Marc-édouard Nabe - Arts & Lecture - Discussions
Marsh Posté le 26-10-2006 à 00:35:45
tiens ça m'intéresse cette histoire, y a des gens qui peuvent nous éclairer sur ce type ?
j'ai vu l'émission le jour ou elle est passée, je ne le connaissais pas du tout.
Miller a t'il défiguré ses propos (comme le suggère wikipedia) ?
Marsh Posté le 26-10-2006 à 00:38:41
J'ai lu un de ses bouquins "Nabe's dream - Journal intime".
C'est très intelligent, très répétitif, très égocentrique, très prétentieux.
Au final le personnage ne m'inspire pas trop de sympathie...
Marsh Posté le 26-10-2006 à 00:41:41
Et voilà, Nabe est devenu une pop star.
Quatre textes sur lui, colonne de gauche.
Marsh Posté le 26-10-2006 à 00:43:37
Y a ca sur son site web
http://marc.edouard.nabe.free.fr/N [...] 0_2006.wma
Marsh Posté le 26-10-2006 à 01:01:15
J'ai regardé l'extrait de l'émission de Ruquier : bravo Gerard Miller ! les prestations télévisuelles de Nabe suffisent à cerner le personnage, mais les citations qu'en a lues Miller montrent bien ce qu'il est : un petit provocateur réac
Marsh Posté le 26-10-2006 à 01:14:36
Mouais, même si il écrit bien, ce mec a l'air bien néfaste
Marsh Posté le 26-10-2006 à 01:56:08
Jamais lu autrement qu'en diagonale, jamais intéressé. Pour ce qui est du boycott médiatique/littéraire, on se permettra un long ricanement hystérique pour la partie littéraire : le moindre livre de Nabe, y compris ses torchons bâclés en 2 semaines, est publié chez un grand éditeur, année après année, et on peut se les procurer quasiment tous sans problème. Ces dernières années, il est publié aux éditions du Rocher, distribuées par la Sodis (Gallimard, Denoël etc.) et figure même parfois dans les "offices". Beaucoup d'écrivains au moins aussi talentueux que lui aimeraient pouvoir en dire autant. Le truc, c'est que Nabe, comme beaucoup d'écrivains qui se réclament du Céline des pamphlets, aiment à hurler leur mégalomanie paranoiaque et répéter à tous vents qu'on les censure, on les étouffe, on cherche à les faire taire. S'il avait demain un best-seller, il serait sans doute bien emmerdé. Il suffit de voir ce pauvre Dantec, dont les bouquins se vendent tellement qu'on les trouve même chez Carrefour, et qui pour compenser a été obligé de s'exiler au Canada et d'appeler une fatwa (qui ne vient toujours pas) pour se sentir de nouveau bien dans sa peau d'écrivain maudit à succès.
Au final, ces auteurs qui n'ont pour eux que d'être "mal-pensants" sont aussi chiants et creux que les "bien-pensants" qu'ils prétendent dénoncer. Une vague philosophie fumeuse (d'après Nabe, sa littérature haineuse vise à la "transcendance" pour le lecteur) en guise d'alibi artistique, et roule ma poule. Et voir ces critiques s'extasier à la télé avec de grands rires enfantins devant sa "méchanceté", sa "férocité", "oh regardez, là il écrit "j'encule tous les youtres", ne le trouvez-vous pas en grande forme littéraire, Marie-Chantale ?" a de quoi laisser rêveur quand on sait que ce type d'écrivain est censé être aux antipodes du public bobo.
M'enfin bon... on n'est pas prêt de voir la fin de ce type d'écrivain. Il est non seulement plus facile de faire du sous-Céline que du sous-Proust, mais aussi plus avantageux, puisque l'un et l'autre étaient deux géants de la littérature, mais que Céline était en plus un personnage. Et tout ce que les médias veulent, ce sont justement des personnages, pas des écrivains. On ne peut mettre en scène un livre sur un plateau de télé, seulement son auteur. Nabe est d'ailleurs très lucide et parfois honnête sur ce sujet, quand il avoue son ambition déçue de devenir une star (mais il est encore temps, puisqu'il est parfaitement dans la ligne actuelle) et sa jalousie envers son pote/voisin Houellebecq qui lui a réussi son coup.
