons à la Grande Bretagne, ennemie de Hitler, dans le cadre du "prêt-bail" étaient non seulement profitables pour leurs affaires mais également à l'origine du renouveau économique de leur pays."
Page.75 Les USA pariant sur la défaite soviétique, écrasée qu'elle serait par la Wehrmacht, qu'elle n'aida presque pas l'URSS en 1941 (L'historien Bernd Martin parle d'aide fictive), et les russes devaient payer comptant les livraisons américaines.
Washington projetait la création d'un régime non-communiste dans les territoires soviétiques qui échapperaient éventuellement à l'occupation allemande, comme par exemple la Sibérie. Un message fut donc envoyé à l'immigré Kerenski (...) pour qu'il se prépare à cette fin.
1°) Si Hitler avait l'URSS 10 ans ou 5 ans avant ou même une année plus tôt, il aurait sans doute été félicité à haute voix par les médias américains.
Assertion subjective que cette affirmation, dont est coutumier Pauwels et qui ne repose sur pas grand chose:
- Premièrement, il aurait été difficile, pour Hitler, d'attaquer l'URSS dix ans avant, puisqu'en 1931, l'autrichien n'était pas encore au pouvoir. De plus, c'est bien Roosevelt qui a reconnu l'URSS, en 1933, et les médias américains n'étaient pas spécialement antisoviétiques, puisque le magazine Time, en 1940, avait élu Staline, "Man of the year" :
http://www.time.com/time/covers/0, [...] 01,00.html
2°) Les USA n'aidèrent pas l'URSS en 1941 ? Il est clair que l'attaque allemande commençant en juin, il était difficile, du jour au lendemain, de ravitailler, massivement, l'URSS, pour des américains n'étant pas partie prenante dans la guerre. Mais dès juillet 1941, soit trois semaines après l'invasion, Harry Hopkins arrive à Moscou pour régler les formalités de l'aide américaine à l'URSS, qui sera formalisé par l'accord de novembre 1941 sur l'élargissement de la loi prêt-bail à l'URSS. Par le biais du Lend-Lease l'industrie américaine va ravitailler l'armée rouge en jeeps, rations alimentaires, chars ...etc ...une aide loin d'être fictive et qui fut décisive pour la résistance de l'armée rouge à l'envahisseur allemand.
3°) Quant au contact avec Kerenski pour créer un Etat non-communiste en Sibérie, affirmation non sourcée, elle relève du délire total !
récompense réitérée en 1942.
Marsh Posté le 20-05-2011 à 22:42:52
Page 48 :
"La grande dépression mis en évidence les carences du capitalisme et international. Cette situation contrastait avec celle du nouvel Etat bolcheviks où, sous la houlette de Staline, l'industrialisation se poursuivait à un rythme soutenu et où il n'y avait ni crise économique, ni chômage de masse. Tout au contraire, durant les années 30, l'URSS connut une véritable révolution industrielle. Un historien américain, John H.Backer, a même comparé ce développement fulgurant de l'économie soviétique au boom économique en Allemagne occidentale après la seconde guerre mondiale, qui fut célébré comme un miracle économique. Dans un premier temps, d'importants sacrifices furent demandés à la population soviétique. Or selon Robert W.Thurston le niveau de vie du peuple soviétique augmenta "lentement mais sûrement" après 1933, et "des progrès tangibles furent réalisés en direction d'un bien être général", cela au moment même où aux USA la situation d'un grand nombre d'américains devenait de plus en plus désespéré".
1°) Pauwels met ici l'accent sur la perception, à l'époque, du système capitaliste et soviétique. Et le premier plan quinquennal lancé en 1928, qui devait organiser, rationnellement, la production soviétique, contrasta singulièrement avec la crise de 1929, qui plongea l'Amérique et certains pays européens dans un certains chaos. Il y eut donc une certaine fascination pour le plan soviétique, dans l'intelligentsia européenne, qui se traduisit par des idéologies comme le "planisme", d'Henri de Man.
2°) Pour le développement fulgurant de l'économique soviétique, il faudrait nuancer par rapport aux secteurs. Il est clair qu'au niveau de l'industrie lourde, le développement fut conséquent, et l'industrie guerrière soviétique connut un essor sans précédent, puisqu'en 1941, l'armée rouge avait environ 20 000 chars, plus que toutes les armées du monde réunies, et que c'est cette production massive qui sauva, certainement, l'URSS, de l'effondrement dans sa guerre contre les nazis. Par contre, au niveau des biens de consommation, les soviétiques restaient bien loin des pays occidentaux et Pauwels se garde bien de parler du système concentrationnaire soviétique ...
3°) Pauwels parle "d'importants sacrifices demandés à la populations soviétique", sans préciser ...une manière d'évacuer les violences de la "collectivisation" et d'évacuer la "grande Terreur" qui mutila la société soviétique. Le prix payé par le peuple soviétique pour cette croissance fut énorme et Staline modernisa son pays, au forceps, en violentant la société avec férocité.
Ici, Pauwels fait référence à Robert W.Thurston qui dans son livre : Life and Terror in Stalin's russia 1934-1941, New Haven, CT et Londres, 1996, essaie de réhabiliter la période stalinienne, en mettant l'accent sur le développement de l'éducation, de la mobilité sociale, ce qui n'est pas faux, mais à quel prix !!
