[Galerie] Cygne d'Etang - Le Cygne sans Elle

Cygne d'Etang - Le Cygne sans Elle [Galerie] - Photo numérique

Marsh Posté le 20-08-2006 à 23:17:46    

http://cygnedetang.free.fr/phpwebgallery/galleries/Argentique/herbes6.jpg
 
Le Dormeur du val
Arthur Rimbaud

 
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
 
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
 
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
 
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
 
----------------------------------------------------------------------------------
 
http://cygnedetang.free.fr/phpwebgallery/galleries/Argentique/hadrian1.jpg
 
Robert Desnos  
Demain

 
Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force
De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir: neuf est le matin, neuf est le soir.
 
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille
A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
 
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore
Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.


Message édité par tnt37 le 28-12-2006 à 18:00:41

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 20-08-2006 à 23:17:46   

Reply

Marsh Posté le 20-08-2006 à 23:18:25    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/herbes6.jpg
 
Le Dormeur du val
Arthur Rimbaud

 
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
 
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
 
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
 
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
 
----------------------------------------------------------------------------------
 
http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/hadrian1.jpg
 
Robert Desnos  
Demain

 
Âgé de cent-mille ans, j'aurais encore la force
De t'attendre, o demain pressenti par l'espoir.
Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,
Peut gémir: neuf est le matin, neuf est le soir.
 
Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,
Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,
Nous parlons à voix basse et nous tendons l'oreille
A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.
 
Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore
De la splendeur du jour et de tous ses présents.
Si nous ne dormons pas c'est pour guetter l'aurore
Qui prouvera qu'enfin nous vivons au présent.
 
 
 
 
http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/cret6soleils3.jpg
 
Charles Baudelaire
Spleen

 
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;  
 
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant le mur de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;  
 
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,  
 
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement  
 
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.  
 
------------------------------------------------------------------------------
 
http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/seule.jpg
 
Louis Aragon
Il n'y a pas d'amour heureux

Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce
          Il n'y a pas d'amour heureux
 
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu'on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes
          Il n'y a pas d'amour heureux
 
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j'ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
          Il n'y a pas d'amour heureux
 
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
          Il n'y a pas d'amour heureux
 
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l'amour de la patrie
Il n'y a pas d'amour qui ne vive de pleurs
          Il n'y a pas d'amour heureux
          Mais c'est notre amour à tous les deux


Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:03:03

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 20-08-2006 à 23:19:07    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/bateau.jpg
 
Walt Whitman
O Captain ! My Captain !  

 
 O Captain ! My Captain ! our fearful trip is done,  
The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won,  
The port is near, the bells I hear, the people all exulting,  
While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring;  
But O heart ! heart ! heart !  
O the bleeding drops of red,  
Where on the deck my Captain lies,  
Fallen cold and dead.  
 
O Captain ! my Captain ! rise up and hear the bells;  
Rise up-for you the flag is flung-for you the bugle trills,  
For you bouquets and ribbon'd wreaths- for you the shores a-crowding,  
For you they call, the swaying mass, the eager faces turning;  
Here Captain ! dear father !  
The arm beneath your head !  
It is some dream that on the deck,  
You've fallen cold and dead.  
 
My Captain does not answer, his lips are pale and still,  
My father does not feel my arm, he has no pulse nor will,  
The ship is anchor'd safe and sound, its voyage closed and done,  
From fearful trip the victor ship comes in with object won;  
 
Exult O shores, and ring O bells !  
But I with mournful tread,  
Walk the deck my Captain lies,  
Fallen cold and dead.
 
----------------------------------------------------------------------------------
 
http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/banc11.jpg

Pier de Lune
L'attente...

 
Blanc.. désert de blancheur
morne silence noire solitude
au loin un vieil arbre s'effondre
vaincu par le poids de la neige
craquement sinistre
odeur de mort qui rôde
 
un froid me pénètre
consume mon intérieur  
en mon coeur écartelé
s'installe le mal d'aimer  
 
faut-il être aveugle pour voir
faut-il devenir sourd pour entendre
dites-moi... que faut-il pour accepter
non... ne dites mot
laissez-moi me pleurer
me déverser en larmes amères
me dessécher, une dernière fois me déchirer
 
lambeaux d'espoirs  
rêves disparus
laissez-moi vouloir me réveiller
un jour viendra je sais
à mon tour je joindrai
le long cortège des éplorées
les mal aimées, les esseulées
 
je ne suis qu'une étoile
dans un ciel ombragé  
pâle reflet, amour oublié
je ne suis que l'ombre
d'une ombre dérisoire
vite dissipée  
 
j'ai marché sur un fil de verre déjà fêlé
 
la nuit se prolonge à l'infini
dans l'attente j'écoute les étoiles chanter  
en dessinant son corps  
dans l'attente d'un mot, un signe
un je ne sais quoi


Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:04:11

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
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Marsh Posté le 20-08-2006 à 23:27:34    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/tarantaise.jpg
 
Daniel Lavoie
Ils s'aiment

 
 
Ils s'aiment comme avant
Avant les menaces et les grands tourments
Ils s'aiment tout hésitants
Découvrant l'amour et découvrant le temps
Y'a quelqu'un qui se moque
J'entends quelqu'un qui se moque
Se moque de moi, se moque de qui?
 
Ils s'aiment comme des enfants
Amour plein d'espoir impatient
Et malgré les regards
Remplis de désespoir
Malgré les statistiques
Ils s'aiment comme des enfants
 
Enfants de la bombe
Des catastrophes
De la menace qui gronde
Enfants du cynisme
Armés jusqu'aux dents
 
Ils s'aiment comme des enfants
Comme avant le menaces et les grands tourments
Et si tout doit sauter,
S'écrouler sous nos pieds
Laissons-les, laissons-les, laissons-les
Laissons-les s'aimer
 
Et si tout doit sauter
S'écrouler sous nos pieds
Laissons-les, laissons-les
Laissons-les s'aimer
 
Enfants de la bombe
Des catastrophes
De la menace qui gronde
Enfants du cynisme
Armés jusqu'aux dents
 
Ils s'aiment comme avant
Avant les menaces et les grands tourments
Ils s'aiment comme avant
 
------------------------------------------------------------------------------------
 
http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/eclair1.jpg
 
L'ennemi
Charles Baudelaire

 
Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils!
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
 
Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
 
Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?
 
- Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie,
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!


Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:07:12

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
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Marsh Posté le 21-08-2006 à 10:20:48    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/fleur72.jpg
 
Barbara
Jacques Prévert

 
    Rappelle-toi Barbara
    Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
    Et tu marchais souriante
    Épanouie ravie ruisselante
    Sous la pluie
    Rappelle-toi Barbara
    Il pleuvait sans cesse sur Brest
    Et je t'ai croisée rue de Siam
    Tu souriais
    Et moi je souriais de même
    Rappelle-toi Barbara
    Toi que je ne connaissais pas
    Toi qui ne me connaissais pas
    Rappelle-toi
    Rappelle-toi quand même ce jour-là
    N'oublie pas
    Un homme sous un porche s'abritait
    Et il a crié ton nom
    Barbara
    Et tu as couru vers lui sous la pluie
    Ruisselante ravie épanouie
    Et tu t'es jetée dans ses bras
    Rappelle-toi cela Barbara
    Et ne m'en veux pas si je te tutoie
    Je dis tu a tous ceux que j'aime
    Même si je ne les ai vus qu'une seule fois
    Je dis tu a tous ceux qui s'aiment
    Même si je ne les connais pas
    Rappelle-toi Barbara
    N'oublie pas
    Cette pluie sage et heureuse
    Sur ton visage heureux
    Sur cette ville heureuse
    Cette pluie sur la mer
    Sur l'arsenal
    Sur le bateau d'Ouessant
    Oh Barbara
    Quelle connerie la guerre
    Qu'es-tu devenue maintenant
    Sous cette pluie de fer
    De feu d'acier de sang
    Et celui qui te serrait dans ses bras
    Amoureusement
    Est-il mort disparu ou bien encore vivant
    Oh Barbara
    Il pleut sans cesse sur Brest
    Comme il pleuvait avant
    Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
    C'est une pluie de deuil terrible et désolée
    Ce n'est même plus l'orage
    De fer d'acier de sang
    Tout simplement des nuages
    Qui crèvent comme des chiens
    Des chiens qui disparaissent
    Au fil de l'eau sur Brest
    Et vont pourrir au loin
    Au loin très loin de Brest
    Dont il ne reste rien.