Marsh Posté le 26-10-2006 à 02:13:54
Bordel de bite d'un bavarois baveux (c'est une nouvelle expression ), comme je suis d'accord
Juste un bémol
Citation : |
Au registre de ce genre d'auteur, Soral, lui souffre d'une véritable désaffection en matière de promo et ne la doit qu'au bouche à oreille (efficace) et à quelques coups d'éclats télévisuels
Marsh Posté le 26-10-2006 à 02:16:22
fennecfou a écrit : Bordel de bite d'un bavarois baveux (c'est une nouvelle expression ), comme je suis d'accord
|
Moins con que Nab, mais il en a sorti une belle quand même
Marsh Posté le 26-10-2006 à 02:20:05
Précise ta pensée stp
Marsh Posté le 26-10-2006 à 11:51:57
J'apprécie Soral par rapport à Dantec/Houellebecq/Nabe car étant sociologue, il a le sens des réalités et sort des choses fort justes. Ceci dit, il ne se dit pas raciste car il est pro-arabe mais omet de dire qu'il est quasi antisémite. Je suis comme lui, je n'aime pas les dérapements communautaires, mais je ne cache pas d'idées plus sombres dérirères. Soral c'est un peu le plus soft. Quand on ne vient pas le chercher sur sa bête noire, il est intéressant.
Pour Nabe, il a beau dire il vient de réussir ça promo, l'hypocrite !
Marsh Posté le 26-10-2006 à 15:16:47
J'ai lu plusieurs des livres de Nabe et j'aimerais les lire tous, car je pense que c'est sans difficulté l'un des meilleurs écrivains actuels.
Il est l'un de ceux, parmi les vivants, qui me donnent envie de croire à la "littérature".
Soral me plait bien aussi, j'ai appris beaucoup de lui, notamment à rejeter nombre de préjugés, grâce à ses analyses de politique économique et sociale, articulées avec des opinions bien frappées sur des sujets de société, le tout très drôle et très juste à la fois.
Je pense que L'extension du domaine de la lutte de Houellebecq est très bon. Mais je n'ai pas aimé le suivant, Les particules élèmentaires.
Dantec, c'est souvent long, lourd et verbeux.
Marsh Posté le 26-10-2006 à 18:42:25
rahsaan a écrit : J'ai lu plusieurs des livres de Nabe et j'aimerais les lire tous, car je pense que c'est sans difficulté l'un des meilleurs écrivains actuels. |
Il a un certain talent, mais il se regarde beaucoup trop le nombril pour être vraiment intéressant.
edit : et je ne dis pas ça parce que je n'ai lu de lui que son journal
cf. sa prestation télévisuelle : "moi je" "moi je" "moi je"...
Et puis je n'aime pas les gens comme lui, qui sont féroces pour le plaisir gratuit (et payant, pour lui) de l'être. Qui est-il pour se permettre d'être si grinçant ? De quoi a-t-il souffert ? Encore un petit péteux qui est revenu de partout sans jamais être allé nulle part
Marsh Posté le 26-10-2006 à 19:16:47
Je crois qu'il a surtout souffert de lui-même. Enfin, bon, je ne dis vraiment pas ça pour exciter la pitié, ce serait ridicule.
Il dit "moi je", mais il parle surtout beaucoup des autres. Mais il conçoit la subjectivité comme un point de départ absolu pour l'écriture.
Et encore, et encore... Des textes, des interviews plus récents, à propos de la politique ou de l'art, affirment leur volonté d'être uniquement objectifs.
Qu'il choque, agace, énerve lors de ses prestations, je trouve cela au fond salutaire. Parce que ce n'est pas une fin en soi mais parce que c'est le moyen (pour lui) d'affirmer ses idées.
Mais si on revoit un passage récent chez FOG (visible sur le site de France 5), on le voit face à Bernard Kouchner très à l'aise, très sympathique même, prêt au dialogue, quoique ferme sur ses idées.
Mais bon, Nabe ne devrait pas être jugé (uniquement) à partir de ses prestations télé. Qui peut franchement s'expliquer et dire des choses intéressantes avec 30 sec de temps de parole ? Et je rappelle que l'émission de Ruquier a été très largement coupée, pour ne garder que les passages les plus défavorables à Nabe. Qui plus est, en 2000, Nabe et Ruquier s'étaient affronté sur un plateau télé et disons que Nabe était sorti grand vainqueur de cette joute oratoire. Cette fois, Miller n'a pas pardonné et s'est vengé bassement, impitoyablement, mesquinement. Quand il aura fait le 10e du travail de Nabe sur l'art, la vie, la littérature, on en reparlera !
Le Journal Intime lui-même, qui paraît si narcissique, constitue une sorte de comédie humaine des années 83-90 où l'on voit défiler des centaines de personnages, un véritable drame balzacien. Donc je dirais que, paradoxalement, la subjectivité nabienne est une porte ouverte vers des centaines de personnages, tant réels que fictifs et vers un travail sur l'écriture, la fiction et la réalité, qui est le plus intéressant à l'heure actuel.
Notamment autour de la question de la transposition littéraire : prendre des personnages réels, et par le roman, le journal, l'essai, en faire de vrais personnages de fictions.
Marsh Posté le 26-10-2006 à 19:43:28
Bof...