Marsh Posté le 31-05-2011 à 19:15:33
page 53 Pauwels justifie le pacte germano-soviétique:
"Staline, qui comprenait les vrais objectifs de la politique d'apaisement, profita de cette crise pour négocier un accord avec le dictateur allemand; grâce à cet accord, il gagna non seulement du temps mais également un véritable glacis en Europe de l'Est, sans lequel l'URSS n'aurait sans nul doute pas pu survivre à l'attaque nazie de 1941
:
1°) Ici, Pauwels explique rationnellement le pacte germano-soviétique, comme si cet accord allait de soi, et était naturel, pour Staline. Or, si les puissances occidentales ont, par leur attitude pusillanime envers Hitler, poussées l'URSS vers l'Allemagne nazie, il n'en reste pas moins que ce Pacte déclencha la seconde guerre mondiale.
2°) Il ne faut pas oublier avec quel zèle les soviétiques appliquèrent le pacte et ses Protocoles secrets, qui leur donnait une partie de la Pologne, les pays Baltes, la Bessarabie et la Bukovine. L'URSS se comporta donc avec rapacité, en attaquant aussi la petite Finlande. Je ne parle même pas du massacre de Katyn qui envoya, "ad patres" plusieurs milliers de polonais dans l'autre monde ...
3°) Les historiens ont souvent oublié le "deuxième pacte", signé le 28 septembre 1939, entre Ribbentrop et Molotov, organisant les modalités de l'aide soviétique au Reich, notamment en matières premières, accord commercial qui sera réitéré début 1941 et qui aura permis à l'Allemagne nazie de poursuivre la guerre à l'Ouest.
Marsh Posté le 01-06-2011 à 13:57:02
Tietie006 a écrit : page 53 Pauwels justifie le pacte germano-soviétique: |
D'ailleurs lors de cette deuxième rencontre, le 28 septembre 1939, Staline offrit même ses services à Ribbentrop, alors que l'allemand ne demandait rien !
"M.le ministre des Affaires étrangères a indiqué sous une forme prudente que l'Allemagne ne comprenait pas la coopération comme une aide militaire et qu'elle n'avait pas l'intention d'entraîner l'Union Soviétique dans la guerre. Il a bien parlé et a fait preuve de tact. Il est clair que l'Allemagne n'a pas besoin d'aide à l'heure actuelle et qu'elle n'en aura pas besoin à l'avenir. Mais si contrairement à nos attentes l'Allemagne se retrouvait en situation difficile, elle peut être certaine que le peuple soviétique lui viendra en aide et ne tolérera pas qu'elle soit écrasée. L'Union Soviétique a intérêt à une Allemagne forte et elle ne permettra pas qu'elle soit jetée à terre."
( cité par Lev Bezymenski dans "La visite de V.M.Molotov à Berlin en novembre 1940, à la lumière des nouveaux documents", Novaja i noveijsaja istoria (Revue d'Histoire contemporaine), n°6, 1995, page 128.)
Marsh Posté le 02-06-2011 à 12:12:47
Dominique Wolton dans "Rouge Brun, le Mal du siècle", JC Lattès, 1999, donne, dans son Annexe 2, des chiffres assez précis sur la collaboration économique entre l'Allemagne et l'URSS, de septembre 39 à juin 1941.
Pages 47 et 48, il précise :
"Un bilan complet et chiffré de la coopération économique germano-soviétique reste difficile à établir malgré les nouveaux documents disponibles1. Les deux pays ont signé trois accords commerciaux les 24 octobre 1939, 11 février 1940 et 10 janvier 1941. Pour en comprendre l'importance il faut savoir qu'au début de la guerre l'Allemagne dépendait de ses importations de matières premières pour alimenter son industrie militaire. C'était le cas pour la bauxite (à 99 %), l'étain (90 %), le caoutchouc (à 85 %), le cuivre (à 70 %) et pour les matières premières textiles (à 70 %). D'octobre 1939 à la rupture du pacte par Hitler, l'URSS a fourni 865 000 tonnes de pétrole (40 % des besoins annuels du Reich), 140 000 tonnes de manganèse, 101 000 tonnes de coton, 11 000 tonnes de lin, 15 000 tonnes d'amiante, 14 000 tonnes de cuivre, 3 000 tonnes de nickel (30 % des besoins annuels), 1 million de tonnes de bois, 26 000 tonnes de chrome, 184 000 tonnes de phosphate (70 % des besoins annuels) et 1 462 000 tonnes de céréales.
L'URSS a aussi été l'agent commercial de l'Allemagne pour ses importations de métaux et de matières premières en provenance du monde entier. C'est vrai pour le caoutchouc et le cuivre venus de la zone Pacifique et qui transitaient par le transsibérien pour contourner le blocus britannique. L'URSS a également servi d'intermédiaire pour les achats de l'Allemagne en Iran, en Afghanistan, en Mandchourie, au Japon, en Amérique du sud.
En échange de ce soutien, l'URSS a espéré profiter de la technologie allemande, particulièrement dans le domaine militaire. […] Les allemands promirent de livrer du matériel militaire à l'URSS à concurrence de 660 millions de marks jusqu'au premier trimestre 1941. Le bilan final est moins reluisant. Au moment de la rupture du pacte, l'Allemagne avait livré seulement 100 millions de marks de matériels militaires, à savoir 10 avions (Messerchmidtt et Junkers), des moteurs d'avion, des équipements de sous-marins et un croiseur, le Lutsev, mais non armé.
« Les exigences soviétiques sont trop élevées, le gouvernement allemand est en guerre est incapable de toutes les satisfaire », s'était excusé Schulenburg devant Molotov, en décembre 1940. Au moment de l'invasion, l'Allemagne devait 224 millions de marks à l'URSS".
On peut constater que les russes ont respecté à la lettre les clauses commerciales des traités, ce qui ne fut pas le cas des allemands !