Message cité 1 fois
Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:08:39

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
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Marsh Posté le 21-08-2006 à 16:34:58    

Bravo tout simplement. :jap:  
 
De très belles photos et ces mots... :love:

Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 16:37:24    

c'est sublime  :love:  
 
mention à celle çi >> http://cygnedetang.free.fr/phpwebg [...] drian1.jpg
 
que j'afficherai bien chez moi  [:sunny delight]


---------------
OUAIB | FLICKR | HFR | 500 PX
Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 17:34:19    

merci beaucoup :jap:
ca me touche ...
C'est toujours délicat d'oser mettre une photo face à de telles oeuvres. J'ai essaye, j'espere que ca ne froissera personne  :sweat:


Message édité par Cygne_d_Etang le 21-08-2006 à 17:44:01

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 17:36:34    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/miss80.jpg
 
Veni, Vidi, Vixi
Victor Hugo

 
J'ai bien assez vécu, puisque dans mes douleurs
Je marche sans trouver de bras qui me secourent,
Puisque je ris à peine aux enfants qui m'entourent,
Puisque je ne suis plus réjoui par les fleurs ;
 
Puisqu'au printemps, quand Dieu met la nature en fête,
J'assiste, esprit sans joie, à ce splendide amour ;
Puisque je suis à l'heure où l'homme fuit le jour,
Hélas ! et sent de tout la tristesse secrète ;
 
Puisque l'espoir serein dans mon âme est vaincu ;
Puisqu'en cette saison des parfums et des roses,
O ma fille ! j'aspire à l'ombre où tu reposes,
Puisque mon cœur est mort, j'ai bien assez vécu.
 
Je n'ai pas refusé ma tâche sur la terre.
Mon sillon ? Le voilà. Ma gerbe ? La voici.
J'ai vécu souriant, toujours plus adouci,
Debout, mais incliné du côté du mystère.
 
J'ai fait ce que j'ai pu ; j'ai servi, j'ai veillé,
Et j'ai vu bien souvent qu'on riait de ma peine.
Je me suis étonné d'être un objet de haine,
Ayant beaucoup souffert et beaucoup travaillé.
 
Dans ce bagne terrestre où ne s'ouvre aucune aile,
Sans me plaindre, saignant, et tombant sur les mains,
Morne, épuisé, raillé par les forçats humains,
J'ai porté mon chaînon de la chaîne éternelle.
 
Maintenant, mon regard ne s'ouvre qu'à demi ;
Je ne me tourne plus même quand on me nomme ;
Je suis plein de stupeur et d'ennui, comme un homme
Qui se lève avant l'aube et qui n'a pas dormi.
 
Je ne daigne plus même, en ma sombre paresse,
Répondre à l'envieux dont la bouche me nuit.
O Seigneur ! ouvrez-moi les portes de la nuit,
Afin que je m'en aille et que je disparaisse !
 
--------------------------------------------------------------------
 
http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/herbes5.jpg
 
Demain, dès l'aube...
Victor Hugo

 
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
 
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
 
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.


Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:09:11

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 17:44:24    

De belle photos, épurées de toutes choses inutiles.
 
c'est bien vu, de plus le choix des poemes est pour la plupart du temps tres pertinent.
cela ferait un beau recueil de poemes accompagné par tes clichés.
 
bravo    [:acherpy]  

Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 17:44:24   

Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 18:23:39    

C'est très chouette comme association :jap:


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"If you can walk away from a landing, it's a good landing. If you use the airplane the next day, it's an outstanding landing." - Chuck Yeager. | Chaîne YT | Photos
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Marsh Posté le 21-08-2006 à 18:28:01    

merci encore :jap:
=> toxin, au moins ca compense la faiblesse des photos ;)
=> arkanner, tu peux me dire les associations les moins pertinentes stp :jap:

Message cité 2 fois
Message édité par Cygne_d_Etang le 21-08-2006 à 18:28:36

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 18:29:51    

Cygne_d_Etang a écrit :

merci encore :jap:
=> toxin, au moins ca compense la faiblesse des photos ;)
=> arkanner, tu peux me dire les associations les moins pertinentes stp :jap:


kékifopalire de nos jours....  :o


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OUAIB | FLICKR | HFR | 500 PX
Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 18:30:59    

Cygne_d_Etang a écrit :

merci encore :jap:
=> toxin, au moins ca compense la faiblesse des photos ;)
=> arkanner, tu peux me dire les associations les moins pertinentes stp :jap:


 
Non mais qu'est ce qu'il ne faut pas entendre...


