Conflit de pouvoir public/privé - Vers la réduction du pouvoir privé ? - Société - Discussions
Marsh Posté le 06-06-2006 à 19:19:37
kfman a écrit : |
Mark Achbar et Jennifer Abbott
>> http://www.thecorporation.com/
Pour le reste, le politique devrait être prééminent dans l'économie. Mais quand il renonce à ses prérogatives...
Marsh Posté le 06-06-2006 à 19:23:15
LooSHA a écrit : Mark Achbar et Jennifer Abbott |
Justement, l'effacement progressif et continu du politique risque d'amener la question de la légimité de ce dernier.
Est-il encore nécessaire si les décisions sont "prises ailleurs" ?
Marsh Posté le 06-06-2006 à 20:52:13
kfman a écrit : ..En cas de jugement favorable aux banques privées, l'Etat perdrait une part substantielle de recettes.. |
Explique ton raisonnement.
Marsh Posté le 06-06-2006 à 21:10:11
38 Special a écrit : Explique ton raisonnement. |
Parce c'est l'Etat, via la CDC, qui gère l'épargne des livrets A. L'Etat benéficie de la rémunération de cette épargne, qu'il peut par exemple réinvestir dans l'immobilier social.
Evidemment, s'il y a plusieurs gestionnaires de l'épargne, la rémunération est divisée d'autant.
Il s'agit d'un exemple afin d'illustrer mon message initial.
Marsh Posté le 06-06-2006 à 21:16:53
Ca se tient si les banques privées sont dépositaires des fonds.
Mais si les banques ne font que commercialiser le Livret, le résultat sera identique. (La Poste, les Caisses d'Epargnes + BNPP,SG, CL, HSBC et les autres le commercialiseront mais c'est toujours la CDC qui gèrera l'encours global)
Marsh Posté le 06-06-2006 à 21:20:05
38 Special a écrit : Ca se tient si les banques privées sont dépositaires des fonds. |
Il me semble qu'elles seraient également dépositaires des fonds. Sinon quel intérêt d'ouvrir une procédure d'au moins 2 à 3 ans. De plus, le journaliste disait clairement que l'Etat allait perdre une "part substantielle" de recette.
Mais ça ne change rien au conflit de pouvoir public/privé.
Marsh Posté le 06-06-2006 à 21:40:06
En gros les l'écureuil et les facteurs se servent de l'avantage du Livret A pour capter des clients sans forcément avoir à faire de pub (le principe est tout bête mais si à 10 ans mémé t'as ouvert un livret A duans une caisse, à 16 ans tu auraus tendance à retourner la bas pour prendre une carte bleue et ainsi de suite...).
C'est çe principe que réfutent les banques.
Voilà je te laisse continuer ton débat
Marsh Posté le 06-06-2006 à 21:43:51
38 Special a écrit : En gros les l'écureuil et les facteurs se servent de l'avantage du Livret A pour capter des clients sans forcément avoir à faire de pub (le principe est tout bête mais si à 10 ans mémé t'as ouvert un livret A duans une caisse, à 16 ans tu auraus tendance à retourner la bas pour prendre une carte bleue et ainsi de suite...). |
Apparemment, elles veulent une part du gateau.
Si c'est uniquement une question de clientèle, alors l'Etat n'est déjà pas impacté.
Marsh Posté le 07-06-2006 à 12:01:46
(up antibide)
Marsh Posté le 07-06-2006 à 20:15:08
=>Kfman:
tu fais allusion aux jongleries dispendieuses de la cnce, via leur sanction par la commission bancaire?
Marsh Posté le 07-06-2006 à 20:20:19
imation a écrit : =>Kfman: |
Du tout, des grandes banques commerciales (dont CA et BNP), ont porté devant l'union européenne le "problème" de la distribution exclusive du livret A par les Caisses d'Epargne et La Banque Postale.
Marsh Posté le 07-06-2006 à 20:26:09
kfman a écrit : Du tout, des grandes banques commerciales (dont CA et BNP), ont porté devant l'union européenne le "problème" de la distribution exclusive du livret A par les Caisses d'Epargne et La Banque Postale. |
oups pardon , j'ai lu un peu trop vite ton premier post.
je me permets de prendre le corps de ton problème d'une manière un peu différente en disant que l'exclusivité de leur distribution( livret A et bleu) ne soit contraire à la liberté d'établissement et à la libre prestation des services.
par ailleurs, il me semble que la Commission a annoncé qu'elle allait "étendre" officiellement l'enquête afin de déterminer si les aides d'Etat versées au Crédit Mutuel pour gérer le Livret Bleu ne constituaient pas une surcompensation.