Marsh Posté le 06-06-2011 à 17:47:45
page.56 :
"Londres et Paris continuèrent à espérer que Hitler se tourne vers l'URSS, et ils se préparèrent même à l'assister le cas échéant. Durant l'hiver 1939-1940, les gouvernements et les états-majors français et britanniques élaborèrent toutes sortes de stratégies, non dans le but d'attaquer l'Allemagne, pays avec lequel ils étaient officiellement en guerre, mais pour attaquer l'URSS, telle, par exemple, ce projet d'offensive visant les champs pétrolifères de Bakou".
La stratégie française et alliée, était plutôt défensive (Ligne Maginot, primat de l'infanterie), et les franco-anglais pensaient, à juste titre, que le temps et le blocus maritime contre l'Allemagne ferait son oeuvre. Aussi, il est vrai que les alliés sont restés plutôt attentistes durant la fameuse "drôle de guerre", mais la structure même de leurs armées ne leur permettaient pas d'avoir une attitude bien belliqueuse.
Si en effet, les français échafaudèrent des plans pour bombarder Bakou et pensèrent à une opération commando pour couper le pipeline soviétique dans le Caucase, ce fut après l'attaque soviétique contre la petite Finlande, agression caractérisée, qui entraîna l'opération alliée sur Narvik. On est donc, encore une fois, face à un mensonge par omission, Pauwels oubliant d'expliquer la cause de ce plan de "bombarder Bakou", qui n'eut jamais lieu.
A noter, qu'Annie Lacroix-Riz dans son Choix de la Défaite utilise le même procédé pour stigmatiser les "plans alliés pour bombarder Bakou", sans évidemment parler de sa cause première, la guerre d'hiver finno-soviétique !
Marsh Posté le 23-06-2011 à 09:23:11
page.59:
Les interventionnistes, opposés aux isolationnistes prônaient un engagement américain aux côtés de la Grande-Bretagne, seul pays ennemi de Hitler subsistant en Europe. Les interventionnistes étaient motivés par des facteurs tels que les importantes relations économiques, culturelles, ethniques, intellectuelles et purement sentimentales avec la Grande Bretagne, ainsi que par une attitude sincère concernant le sort de la démocratie en Europe et la crainte que les USA ne devinssent un jour les victimes d'une agression nazie.
Alors que depuis 50 pages, Pauwels nous bassine sur la germanophilie supposée des dirigeants américains, voilà qu'il lâche cette phrase ...
Marsh Posté le 30-06-2011 à 06:43:28
page 60:
Après la création de Vichy, le 10 juillet 40, Pauwels affirme,
"Le gouvernement américain ne jugea donc pas opportun de rappeler son ambassadeur à Berlin, et des relations diplomatiques normales furent maintenues avec le régime collaborateur de Vichy qui finira, comme nous le verrons plus tard, par rompre ses relations diplomatiques avec les USA, en novembre 42, suite au débarquement des troupes britannico-américaines en Afrique du Nord."
C'est exact, mais Pauwels oublie de dire que tous les pays du monde, sauf la Grande-Bretagne, ont reconnu le régime de Vichy. Toujours ces petits oublis de l'historien, qui font passer l'attitude des USA pour l'exception, alors qu'ils n'ont fait que suivre la règle commune.
Marsh Posté le 09-07-2011 à 11:54:55
Il n'est pas étonnant que l'on retrouve la prose de Pauwels sur les sites radicaux, de droite ou de gauche, comme sur Egalité et Réconciliation :
http://www.egaliteetreconciliation [...] -2557.html
page.62
"Au début de la seconde guerre mondiale, la législation américaine connue sous le nom de "Cash and Carry" ne permettait aux pays belligérants d'acheter de la marchandise aux USA que moyennant un paiement comptant (cash) et qu'à condition qu'ils en assurent eux-mêmes le transport jusqu'à leur destination (carry). Comme la Marine britannique contrôlait toujours le trafic transatlantique, cela signifiait que les allemands étaient incapables d'acquérir du matériel de guerre aux USA. Après la campagne en Europe de l'Ouest, la Grande Bretagne se révéla donc, en 1940, le seul marché viable pour l'industrie américaine."
Pauwels a raison ...mais il est curieux que l'historien belgo-canadien ne s'aperçoive pas que son affirmation contredise toute son argumentation voulant prouver la collusion entre les élites américaines et nazies ...
Concernant la loi Cash and Carry, elle fut adjointe au renouvellement du Neutrality Act, en 1937, et était une loi ouvertement pro-démocratie, comme le souligna l'historien Robert Divine, puisqu'elle favorisait les pays qui contrôlaient les océans, donc la Grande-Bretagne et la France.
Marsh Posté le 12-07-2011 à 16:26:15
Merci de cette critique, qui m'épargne d'avoir à acheter le livre.
franchement, autant je suis très critique envers les gouvernements US, autant j'évite de sombrer dans un anti-américanisme primaire.
Mais si, le pacte germano-soviétique était justifié... d'un "certain" point de vue. Ce fut une excellente opération pour le Reich
A propos de livre orienté, j'espère que Wotton n'oublie pas de mentionner que l'URSS livra au 3ème Reich des anarchistes espagnols et communistes allemands réfugiés en URSS ? Histoire de montrer que l'idée de "rouge brun" est seulement un slogan, et que non, tous les "rouges" ne furent pas des collabos staliniens et hitlériens... Tout comme les gens de droite ne furent pas tous pétainistes ou fascistes.
Marsh Posté le 15-07-2011 à 21:23:39
Ce fut aussi un très bon deal pour Staline, qui put annexer la Carélie (guerre de Finlande), les pays baltes, la Pologne orientale, la Bessarabie, la Bukovine du Nord !