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"If you can walk away from a landing, it's a good landing. If you use the airplane the next day, it's an outstanding landing." - Chuck Yeager. | Chaîne YT | Photos
Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 18:31:34    

mais heuuuuuuuuuu :p


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Marsh Posté le 21-08-2006 à 18:33:10    

Le dormeur du val à la place de Barbara, peut etre ?   ;)

Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 18:37:36    

vais y reflechir, mais c'est vrai que qd j'ai fait la photo correspondant au texte de Barbara, samedi, l'association me trouvait tout indique:
il pleuvait, les infos ne parlaient que de conflits
me suis pointe sur le balcon et j'ai vu ces fleurs que je n'avais meme pas remarque la veille ni meme le matin
leur apparation me semblaient si lumineuse dans toute cette atmosphere sordide que j'ai pense au texte de Prevert
 
mais je prend en compte toutes les suggestions ;)


Message édité par Cygne_d_Etang le 21-08-2006 à 18:40:28

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 18:50:11    

ca reste toi qui décide.  ;)  
 
En ce qui me concerne j'ai d'abord regardé les clichés avant de lire les poémes, et j'ai tout de suite songé au Dormeur, sans avoir vu que tu l'avais prit pour ton premier cliché.
 
   Je sens que ce topic va devenir un topic d'exégèse poétique.  [:toto le hros]

Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 21:33:31    

Arkanner a écrit :

Le dormeur du val à la place de Barbara, peut etre ?   ;)


 
 
Ha non, touches pas à Barbara  [:greg2]  
 
Il m'anéantit à chaque fois ce texte  :sweat:

Reply

Marsh Posté le 21-08-2006 à 23:15:34    

Arkanner a écrit :

De belle photos, épurées de toutes choses inutiles.
 
c'est bien vu, de plus le choix des poemes est pour la plupart du temps tres pertinent.
cela ferait un beau recueil de poemes accompagné par tes clichés.
 
bravo    [:acherpy]


+cinquante douze [:baobab]  
 
le poete signe l'étang
et dans nos yeux depose un reflet
une perle, un reve saisissant.
 [:amandine75011]

Reply

Marsh Posté le 22-08-2006 à 22:17:19    

merci Seb :jap:
juste un petit lien à ouvrir avec IE (va voir Nosdy, ca t'interessera)
Barbara récité par Reggiani


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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 23-08-2006 à 21:05:45    

Trés jolie  si il y a moyen d'avoir une ou deux photo grand format en mp sa serait cool ; ton appareille est argentique?

Reply

Marsh Posté le 24-08-2006 à 13:17:13    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/vans11.jpg
 
 

La montagne
Jean Ferrat  

 
Ils quittent un à un le pays
Pour s'en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets
Du formica et du ciné
Les vieux ça n'était pas original
Quand ils s'essuyaient machinal
D'un revers de manche les lèvres
Mais ils savaient tous à propos
Tuer la caille ou le perdreau
Et manger la tomme de chèvre
 
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?
 
Avec leurs mains dessus leurs têtes
Ils avaient monté des murettes
Jusqu'au sommet de la colline
Qu'importent les jours les années
Ils avaient tous l'âme bien née
Noueuse comme un pied de vigne
Les vignes elles courent dans la forêt
Le vin ne sera plus tiré
C'était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
A ne plus que savoir en faire
S'il ne vous tournait pas la tête
 
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?
 
Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l'autre non
Et sans vacances et sans sorties
Les filles veulent aller au bal
Il n'y a rien de plus normal
Que de vouloir vivre sa vie
Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires
De quoi attendre sans s'en faire
Que l'heure de la retraite sonne
Il faut savoir ce que l'on aime
Et rentrer dans son H.L.M.
Manger du poulet aux hormones
 
Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?
 
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http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/flavien5.jpg

Heureux qui comme Ulysse
Georges Brassens  

 
Heureux qui comme Ulysse
A fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
A vu cent paysages
Et puis a retrouvé après
Maintes traversées
Le pays des vertes allées
 
Par un petit matin d'été
Quand le soleil vous chante au cœur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté
 
Quand on est mieux ici qu'ailleurs
Quand un ami fait le bonheur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté
 
Avec le soleil et le vent
Avec la pluie et le beau temps
On vivait bien contents
Mon cheval, ma Provence et moi
Mon cheval, ma Provence et moi
 
Heureux qui comme Ulysse
A fait un beau voyage
Heureux qui comme Ulysse
A vu cent paysages
Et puis a retrouvé après
Maintes traversées
Le pays des vertes allées
 
Par un joli matin d'été
Quand le soleil vous chante au cœur
Qu'elle est belle la liberté
La liberté
 
Quand c'en est fini des malheurs
Quand un ami sèche vos pleurs
Qu'elle est belle la liberté
La liberté
 
Battus de soleil et de vent
Perdus au milieu des étangs
On vivra bien contents
Mon cheval, ma Camargue et moi
Mon cheval, ma Camargue et moi


Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:09:56

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 24-08-2006 à 14:14:05    

Magnifique gallerie!
Toutes mes felicitations!
 
