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PARIS (Reuters) - Le chanteur d'origine congolaise Papa Wemba devait être présenté jeudi à un juge d'instruction de Bobigny (Seine-Saint-Denis) en vue de sa mise en examen dans une enquête sur une filière d'immigration clandestine, a-t-on appris de source judiciaire.
 
L'enquête a été ouverte en 2000 pour "aide au séjour irrégulier en bande organisée, faux et usage de faux et obtention indue de documents administratifs".
 
Le chanteur aurait organisé une filière d'immigration clandestine en recrutant de pseudo-musiciens en Afrique, auxquels il fournissait des papiers et un accès à l'Europe moyennant finances.
 
De son vrai nom Shungu Wembadio Pene Kikumba, le chanteur de 53 ans, de nationalité belge, a été placé en garde à vue mercredi par la police judiciaire. Véritable prophète dans son pays d'origine, la République démocratique du Congo, il est une star de la World Music.
 
Interrogé par Reuters, le parquet de Bobigny a expliqué jeudi qu'il n'avait pas encore pris position sur une éventuelle incarcération du chanteur.
 
Selon Le Parisien, la procédure aurait été accélérée après une bévue des policiers, qui auraient transmis par erreur un procès-verbal d'écoute téléphonique à une société du chanteur. Le parquet n'a pas souhaité commenter.
 
Interpellé à son domicile d'Aulnay-sous-Bois, près de Paris, Papa Wemba est mis en cause par des Congolais trouvés porteurs de faux documents et d'attestations de travail. Selon leurs déclarations, Papa Wemba attirait des immigrants clandestins sous couvert de recrutement pour son groupe "Viva la Musica".
 
Né en 1949 dans le sud du Congo-Kinshasa, Papa Wemba a participé à la naissance d'un des principaux groupes zaïrois des années 70, "Zaïko Langa Langa", puis a créé en 1977 "Viva la Musica".
 
Adulé dans son pays, le chanteur a fini par s'installer en Europe en 1986 et a entamé une carrière internationale, du Japon aux Etats-Unis. En 1993, il a travaillé avec l'Anglais Peter Gabriel, musicien et créateur du fameux label de World Music, Realworld.
 
En 1999, Papa Wemba a vu deux de ses titres ("Maria Valencia", "Le Voyageur" ) choisis par le réalisateur italien Bernardo Bertolucci pour illustrer son dernier film, "Paradiso e inferno"
 

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