Marsh Posté le 21-07-2011 à 10:10:59
page.67
"La guerre qui avait éclaté en Europe ouvrait un marché sans précédent pour le monde des affaires américain. Beaucoup de chef d'entreprise et d'hommes d'affaires qui se lancèrent dans le commerce lucratif avec la GB avaient, sans aucun doute, bien plus de sympathie pour Hitler que pour Churchill, et plus de sympathie pour le fascisme que pour la démocratie. Toutefois, les relations commerciales anglo-américaines commencèrent à influer sur les sentiments des hommes d'affaires américains, même parmi les plus rétifs. Comme l'industrie américaine se concentrait de plus sur ce commerce profitable avec la Grande Bretagne, celle-ci recueillait de plus en plus de sympathie aux USA. Inversement, la cause de l'allemagne nazie trouvait de moins en moins de soutien aux USA".
Pauwels suppose que les chefs d'entreprises américains avaient plus de sympathie pour Hitler que pour Churchill, sans étayer ses dires par aucune source ... Certes, des chefs d'entreprises américains comme Henry Ford étaient plutôt fascisants, mais cela ne signifie nullement que Ford, personnalité assez atypique et détestant l'établishment washingtonien, incarnait les tendances de tous les patrons américains... Surtout que si on pose, comme Pauwels, que le gouvernement des USA n'est que l'expression des puissances d'argent, on peut s'étonner que Roosevelt ait choisi d'aider, depuis 1937, les démocraties ...ce qui signifie ou que le gouvernement des USA serait indépendant du lobby capitaliste sensé être favorable à Hitler ou que ces mêmes puissances d'argent soient plutôt en faveur des démocraties !
De plus, Pauwels semble insinuer que les industriels américains ne se sont ralliés à la cause alliée que portés par la cupidité ...ce qui contredit ce que l'auteur précise page 59, où il insiste sur la solidarité culturelle, ethnique voire sentimentale pour expliquer le ralliement des USA à la cause anglaise ! Bref, encore une fois, l'historien belgo-canadien se contredit ...
Marsh Posté le 04-08-2011 à 09:21:04
p.68
Il y avait aussi d'autres raisons, purement économiques qui expliquaient le déclin du soutien à l'Allemagne nazie dans les rangs de l'élite du pouvoir aux USA. Comme l'ont souligné les historiens Peter N.Carroll et David W.Noble dans une esquisse consacrée à Roosevelt et ses conseillers, les élites industrielles et politiques américaines étaient unanimement convaincues que le commerce extérieur était essentiel pour la prospérité de l'Amérique et elles revendiquaient donc des "portes ouvertes"pour leurs exportations. Or, il devenait de plus en plus évident que dans leurs préparatifs guerriers, les nazis cherchaient à atteindre l'autarcie, à réduire les importations, et à transformer l'allemagne en une de ces économies fermées si décriées par les hommes d'affaires américains. Leurs exportations vers l'allemagne diminuèrent durant les années 30, d'abord lentement, puis plus rapidement, au fur et à mesure que l'organisation autarcique de l'allemagne se concrétisait. Entre 1933 et 1938, le volume des exportations américaines vers l'allemagne plongea de 8,4 % à 3,4%. En 1938, leur valeur était estimée à seulement 406 millions de $ contre 2 milliards de $, 10 ans auparavant.,
1°) Il n'y a jamais eu de soutien de l'Allemagne nazie de l'élite au pouvoir aux USA ...Ford, qui était pro-fasciste n'a jamais fait partie de l'élite au pouvoir puisqu'il fut battu par deux fois, aux élections sénatoriales, et qu'il détestait l'établishment washingtonnien !
2°) La baisse du commerce americano-allemand, dans les années 30, illustre bien, d'ailleurs, cette absence de soutien ...
3°) Chez Pauwels, l'historien, parfois, refait surface à la place de l'idéologue ...Ici, encore une fois, les faits contredisent la thèse de l'auteur ...un peu maso ce Pauwels !
Marsh Posté le 10-08-2011 à 06:24:30
Pauwels continue donc dans sa description de la fermeture du marché germanique aux entreprises américaines :
page 69:
" Du point de vue américain, le problème soulevé par la fermeture de l'économie allemande devint d'une acuité croissante au cours des années 38,39,40. Cela découla d'abord de la politique d'apaisement, ensuite des victoires de la Wehrmacht, facteurs qui permirent aux nazis d'asseoir leur hégémonie économique sur la plus grande partie de l'Europe de l'Est ainsi que sur la France, les Pays-Bas et la Belgique. De ce fait, ce n'était plus seulement l'allemagne mais l'ensemble de ce "grand espace économique" allemand sur le continent européen qui fermait ses portes aux exportations européennes".
Constatation de qui n'empêche pas Pauwels de conclure, page .72 :
" Que dans le même temps, les nazis soient les maîtres du continent européen et soient libres d'y imposer leur Ordre nouveau ne gênait pas particulièrement Washington".
Cette conclusion du belgo-canadien est assez paradoxale, puisqu'en général, lorsqu'on ferme des marchés à des capitalistes, ces derniers ne sont guère satisfaits ... In fine, cette fermeture des marchés d'Europe continentale aux entreprises américaines et autres, ne pouvaient que mécontenter celles-ci ! Ici, Pauwels fait certainement référence à l'isolationnisme américain, qui traverse la société américaine et dont les lobbies sont très puissants, notamment chez les républicains. Il n'en reste pas moins que Roosevelt, avec doigté, depuis 1937, arrive à faire passer des mesures en faveur de la mobilisation de l'armée américaine et aide, ouvertement, les alliés contre les forces de l'Axe. Politique qui contredit ouvertement l'affirmation d'indifférence américaine envers le conflit et la domination allemande sur le continent !