Marsh Posté le 07-06-2006 à 20:27:39
kfman a écrit : Bonsoir à tous, |
Personnellement, je ne peux que m'en réjouir. L'Etat y verra une raison de se réformer et de faire autant avec moins de moyens, bref améliorer sa productivité.
kfman a écrit : Si je m'émeus de l'affaiblissement de l'Etat, c'est qu'il en résulte une propension à l'effacement de l'intérêt général (que l'Etat garantit) devant |
Définis Intérêt général.
kfman a écrit : Est-il sociétalement acceptable qu'une minorité de personnes détiennent la majorité des moyens de production et des ressources ? Dans le même ordre d'idée, le primat du profit et de la concurrence en regard de la sur-utilisation des ressources est-il encore tenable ? Pour moi, il est clair que nous allons droit dans le mur... |
Evidemment, il n'est guère souhaitable que quelques multinationales donnent le la. Mais là il faut y voir surtout une influence de l'Etat. C'est l'Etat tant sacralisé qui a participé à la naissance de géants économiques. C'est l'Etat qui exonère d'impot et subventionne à tout va des grosses boites. L'Etat se rattrappe ensuite sur les PME.
En ce qui concerne la sur-exploitation des ressources présumées, je dirais qu'il y a à étudier la question.
Marsh Posté le 07-06-2006 à 20:28:15
Dans l'histoire de la distribution exclusive du livret A (ou CE et Poste ne font que distribuer/collecter pour la CDC ), l'ilmpact financier pour l'Etat serait la perte d'une part du marché de la ditribution, détenu par La POste, au proft de banques privés.
Or la poste comme les CE perçoivent une commission (assise sur les rémunérations versées aux détenteurs des livrets il me semble). Ce sont des recettes importantes pour ses services foinanciers. Et la Poste est détenue par l'Etat.
C'est là la perte financière pour l'Etat (sachant que les banques priéves ont proposé de percevoir une commission moindre).
Ceci n'enlève rien à la question de fond sur l'existence et l'identification d'un intérêt général souvent plus abstrait et difficile à se représenter que des intérêts "privés" plus ou moins larges.
Et la question de savoir si l'Etat peut le définir et le défendre. Et de quelle façon. Quelle organisation de la puissance publique, quel contrôle ... D'autant que l'Etat ne défend pas toujours l'intérêt général dans ses décisions...
Marsh Posté le 07-06-2006 à 20:31:39
imation a écrit : oups pardon , j'ai lu un peu trop vite ton premier post. |
Arf, j'aurais pas du prendre cette exemple...
J'essaie justement de faire abstraction du cas actuel de l'idéologie libérale...
Mais plutot me poser la question d'une autre façon: le niveau d'abnégation de la chose publique n'est-il pas exagéré et dangereux quand des intérêts privés peuvent potentiellement faire plier un ou plusieurs Etats ?
En allant plus loin, qu'en est-il du bien fondé de nos institutions et de notre démocratie ?
Marsh Posté le 07-06-2006 à 20:35:54
JTB:
- pour la contraction des ressources de l'Etat, tout est question d'échelle et de pragmatisme. Exemple: allégements de charges de 20 milliards vs. trou de la sécu.
- interêt général: le contraire des intérêts privés.
Les décisions servant la grande majorité des citoyens.
Exemple non exhaustif: les missions régaliennes, la Santé, la bonne répartition des richesse, progrès sociétaux...
Marsh Posté le 07-06-2006 à 22:15:18
kfman a écrit : JTB: |
Une autre approche de l'intérêt public
La dette de la Sécu, est en effet un gros problème. Le problème de la santé, c'est qu'aujourd'hui il 3 parties dans l'histoire : les patients, les prescripteurs (les médecins) et le payeur (la sécu assisté par les mutuelles).
Comme ce système engendre l'irresponsabilité, puisque le payeur, n'a pour vocation que de rembourser. On assiste à une inflation des coûts.
