Vision americaine de la France sur le sujet du CPE

Vision americaine de la France sur le sujet du CPE - Marché de l'emploi - Emploi & Etudes

Marsh Posté le 24-03-2006 à 14:37:38    

Bonjour tous,
 
Un article (en français) sur le CPE vu par le Washington Post, un journal US  
plutôt pas à droite... non non, plutôt à gauche en fait...
 
Edifiant.
 
Attention : la traduction n'est pas certifiée, elle est d'un de mes amis. Donc la  
version originale est en dessous...
 
 
 
Les français dans la rue pour préserver leur économie utopique
par Steven Pearlstein
Mercredi 22 mars 2006, The Washington Post
 
"Un printemps à Paris.
 
Des CRS devant de la Sorbonne.
 
L’odeur de gaz lacrymogènes sur la Seine.
 
Le doux son de l’hypocrisie flottant de l’Assemblée Nationale au Palais de  
l’Elysée.
 
Et mardi prochain, une grève nationale, parfaitement programmée pour  
profiter d’un week-end de quatre jours.
 
Ce qui a inspire la saison des festivités révolutionnaires est une loi qui  
donnerait aux employeurs jusqu’à deux ans pour décider si ils donnent aux  
employés un emploi sécurisé à vie typiquement français.
 
A ceux d’entre vous qui ont subi le lavage de cerveau du capitalisme de  
marché anglo-américain, ce pourrait apparaître comme une sorte de  
flexibilité du marché du travail, thème abordé tout bas au sommet européen  
cette semaine – le genre de chose qui pourrait en fait permettre à une  
entreprise française de créer un nouvel emploi.
 
Mais vu à travers le prisme sombre de l’imagination française, ce ne sont  
pas de vrais emplois. Ce sont des “emploi-poubelles”, des “contrats  
d’esclavage” créés dans l’unique but de détruire le droit des français qui  
protège le salarié contre tout risque économique. Allons pour ça. Mais qui  
sait ce qui pourrait se passer ensuite ? La semaine des 35 heures ? Les  
congés payés de six semaines ? Le partage des profits ? La retraite à 60 ans  
?
 
Ce qui est tellement irritant chez les français, c’est qu’au nom de  
l’égalité et de la solidarité, ils sont sur la voie de créer non seulement  
l’économie la moins vibrante du monde industrialisé, mais aussi la moins  
équitable.
 
Les “insiders” de cette économie font partie d’une classe vieillissante et  
déclinante de travailleurs de classe moyenne qui profite de la panoplie  
complète des protections sociales. La plupart d’eux sont dans le secteur  
public ou dans des grosses entreprises privées de l’industrie. Les derniers  
sont dans les rares entreprise privées compétitives et dont le nombre  
décroît.
 
Et ensuite, il y a les “outsiders”. Cette classe grandissante inclut les  
jeunes chômeurs de la plupart des quartiers immigrés qui ont organisé des  
actions violentes l’an dernier, lançant des pierres et brûlant des voitures.  
Mais elle compte aussi des enfants d’insiders, qui errent dans les  
universités jusqu’à 24 ou 25 ans, puis vivent entre des stages non payés,  
des jobs à temps partiels et le système d’allocation avant d’entrer  
finalement chez les insiders.
 
Vous penserez qu’avec tout ce temps qu’ils passent à discuter en buvant des  
cafés, ces jeunes outsiders comprennent que ce système qui protège et  
dorlote les insiders à tout prix, est en train de sucer l’innovation et la  
vitalité de l’économie. Mais plutôt que de soutenir les réformes qui  
pourraient créer des nouveaux emplois et plus de richesse, les outsiders ont  
versé dans une fantaisie nostalgique d’une France d’autrefois, faisant cause  
commune avec les insiders suffisant, cochons socialistes, qui les laissent  
dehors dans le froid.
 
Cela dit, vous ne pouvez pas leur reprocher la faiblesse de leurs bases en  
économie.
 
Après tout, le supposé gouvernement centre-droite qui a créé le nouveau  
contrat jeune est le même qui a refusé avec intransigeance de réduire les  
subventions agricoles, est intervenu pour interdire les OPA sur les  
entreprises françaises, et qui vient, la semaine dernière, de demander que  
l’iPod d’Apple accepte la musique du concurrent d'Itunes (lisez :  
concurrent français*). Mais, après avoir déclaré que le marché ne peut  
s’opposer à une volonté sociale et politique, le même gouvernement est  
maintenant choqué de voir qu’il n’est plus crédible quand il demande à des  
travailleurs de faire confiance au marché pour déterminer leurs conditions  
de travail.
 
Ce genre d’hypocrisie calculée de l’élite politique française, qui aime  
parler à gauche mais agir à droite, a maintenant complètement miné la  
confiance dans le capitalisme de marché. Un sondage d’opinion réalisé en  
janvier par l’université du Maryland sur les comportements politiques  
internationaux a révélé que seulement 36% des français pensent que le  
système de libre entreprise et de libre marché est le meilleur. C’est le  
taux le plus bas sur les 22 pays interrogés, à comparer avec les 59% en  
Italie, 65% en Allemagne, 66% au Royaume-Uni, et 71% aux Etats-Unis.
 