Marsh Posté le 29-08-2011 à 04:51:19
Page.73:
"si Hitler avait attaqué l'URSS, dix ans, 5 ans ou même une année plus tôt, il aurait sans doute été félicité à haute voix par les médias américains. Or en 1941, ce ne fut pas le cas parce que de plus en plus d'américains soutenaient la Grande Bretagne. Cela s'appliquait aussi à l'élite du pouvoir, initialement favorable au fascisme, mais désormais très consciente du fait que les livraisons à la Grande Bretagne, ennemie de Hitler, dans le cadre du "prêt-bail" étaient non seulement profitables pour leurs affaires mais également à l'origine du renouveau économique de leur pays."
1°) Les médias américains auraient félicité Hitler s'il avait envahi l'URSS 10 ans avant ? Déjà, en 1931, il n'était pas au pouvoir, et il aurait été bien difficile à une Wehrmacht en pleine reconstruction de s'attaquer à l'URSS, avant 1939.
Segundo, les médias américains n'étaient pas spécialement soviétophobes, puisque Staline fut élu, par deux fois, homme de l'année par le magazine Time, dont une fois en 1939 !
http://www.time.com/time/magazine/ [...] 93,00.html
2°) L'élite au pouvoir n'était pas non plus spécialement anti-soviétique, puisque Roosevelt reconnu l'URSS en 1933 et eut toujours une opinion assez angélique sur Staline. Même un Henry Ford qui était plutôt pro-fasciste fit du business avec Uncle Joe en aidant l'entreprise GAZ a construire une usine de voiture en 1932 :
http://fr.wikipedia.org/wiki/GAZ_%28entreprise%29
A noter que les assertions de Pauwels ne sont nullement sourcées ...
Marsh Posté le 08-09-2011 à 06:29:00
Page.75:
Les USA pariant sur la défaite soviétique, écrasée qu'elle serait par la Wehrmacht, qu'elle n'aida presque pas l'URSS en 1941 (L'historien Bernd Martin parle d'aide fictive), et les russes devaient payer comptant les livraisons américaines.
Washington projetait la création d'un régime non-communiste dans les territoires soviétiques qui échapperaient éventuellement à l'occupation allemande, comme par exemple la Sibérie. Un message fut donc envoyé à l'immigré Kerenski (...) pour qu'il se prépare à cette fin.
Critique:
1°) On ne peut guère faire plus vite pour aider l'URSS, puisque dès l'été 41, des réunions eurent lieu à Moscou pour les modalités de l'aide. D'après l'historien John Keegan, dans son Histoire de la seconde guerre mondiale, (Perrin, 1990 et Tempus, 2009), page 153, l'aide alliée aux armées de Staline, commença même un peu avant Barbarossa, et entre mars 1941 et octobre 1945, les alliés et plus particulièrement les américains livèrent :
- 2000 locomotives.
- 11 000 wagons.
- 3 millions de tonnes d'essence.
- 540 000 tonnes de rails.
- 51 000 Jeeps.
- 375 000 camions.
- 15 000 000 paires de bottes.
- 15 000 avions.
- 7 000 chars.
- 350 000 tonnes d'explosifs.
Ce fut donc en bottes et en camions américains que l'armée rouge se dirigea sur Berlin.
Les anglais, eux, livrèrent, par ailleurs :
- 5 000 chars.
- 7 000 avions.
- 114 000 tonnes de caoutchouc.
2°) Par contre, l'histoire de créer un régime non-communiste en URSS, outre que ces affirmations ne sont pas sourcées, cela relève du grand n'importe quoi ! Ce qui est marrant avec Pauwels, c'est que dessous le vernis historisant, il y a parfois des saisies loufoques qui jaillissent, très naturellement ...
Marsh Posté le 26-10-2011 à 13:29:17
p.76
"En novembre 1941, Washington accepta d'octroyer des crédits à Moscou et conclut un accord de prêt bail avec l'URSS. (Un peu contradictoire avec l'affirmation de la page précédente ...). De ce fait, les USA devenait le partenaire d'un Etat qui avait été toujours abhorré par Washington et par l'élite américaine. Un exemple symptomatique de cette nouvelle situation fut l'accueil réservé à Maxime Litvinov, le nouvel ambassadeur soviétique, lorsqu'il est arrivé à Washington, (...) puisqu'il fut littéralement fêté".
1°) Pauwels qui analyse curieusement les faits ...l'accord prêt-bail entre les USA et l'URSS de novembre 41 signifierait que américains détesteraient les soviétiques ? Très curieux ... Surtout que que Washington ne détestait pas l'URSS, puisque c'est Roosevelt qui reconnut l'URSS, en 1933 et que le président était plutôt soviétophile.
Marsh Posté le 19-11-2011 à 09:04:26
page 78: L'aide américaine n'a jamais représenté plus de 4 à 5 % de la production de la guerre totale de l'URSS, bien qu'il faille reconnaître qu'un tel apport marginal puisse théoriquement s'avérer crucial dans une situation critique. (...)
Du bout des lèvres, après avoir minimisé l'aide américaine aux soviétiques, Pauwels reconnaît que cette aide aurait pu s'avérer cruciale.
page.79: D'autre part, l'aide américaine était largement compensée par l'assistance officieuse, discrète, mais très importante, offerte par les grandes entreprises américaines aux ennemis allemands de l'URSS. (...) D'énormes quantités de pétrole furent ainsi livrées à l'Allemagne via des pays neutres tels que l'Espagne, fait dont la Maison Blanche était d'ailleurs informé. La part américaine des importations allemandes d'huile pour moteurs, un produit pétrolier d'importance vitale, augmenta rapidement, de 44% en juillet 41 à 94% en septembre 41. (...) Selon Tobias Jersak, un historien allemand expert dans les questions de livraisons américaines de pétrole à l'Allemagne nazie, ni l'attaque allemande contre l'URSS, ni les autres grandes opérations militaires de l'Allemagne en 1040 et 1941 n'auraient été possibles sans les produits pétroliers provenant des USA.