Pour les réduire, je préconiserai, une Sécu d'inspiration publique, pour prendre encharge les ALD les affections longues durées (les cancers, la maladie du sida, les maladies orphelines etc...sans oublier les accidents (hospitalisation).
Par-contre les affections bénignes de tous les jours (bronchites, angine, grippe etc...) cela ne devrait etre qu'à la charge du privé. L'avantage, dans cette configuration, c'est que le payeur (l'assurance privée) a intérêt que les dépenses soient les plus faibles possibles. Il est question de sa rentabilité. On imagine fort bien, que dans ce cadre, des parcours de soins seraient imposés, avec des médécins et spécialistes qui travailleraient en partenariat. De ce fait, il n'y aurait plus de comportements excessifs ni d'actes médicaux redondants. L'inflation des coûts est maitrisé.
Cette privatisation de cette partie de la santé, seraient imposés aux classes moyennes et supérieures. Une nouvelle allocation des financements serait indispensable. En gros, on cotise à la Sécu que pour la partie citée plus haut. Le reste serait reversé au salarié. Libre à lui de souscrire le contrat de santé qui lui paraitrait le plus adapté. Libre à lui de ne pas en souscrire aussi.
Ma conception est qu'il faut mutualiser étatiquement les questions difficilement rentables et privatiser tout ce qui relève de missiosn aisément transférables sur le privé. La concurrence faisant son travail, le cout de ces super-mutuelles resteraient raisonnables.
Ce système existe au Pays-Bas, du moins en ce qui concerne le parcours de soins.
Tu me diras, oui mais et les pauvres alors ? Ceux qui vivent d'allocations sociales ou qui travaillent mais qui percoivent de faibles revenus ?
Pour cela et après étude de leurs ressources personnelles, on peut imaginer le maintien d'une CMU, qui couvrirait aussi les problèmes de santé relevant de la 2nde catégorie.
Avec ça, le déficit serait vite jugulé (quelques années) et l'on éviterait les dérives les plus inquiètantes.
Marsh Posté le 07-06-2006 à 22:41:37
Bon y'a du grain à moudre... et des idées à convertir.
Je te répondrais demain.
Pour Wikibéral...
Marsh Posté le 07-06-2006 à 22:46:36
kfman a écrit : Bon y'a du grain à moudre... et des idées à convertir. |
Tu verras, je vais te convertir
EDIT : Wikibéral et alors ? C'est une encyclopédie du libéralisme c'est tout. Je le mets en référence pour expliquer la position libérale de la chose.
Marsh Posté le 08-06-2006 à 20:53:50
Tiens un petit lien pour démystifier la réalité de la Sécu à l'américaine. Pas si pourri qu'on voudrait nous le faire croire.
http://www.conscience-politique.or [...] palacq.htm
Marsh Posté le 11-06-2006 à 20:10:02
- Pour la notion d'intérêt public:
La thèse libérale est on ne peut plus bancale. Comme d'habitude, même si le concept d'utilitarisme n'est pas faux, le raisonnement que construisent les libéraux par dessus ne tient pas.
Même si l'homme est effectivement un tout (existe par/pour lui même), la notion même d'évolution et d'existence sociale ne peut se faire que relativement à une structure sociétale.
Il est en effet vain de parler d'évolution et d'existence sociale lorsqu'on est seul sur une ile déserte...
A partir de là, si un individu compte évoluer au sein de la société, il doit en assumer les règles. En ce sens, il s'y aliène. L'état naturel est loin d'être imaginaire: il existe par lui même lors de la naissance biologique de l'individu. La société tend ensuite à donner un "état social" à l'individu. C'est à dire à lui inculquer un certain nombre de règles permettant la coexistence de l'individu dans la société (très basiquement "tuer c'est mal" ).
Le développement, tant physique qu'intellectuel, permettent à l'individu de s'élever au delà de son état naturel initial.
Enfin pour qu'une structure sociétale tiennent debout, il faut des règles et donc une entité souveraine (un pouvoir), même simple, qui impose ces règles. Etant entendu (hors état naturel) qu'un individu n'a pas de légitimité de s'imposer à un autre, il faut donc un garant de la bonne tenue de la structure sociétale. Ce garant se trouvant "au dessus" des individus. Ce garant peut-être par exemple un Etat.