Quand je serais grand je ferais la meme chose (trad: mes photos ne valent pas encore qu'on cherche un poeme a leur associé, mais des que j'aurais compris comment marche mon appareil, je ferais pareil :D )

Reply

Marsh Posté le 24-08-2006 à 14:33:28    

lanimal => argentique et bridge
angelus :jap:


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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
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Marsh Posté le 24-08-2006 à 18:20:01    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/herbes.jpg
 
Promenade sentimentale
Paul Verlaine

 
Le couchant dardait ses rayons suprêmes
Et le vent berçait les nénuphars blêmes ;
Les grands nénuphars, entre les roseaux,
Tristement luisaient sur les calmes eaux.
Moi, j’errais tout seul, promenant ma plaie
Au long de l’étang, parmi la saulaie
Où la brume vague évoquait un grand
Fantôme laiteux se désespérant
Et pleurant avec la voix des sarcelles
Qui se rappelaient en battant des ailes
Parmi la saulaie où j’errais tout seul
Promenant ma plaie ; et l’épais linceul
Des ténèbres vint noyer les suprêmes
Rayons du couchant dans ces ondes blêmes
Et les nénuphars, parmi les roseaux,
Les grands nénuphars sur les calmes eaux.


Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:12:07

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
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Marsh Posté le 27-08-2006 à 21:18:23    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/parc_europe2.jpg
 
Chant d'Automne
Charles Beaudelaire

 
I
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres;
Adieu vive clarté de nos étés trop courts!
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
 
Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon cœur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.
 
J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe;
L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.
 
Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui? - C'était hier l'été; voici l'automne!
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ!
 
II
J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer,
Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre,
Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.
 
Et pourtant aimez-moi, tendre cœur! soyez mère
Même pour un ingrat, même pour un méchant;
Amante ou sœur, soyez la douceur éphémère
D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant.
Courte tâche! La tombe attend; elle est avide!
Ah! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
Goûter, en regrettant l'été blanc et torride,
De l'arrière-saison le rayon jaune et doux!


Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:13:19

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
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Marsh Posté le 28-08-2006 à 09:03:03    

EX-CEL-LENT !!!
Superbes photos, et j'adore le lien que tu as fait entre photo et poésie...Un grand bravo vraiment !

Reply

Marsh Posté le 02-09-2006 à 13:59:03    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/caravane.jpg
 
L'Etrangère
L. Aragon - L. Ferré

 
 
Il existe près des écluses un bas quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s'use a démêler le tien du mien
En bandes on s'y rend en voiture ordinairement au mois d'août
Ils disent la bonne aventure pour des piments et du vin doux
 
On passe la nuit claire à boire on danse en frappant dans ses mains
On n'a pas le temps de le croire il fait grand jour et c'est demain
On revient d'une seule traite gai sans un sou vaguement gris
Avec des fleurs plein les charrettes son destin dans la paume écrit
 
J'ai pris la main d'une éphémère qui m'a suivi dans ma maison
Elle avait les yeux d'outremer elle en montrait la déraison
Elle avait la marche légère et de longues jambes de faon
J'aimais déjà les étrangères quand j'étais un petit enfant
 
Celle-ci parla vite vitre de l'odeur des magnolias
Sa robe tomba tout de suite quand ma hâte la délia
En ce temps-là j'étais crédule un mot m'était promission
Et je prenais les campanules pour les fleurs de la passion
 
A chaque fois tout recommence toute musique me séduit
Et la plus banale romance m'est l'éternelle poésie
Nous avions joué de notre âme un long jour une courte nuit
Puis au matin bonsoir madame l'amour s'achève avec la pluie


Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:12:50

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Marsh Posté le 02-09-2006 à 17:01:46    

Ca va, tu arrives à t'en tirer pas trop mal avec mon ex-Helios... :o
 
 
 
(très très bon travail, je suis fan)

Reply

Marsh Posté le 05-09-2006 à 11:42:01    

La photo du bébé qui te sert désormais d'Avatar est tout simplement excellente !!
 