1°) Mais Pauwels rebondit tout de suite en stigmatisant le commerce de certaines entreprises américaines avec le Reich. Il oublie seulement de spécifier, que dans un régime de type parlementaire, comme aux USA, les acteurs économiques privés, ne prennent pas leurs ordres chez le Président et ont le droit de vendre à qui bon leur semble, surtout lorsque le pays de ces entreprises n'est pas en guerre. De même, les entreprises qui vendent à un client, ne sont pas responsables des actes dudit client, qui peut, en effet, revendre la marchandise à un pays tiers. On peut s'indigner à juste titre de l'immoralité de certaines entreprises privées, qui font de l'argent sur le dos des guerres, mais les stratégies des acteurs privés sont autonomes par rapport aux Etats.
Pauwels oublie surtout de parler des livraisons soviétiques au Reich, notamment en produits pétroliers, qui fera dire à l'ambassadeur allemand à Moscou, le comte von Schulenburg, que sans cette aide soviétique, la Wehrmacht aurait eu du mal à mouvoir ses divisions blindées.
2°) Après l'attaque japonaise et l'entrée en guerre des USA, le gouvernement américain appliquera le Trading with enemy act, interdisant le commerce entre une entreprise américaine et un pays ennemi. Et les participations d'un Prescott Bush dans l'Union Bank, par exemple, furent confisquées par l'Etat américain au nom de cette acte.
Marsh Posté le 20-12-2011 à 08:17:26
pages 81 et 82:
Dès l'été 1941, les USA, en collaboration avec leurs alliés britanniques et néerlandais en Extrême-Orient, imposèrent de sévères sanctions économiques au Japon, imposant même un embargo sur des produits vitaux tels que le pétrole. Tokyo réagit en se préparant pour une guerre qui assurerait au Japon le contrôle de la colonie néerlandaise d'Indonésie, riche en pétrole, aussi bien que sur le reste de l'Asie du sud-est. Finalement, le gouvernement Japonais en eut assez, lorsque, le 26 novembre 1941, il reçut à Washington "une note en dix points" considérée comme totalement inacceptable. Elle exigeait en effet le retrait de la Chine. Le gouvernement américain et l'état-major des forces armées américaines étaient bien conscients du risque de guerre , mais d'une manière ou d'une autre, ils se firent surprendre , le 7 décembre, à Pearl Harbor. Le peuple américain fut d'autant plus choqué par cet acte, qu'il ignorait qu'il avait été provoqué , du moins d'une certaine façon, par son propre gouvernement.
Curieux passage, où l'auteur laisse entendre que les américains auraient poussé les nippons à les attaquer, faisant fi de l'impérialisme japonais en Asie depuis le début des années 30, avec, en 1931, l'annexion de la Mandchourie devenant sous le nom de Mandchoukouo, un Etat fantôche à la solde des japonais. Or, si on regarde simplement la chronologie des sanctions américains concernant le Japon, on s'aperçoit qu'elles font suite à une agression caractérisée des japonais dans leur sphère asiatique.
Les américains et Roosevelt avaient plutôt montré une grande mansuétude envers les dérives nippones, et lors de la déclaration de guerre du Japon à la Chine, l'été 1937, les américains n'émirent qu'une protestation de principe, leur ambassadeur au Japon, Joseph Grew, prédisant que des sanctions économiques ne feraient que renforcer le parti belliqueux. D'ailleurs, lors de la réunion des signataires du Traité des 9 Puissances, à l'absence du Japon, les USA ne firent pas pression pour sanctionner ce dernier. Et lorsqu'une canonnière et trois pétroliers américains furent coulés par des avions japonais, sur le fleuve Yang-Tsé, en décembre 1937, les américains n'émirent encore qu'une protestation de principe !
Summum de cette mansuétude, l'embargo moral prononcé, en 1938, contre la vente d'avions de guerre au Japon ...
Malgré tout, le discours de la Quarantaine d'octobre 1937, stigmatisant les puissances militaristes fauteuses de guerre, montrait que Roosevelt avait choisi son camp. Et le 26 juillet 1939, les USA annonçaient que le traité commercial américano-japonais cesserait d'avoir effet dans 6 mois. Pourtant, les américains en 1938, avaient fourni près de 44 % des importations japonaises et le marché nippon était trois fois plus importants que le marché chinois.
Puis, l'histoire va s'accélérer, puisqu'après la défaite de l'été 39 face aux russes, à Nomonhan, à Mongolie extérieure, les nippons choisissent clairement l'option d'expansion en asie du sud-est. Ce sera l'occupation du Tonkin, en septembre 40, après un ultimatum au gouvernement de Vichy puis un traité avec le Siam. A chaque agression, les américains monteront dans l'échelle des sanctions, du gel des fonds japonais aux USA à la réduction des exportations d'essence à haut niveau d'octane.
En conclusion, c'est la politique d'agression japonaise en Asie du sud-est qui a emmené les sanctions américaines, et non le contraire ...Les japonais ont attaqué la Chine en 1937 et l'URSS, en 1939, et pour annexer les pétroles d'Indonésie, ils ne pouvaient que se heurter à la Grande-Bretagne et aux USA.