L'utilité sociale théorique (utilitarisme) ne se heurte pas au concept évoqué ci-dessus. Car c'est bien dans un carcan défini et s'imposant à tous, que chacun pourra affirmer son utilité dans des conditions intègres et optimales. Optimalité (théorique) qui est atteinte quand chaque individu ne nuit pas aux autres.
- La main invisible (de notre cher Adam Smith):
Comme il est dit dans le wiki, Adam Smith ne la cite qu'une fois dans "Recherche sur la Nature et les Causes de la Richesse des Nations". Ce concept sort du chapeau et n'a aucun fondement scientifique.
A celà il faut ajouter qu'Adam Smith était un Janséniste notoire, la "main invisible" est donc surement celle de Dieu...
(Je passe sur le paragraphe "Métaphores de l'activité économique", complètement illuminé et surréaliste).
Marsh Posté le 11-06-2006 à 20:14:47
Rapidement pour la Secu:
- La santé humaine n'est pas une marchandise.
- Un Etat ne peut pas faire faillite (va parler de couverture sociale et de retraite aux ex-employés d'Enron).
- En plus donner le "rentable" au privé et garder le "non rentable" pour le public... Mais quelle bonne idée !
- Faut bien essayer de continuer à trouver des débouchés aux fonds de pensions américains afin qu'ils puissent honorer leurs contrats de retraites.
Marsh Posté le 06-06-2006 à 19:15:45
Bonsoir à tous,
Suite à une réflexion personnelle, j'en viens à me poser des questions assez sérieuses (d'autres dirons naives) sur notre modèle de société (pas seulement national) et l'évolution de ce dernier.
Même si j'ai un commencement de réponses à ces dernières, j'aimerais en débattre avec l'assistance.
Exemple concret: une très récente information, à propos d'un groupement de banques privées demandant à la Commission Européenne de se prononcer sur le "monopole" présumé des Caisses d'Epargne et de la Banque Postale concernant la distribution du Livret A, m'a donné envie d'ouvrir ce sujet.
Une des conséquences, est qu'en cas de jugement favorable aux banques privées, l'Etat perdrait une part substantielle de recettes, donc une diminution de ses moyens, donc de ses marges de manoeuvre...
Pris dans la dynamique d'une baisse de ses dépenses et d'une diminution de ses recettes, l'Etat s'affaiblit... relativement à la sphère privée toujours plus vorace.
Bien sur, il s'agit d'un cas parmi tant d'autres (ex.: privatisations diverses pour un résultat pas toujours convaincant), s'inscrivant dans un espace-temps bien plus large (Europe voire Monde depuis environ 30 ans).
Le film "The Corporation" de Michael Moore en est une illustration.
Si je m'émeus de l'affaiblissement de l'Etat, c'est qu'il en résulte une propension à l'effacement de l'intérêt général (que l'Etat garantit) devant l'intérêt privé. C'est à ce moment là qu'on bascule dans l'idéologie et le modèle de société.
Est-il sociétalement acceptable qu'une minorité de personnes détiennent la majorité des moyens de production et des ressources ? Dans le même ordre d'idée, le primat du profit et de la concurrence en regard de la sur-utilisation des ressources est-il encore tenable ? Pour moi, il est clair que nous allons droit dans le mur...
J'en viens donc en remettre en question le pouvoir exorbitant qu'ont atteint les entités privées en regard de la sphère publique. Et de fait, la marche forcée qu'elles imposent au reste de la société.
Loin de moi l'idée d'avoir du "tout Etat" et (bien évidemment) surtout pas du "tout privé", mais je pense que le moment est venu de repenser la chose, étant entendu que le transfert progressif de l'activité socio-économique vers la sphère privée n'a pas donné les meilleurs résultats.
Voilà, le débat est ouvert... j'espère qu'il sera généreux, surement âpre mais au final constructif...
Selon l'évolution du débat, je complèterai les posts initiaux.
Bien à vous...
* Références:
- Films:
_The Corporation ( http://www.thecorporation.com/ )
Message édité par kfman le 07-06-2006 à 20:40:03
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"Nous allons reformater les français" © Nicolas Sarkozy