Peut-être n’est ce pas surprenant que le classement du magazine Forbes sur  
les milliardaires n’inclut que 14 français, sans une seule entrée cette  
année. Et que l’Allemagne, moins de deux fois la France en taille, en compte  
quatre fois plus, tandis que l’Angleterre, qui fait à peu prêt la même  
taille que la France, en compte 24.
 
Bien sûr, quand vous demandez à un étudiant français d’université qui est le  
Bill Gates en France, il vous regarde muet. Ce n’est pas simplement qu’il ne  
peut en nommer un. Le plus gros problème est qu’il ne comprend pas ce que  
cela peut faire, ou pourquoi cela aurait quelque chose à voir avec le fait  
qu’ils ne trouvent pas d’emploi."
 
* Remarque faite explicitement dans l’article « read : French competitor »
 
 
 
Version  Originale:
 
French Take to the Streets to Preserve Their Economic Fantasy
Version originale :
Ah, springtime in Paris.
The sight of riot police outside the Sorbonne.
The smell of tear gas wafting along the Seine.
The sweet sounds of hypocrisy floating from the National Assembly and the  
Elysee Palace.
And, next Tuesday, a national strike, perfectly timed to create a four-day  
weekend.
What inspired this season's revolutionary festivities is a radical new law  
that would give employers up to two years before deciding whether to give  
new young employees the kind of lifetime job security conferred by French  
law.
To those of you brainwashed by Anglo-American market capitalism, this might  
appear like the sort of labor market flexibility they babble on about at  
meetings like this week's European summit -- the kind that might actually  
entice a French company to create a new job.
But when viewed through the dark prism of the French imagination, these  
aren't real jobs -- they're "garbage jobs" and "slave contracts" meant to  
undermine the birthright of all Frenchmen to be shielded from all economic  
risk. Give in on this, and who knows what could go next? The 35-hour  
workweek? The six weeks of paid vacation? State-mandated profit sharing?  
Retirement at age 60?
What's so galling about the French is that, in the name of equality and  
solidarity, they are well on their way to creating not only one of the least  
vibrant economies in the industrialized world, but also one of the least  
equitable.
The "insiders" of this economy consist of a shrinking pool of older,  
middle-class workers who enjoy the full panoply of worker protections. Most  
of them are in the public sector or heavily regulated private industries,  
with the rest in a dwindling number of competitive private firms.
And then there are the "outsiders." This growing pool includes the  
unemployed young men of the mostly immigrant suburbs who went on a rampage  
last year, throwing rocks and burning cars. But it also includes the  
children of "insiders," who tend to hang around the university until they  
are 24 or 25, then drift between unpaid internships, temp jobs and welfare  
for another five years before finally getting "inside."
You'd think that, with all that time they spend chatting away in cafes,  
these young "outsiders" would have figured out by now that this system,  
which protects and cossets the "insiders" at all costs, is sucking the  
innovation and vitality from the economy. But rather than supporting the  
reforms that might generate more jobs and more income, the outsiders have  
bought into the nostalgic fantasy of a France that once was, but can never  
be again, making common cause with the very "insiders" whose selfishness and  
pigheaded socialism have left them out in the cold.
That said, you can hardly blame the kids for being confused about their  
economic predicament.
After all, the supposedly center-right government that pushed through the  
new youth-employment contract is the same government that adamantly refused  
to give up subsidies for farmers, stepped in to prevent foreign takeovers of  
French companies and, just last week, demanded that Apple iPods accept music  
downloads from iTunes competitors (read: French competitors). But having  
declared, in effect, that markets cannot be trusted to generate socially and  
politically acceptable outcomes, the same government is now shocked to find  
that it doesn't have much credibility when it asks workers to trust markets  
when it comes to the terms of their employment.
This sort of calculated hypocrisy among the French political elite, which  
likes to "talk left, act right," has now completely undermined support for  
market capitalism. A telling poll released in January by the Program on  
International Policy Attitudes at the University of Maryland found that only  
36 percent of French respondents felt that "the free enterprise system and  
free market economy" is the best system. That's the lowest response from any  
of the 22 countries polled and compares with 59 percent in Italy, 65 percent  
in Germany, 66 percent in Britain and 71 percent in the United States.
Perhaps it's no surprise, then, that Forbes magazine's latest list of global  
billionaires includes only 14 from France, without a single new entry this  
year. Germany, a country not twice its size, has four times as many, while  
Britain, which is about the same size, has 24.
Indeed, when you ask French university students who is the Bill Gates of  
France, they look at you blankly. It's not simply that they can't name one.  
The bigger problem is that they can't imagine why it matters, or why that  
has anything to do with why they can't find a good job.


Message édité par Oski le 24-03-2006 à 14:42:31
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Marsh Posté le 24-03-2006 à 14:37:38   

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Marsh Posté le 24-03-2006 à 14:45:39    

Un autre du wall street journal :
http://fr.news.yahoo.com/21032006/ [...] rance.html
 
C'est sévere mais juste je trouve, même si ce journal adore taper sur la france.

Reply

Marsh Posté le 24-03-2006 à 14:46:15    

C'est soit pour le sujet CPE soit pour Discussions.


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Un modérateur n'est pas là que pour emmerder le monde. Il a aussi un rôle important d'organisation de la section, un peu comme un CRS :o
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