Marsh Posté le 30-12-2011 à 07:16:43
Pages 86-87:
" La guerre fait augmenter les profits des multinationales américaines, les profits nets (après impôts) augmentèrent de 70% durant les années de guerre, mais (page.90) Pauwels souligne également, qu'avec la pénurie de main d'oeuvre, l'employé américain vit son salaire augmenter et des meilleures conditions de travail . Les rangs des syndicats gonflèrent de plus ou moins 9 millions de membres en 1939, à 15 millions en 1945".
Il est clair que la mobilisation économique nécessaire pour lutter contre le Japon et l'Allemagne ont profité à certaines multinationales, mais à l'insu de leur plein gré, puisque c'est malgré tout le Japon et l'Allemagne qui ont déclaré la guerre aux USA et pas le contraire.
page 91: Malgré des promesses des grands syndicats comme l'AFL de ne pas faire de grève, et malgré le vote de la loi Smith-Connally, voté en 1943, qui interdisait certaines formes d'actions syndicales (...) rien ne peut endiguer la vague des grèves qui déferla sur les USA durant la guerre. (...) En conséquence, le salaire moyen augmenta de manière spectaculaire durant la guerre d'environ 23$ en 1939, à plus de 44% en 1945. Ce qui correspondait à une hausse d'un peu plus de 90 % alors que l'inflation atteignait seulement 25 % pendant la même période ;
Pauwels est obligé de reconnaître, malgré son parti pris, que l'ouvrier américain a vu son salaire et ses conditions de travail nettement augmenté, durant le conflit mondial, même si ce fut par le biais de l'action collective.
A propos de ces grèves, Pauwels parle d'une guerre civile, entre le capital et le travail. Et il ajoute que (page 92) :
"Nul ne s'étonnera qu'Hollywood ne consacra jamais aucun film à ce conflit dramatique et fort douloureux , et, de plus, jamais résolu, et qu'aux USA aucun monument ne commémore les acteurs de ce conflit social".
Les temps de guerre ne sont pas faits pour attiser une guerre civile ...il est donc normal qu'Hollywood se soit mis au service de la machine de guerre US au lieu de rallumer les tensions internes. Surtout que ces dernières se sont résolues pacifiquement avec une amélioration du pouvoir d'achat et des conditions de travail des ouvriers américains.
D'ailleurs, les films américains ne sont pas dénués de problématique sociale comme semble l'oublier Pauwels. Les raisins de la colère, par exemple, réalisé par John Ford, admirable adaptation cinématographique du roman de Steinbeck, eut deux oscars en 1941,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_R [...] %28film%29
et dans la même thématique nous avons L'homme du sud, de Jean Renoir, en 1945.
http://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Homme_du_sud
Marsh Posté le 28-12-2012 à 05:48:57
page 100: "Aux USA et en Grande-Bretagne, les dirigeants politiques et militaires étaient divisés sur les possibilités et les mérites d'un deuxième front. D'un point de vue militaire, il aurait été possible, dès le courant de l'été 42, de débarquer un nombre considérable de troupes en France ou ailleurs en Europe de l'Ouest.".
C'est toujours le thème des alliés qui retardèrent leur débarquement pour affaiblir les soviétiques. Or, les américains avaient bien prévu un débarquement en Europe, pour 1942, avec l'opération Sledgehammer, prévoyant un débarquement américain dans le Cotentin, à l'automne 1942 m
http://en.wikipedia.org/wiki/Operation_Sledgehammer
Opération qui me semble un peu trop ambitieuse au niveau du timing. Bref, il s'avère que ce sont les anglais qui optèrent pour une stratégie périphérique, pensant, certainement, qu'en cette année 1942, la Wehrmacht était beaucoup trop puissante en France pour l'attaquer de front et c'est donc l'opération Torch qui eut lieu, en Afrique du Nord, en novembre 42. Notons d'ailleurs qu'avec la capitulation des armées de l'Axe, en mai 43, en Tunisie, ce sont 250 000 soldats italo-allemands qui ont été capturés dont la division d'élite Hermann Goering. De plus, le débarquement en Sicile, deux mois plus tard, fera tomber le régime de Mussolini. Donc l'accusation de Pauwels qui stigmatise les alliés de n'avoir rien fait pour soulager les soviétiques ne tient pas.
Surtout que le lend-lease américain alimente rapidement, dès l'automne 1941, les armées de Staline et sera décisif pour la contre-offensive russe devant Moscou, en décembre 1941.
Marsh Posté le 28-04-2013 à 08:02:08
Page 126 : "Les alliés refusèrent de traiter, en Italie, avec le front anti-fasciste, trop à gauche, à leur goût, ils négocièrent alors avec Badoglio, ancien collaborateur de Mussolini, premier chef du gouvernement post-fasciste. Dans la partie libérée de l'Italie, le nouveau régime ressemblait beaucoup au précédent et était, par conséquent, généralement identifié comme un fascisme sans Mussolini.".
C'est une critique souvent faite aux alliés occidentaux, d'avoir traité avec l'ancien commandant en chef de l'armée italienne, en 1940, qui fut un des piliers du régime mussolinien. Badoglio fut, en effet, un cacique du régime fasciste, mais il était déjà chef d'état-major de l'armée de terre en novembre 1919, avant l'arrivée au pouvoir de Mussolini. Il fut nommé maréchal en 1926, gouverneur de Libye entre 1928 et 1934, et vice-roi d'Ethiopie. Le maréchal était opposé à l'entrée en guerre de l'Italie, en 1940, pensant que cette dernière n'avait pas les moyens d'une telle ambition avant 1943. Rendu responsable des échecs italiens, il fut donc limogé de son poste de commandant en chef de l'armée italienne en décembre 1940 et entra bientôt dans une opposition au régime fasciste. Dès 1942, il avait pris des contacts avec le Vatican, l'entourage du roi d'Italie et avec des représentants de l'opposition antifasciste comme avec les anglais.