Un beau grain la PDC est judicieuse
La compo impec
Le moment et l'expression sont pris comme il le fallait
N&B no comment
 
J'adore félicitations je suis jaloux !! :D


Message édité par Novocaine_80 le 05-09-2006 à 11:49:27

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https://loretnicolas.myportfolio.com/
Reply

Marsh Posté le 04-10-2006 à 23:18:36    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/rugby100.jpg
 
Mâché
D. Herrero

 
Le match est terminé et les scarifications attestent de la rudeur du combat. La carroserie du rugbyman est "mâchée", comme passée entre les pales rageuses d'une moulinette ou les mâchoires sans pitié d'un requin géant. Le dos zébré d'éraflures, les arcades boursouflées, la lippe gonflée et la palette d'ecchymoses racontent l'usure des chocs. Chaque morceau de chair est endolori.
 
Le corps a bonne mémoire. Bien longtemps après la fin de ma carriere, je me rappelle encore de la douleur diffuse d'après-match, et le curieux bonheur qu'elle procure. Mâché, je glissais vers l'obscurité des vestiaires avec un plaisir indicible, ivre de l'adréaline du combat. Le rugbyman qui enlève sa parure de guerre doit encore surmonter une somme de petite souffrances, prolongement de la bataille. Il faut öter le short et le maillot de toile rêche sans toucher les écorchures des coudes et des genoux. En décollant la bande d'élastoplaste, on s'arrache quelque poils de mollet, tandis que l'ongle fendu de l'orteil sanguinolent colle aux chaussettes, la sueur ruisselle dans les plaies menues, et le doigt foulé ne parvient pas à défaire les lacets des crampons.
 
C'est l'heure de la douche, ablution réparatrice. Lavé de la terre et du sang, je ne pense alors qu'à la pinte de bière fraiche qui m'attend dehors. J'ai parfois l'impression qu'on ne fait du sport que pour l'immense réconfort de l'après.

Message cité 1 fois
Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:14:55

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
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Marsh Posté le 04-10-2006 à 23:24:09    

mmh j'attendais ce topic avec impatience :wahoo:  
bravo pour toute cette orginalité !

Reply

Marsh Posté le 05-10-2006 à 08:51:27    


:jap:
mais je ne suis pas un rapide moi ;)
 
en tout cas, ce n'est peut etre pas grand chose, mais la galerie s'est trouvee un titre


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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 05-10-2006 à 22:57:38    

Magnifique
Bravo pour tes photos et le choix des textes.
Je me suis replongé avec délectation dans des poèmes "presque" oubliés.
Merci pour ces purs moments .
 

Reply

Marsh Posté le 05-10-2006 à 23:24:13    

patcat a écrit :

Magnifique
Bravo pour tes photos et le choix des textes.
Je me suis replongé avec délectation dans des poèmes "presque" oubliés.
Merci pour ces purs moments .


 
Merci à toi d'être passé :jap:


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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 05-10-2006 à 23:25:46    

http://yann.marecal.free.fr/divers1/hfr/fleurs200.jpg
 
Résignation
Paul Verlaine

 
Tout enfant, j'allais rêvant Ko-Hinnor,
Somptuosité persane et papale,
Héliogabale et Sardanapale !
 
Mon désir créait sous des toits en or,
Parmi les parfums, au son des musiques,
Des harems sans fin, paradis physiques !
 
Aujourd'hui, plus calme et non moins ardent,
Mais sachant la vie et qu'il faut qu'on plie,
J'ai dû refréner ma belle folie,
Sans me résigner par trop cependant.
 
Soit ! le grandiose échappe à ma dent,
Mais, fi de l'aimable et fi de la lie!
Et je hais toujours la femme jolie,
La rime assonante et l'ami prudent


Message édité par Cygne_d_Etang le 29-08-2015 à 14:15:19

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Arrière les Esquimaux! Je rentre seul. Un matador rentre toujours seul! Plus il est grand, plus il est seul. Je vous laisse à vos banquises, à vos igloos, à vos pingouins. ¡ Por favor Señora! À quelle heure le train pour Madrid?
Reply

Marsh Posté le 05-10-2006 à 23:48:53    

Originalité, talent et rafinement.  
La classe.
 
+1 fan

Reply

Marsh Posté le 05-10-2006 à 23:51:45    

j'aime tout particulièrement cette dernière  :)  
 
c'est de bon goût, c'est tout simple

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Marsh Posté le    

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