Les alliés débarquent en Sicile, le 9 juillet 1943, (île complètement conquise, le 17 août) ce qui provoque, le 25 juillet 1943, le limogeage de Mussolini par le Grand Conseil Fasciste et son remplacement, décidé par le roi, par Pietro Badoglio. Pour les alliés, la priorité des priorités reste la sortie de l'Italie de son alliance avec le Reich qui laisserait l'Allemagne nazie bien esseulée face aux alliés. Aussi, il est logique que les alliés négocient avec le nouveau chef du gouvernement italien désigné par le roi, et qui a l'avantage d'être une personnalité respectée dans les forces armées italiennes. Un armistice militaire est signé par Badoglio, le 3 septembre 1943, à Cassibile,
http://fr.wikipedia.org/wiki/Armistice_de_Cassibile
et le maréchal italien se mit sous la protection des alliés, à la tête d'un gouvernement provisoire qui déclara la guerre à l'Allemagne, le 13 octobre 1943, ce qui était l'objectif recherché par les alliés.
Le 22 avril 1944, Badoglio prit la tête d'un second gouvernement qui fut même reconnu par les soviétiques, avec l'entrée dans ce gouvernement, de Palmiro Togliatti. Curieux qu'un communiste adoubé par Staline rentre dans un gouvernement fascisant ...
Il faut noter que les alliés, laissèrent le processus démocratique se dérouler, en Italie, puisque la Comité de Libération Nationale Italien, crée le 9 septembre 1943, qui réunissait les opposants au régime fasciste, avec la présence des représentants des communistes du PCI, des catholiques de la Démocratie Chrétienne, des socialistes, des libéraux et des actionnistes.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Comit [...] _nationale
Ce Comité avait défini sa priorité: bouter l'ennemi germano-fasciste hors du pays et remettre les questions de politiques purement intérieures après la victoire. Ce qui fut fait après la prise de Rome, puisque son président, Ivan Bonomi, succéda à Badoglio, comme président du conseil.
En résumé, les alliés négocièrent avec Badoglio par pragmatisme, pour sortir l'Italie de la guerre et la faire se retourner contre le Reich, ce qui fut fait en septembre-octobre 1943 et dès que Rome fut libérée, en juin 1944, c'est le président du Comité de Libération Nationale, Bonomi, qui rassemblait toutes les composantes de la Résistance, qui prit la tête du gouvernement. Donc difficile de suivre Pauwels lorsqu'il affirme que les alliés mirent en place, en Italie, un régime fasciste sans Mussolini.
Marsh Posté le 16-04-2011 à 07:44:29
Le mythe de la bonne guerre, de Jacques Pauwels, publié, au Canada, en 2002, et en France, en 2005, aux éditions EPO, se veut être une critique de l'attitude des USA durant la guerre. Jacques Pauwels s'inscrit dans ce que les spécialistes appellent l'Ecole révisionniste américaine, qui comprend des historiens comme William Appleman Williams, Gabriel Kollko, ou Gar Alperovitz. Il ne faut pas interpréter le terme" révisionniste" au sens "négationniste", le terme "révisionniste" désignerait plutôt, ici, une approche critique de l'attitudes des Etats-Unis durant le second conflit mondial.
Dans sa Préface, pages 7 à 16, nommée "Objectifs et méthodologie" l'auteur a l'honnêteté d'annoncer que la conception de son livre ne repose pas sur les "sources primaires", mais qu'il est plutôt une synthèse abordant l'histoire de la seconde guerre mondiale non pas sur son aspect purement militaire ou des relations internationales, mais sur un plan économico-politique.
Il ajoute que la majorité des synthèses conventionnelles traitant du rôle des USA dans la seconde guerre mondiale sont des exemples typiques de "feel good history", destinés à rassurer l'électeur américain sur les motivations idéalistes de l'Amérique et sur la justesse de la cause défendue par celle-ci.
C'est un bon point pour Pauwels, que ses précisions méthodologiques qui cadrent bien l'objectif du livre, qui est d'avoir une lecture critique de l'action des USA durant la guerre. La liste des livres qu'il cite, dans la Préface, jette un petit voile sur le sérieux de certaines sources, comme :
- Chrome Colossus d'Ed Cray, 1980, sur les relations commerciales entre General Motors et les nazis. Or Cray est plutôt un spécialiste de la musique folk américaine que de l'économie ...
http://www.usc.edu/uscnews/experts/211.html
- Trading with the Ennemy, de Charles Higham, le Henri Chapier américain, plutôt spécialiste des stars hollywoodiennes que des relations américano-allemandes :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Higham
dont j'ai lu, d'ailleurs, une biographie de Cary Crant. Higham est d'ailleurs assez controversé et ses écrits ont été accusés de fantaisistes !
Mais, page 14, l'auteur reconnaît que son livre ne sera pas tout à fait objectif, voire qu'il sera plutôt partisan, ce qui est encore un bon point pour cet ouvrage, puisque l'auteur annonce clairement la couleur, et qu'il précise qu'aucun ouvrage historique ne peut être vraiment objectif. Ici, je ne suis pas tout à fait d'accord avec l'auteur. Si l'objectivité absolue n'existe pas, puisqu'il y aura toujours une césure entre l'objet et le sujet, on peut, toutefois, essayer de s'approcher d'une plus grande objectivité en ayant une vision totale d'un "phénomène", en laissant au vestiaires ses "à priori", ses représentations, ses convictions politiques.
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L'arrière-train sifflera trois fois.