Pourquoi s'acharner à chercher des qualités littéraires chez Nabe, quand on les trouve sans chercher chez beaucoup d'autres ?
Il a du talent c'est indéniable, mais ça n'est pas suffisant. "Qu'as-tu fait de ton talent ?" comme le dit la parabole de la Bible (bon ok c'est le talent - la monnaie - mais bon, c'est une parabole ). Nabe l'emploie mal je trouve, il me donne l'impression de le gâcher. Il me rappelle un peu Amélie Nothomb qui, quoique très douée, n'en reste pas moins à un niveau assez bas de la littérature, assez anecdotique.
Marsh Posté le 27-10-2006 à 15:27:26
rahsaan a écrit : Je crois qu'il a surtout souffert de lui-même. |
Y'a de quoi
Marsh Posté le 27-10-2006 à 15:50:52
BoraBora a écrit : |
Il est surtout beaucoup plus facile de lire du sous-céline que du sous-proust. parce que du sous-Proust y'en a aussi pas mal qui en font, mais ils sont pas lus. Alors après tout dépend du SAV je sais bien...
Marsh Posté le 27-10-2006 à 23:13:11
Citation : Qu'il choque, agace, énerve lors de ses prestations, je trouve cela au fond salutaire. Parce que ce n'est pas une fin en soi mais parce que c'est le moyen (pour lui) d'affirmer ses idées. |
Nabe est-il un type à idées ? C'est curieux, parce que j'ai plutôt eu l'impression d'avoir àffaire à un type à style: les idées, les convictions, la thématique, il s'en fout; ce qu'il veut, c'est atteindre au style. Or le style est nécessairement ce qui se démarque du prêt-à-penser, quel qu'il soit. Ses prises de position "politiques", concernant l'Irak par exemple, ses admirations de Rebatet, les éructations contre les sociétés occidentales bêlantes, "l'anti-juiverie" supposée, tout ça ne relève aucunement du débat d'idées mais uniquement du type de justification que confère à un sourire une insolence satisfaite.
Il se contrefout "d'avoir raison" et "d'affirmer ses idées", mais entend faire siffler l'air avec sa férule.
Du nerf, du mordant, du cinglant, de la forme, c'est tout, quel qu'en soit le prétexte.
Maintenant, y atteint-il, c'est une autre question...
Marsh Posté le 28-10-2006 à 00:37:26
Lampedusa a écrit :
|
Rien à faire, je comprends pas
Marsh Posté le 28-10-2006 à 00:50:12
"Qui confère à un sourire une insolence satisfaite" ?
(Je suis d'accord avec Lampedusa - champagne !)
Marsh Posté le 28-10-2006 à 01:40:20
Mais non...
Nabe n'a peut-être pas tout à fait tort, de vouloir à tout prix du style et de la forme.
C'est "l'insolence satisfaite qui confère au sourire un type de justification..."
"Que" est donc ici un pronom relatif sujet.
Mais qui semble éprouver quelque difficulté à saisir ce genre de phrases pourra-t-il, modestie oblige, comprendre un Nabe...?
Marsh Posté le 28-10-2006 à 01:42:01
Oui car Nabe, contrairement à toi, ne fait pas de phrases alambiquées pour le plaisir bien mesquin d'impressionner par la seule grammaire.
Il est assez bas, mais pas autant que ça tout de même.
Marsh Posté le 28-10-2006 à 02:10:23
« Le fascisme est toujours le bon vieux truc pour se faire maudire. Je n'en connais pas d'autre. En toute conscience l'écrivain aujourd'hui doit s'autofasciser. Endosser l'armure des réacs comme Don Quichotte celle des chevaliers errants: c'est le prix à payer pour avoir le droit de s'affronter aux moulins à vents de notre temps. »
Nabe's dream
Assez révélateur comme attitude...
Citation : Oui car Nabe, contrairement à toi, ne fait pas de phrases alambiquées pour le plaisir bien mesquin d'impressionner par la seule grammaire. |
Quant à ça, sois sans crainte, je ne désire nullement t'impressionner; et le voudrais-je, j'ai bien peur que, au vu de ta maîtrise des nuances de la langue et de ce qu'aucuns appellent bathmologie, ce sera peine perdue, je n'y parviendrai pas.
(C'est marrant ces prises de bec en plein milieu de la nuit...)
Marsh Posté le 28-10-2006 à 10:48:28
Nabe parle de la religion, de la politique, du jazz, du suicide, du sexe, de la peinture, de lui, de Paris, de la littérature, de la télévision, de l'architecture, de l'histoire, de Marseille, des USA, de la mystique, de l'Orient... Mais pour lui, il ne peut plus être question de "bien" écrire, ou de faire de "belles" phrases ou d'écrire de "bons" romans mais de travailler sur l'art et sur le réel.
Voilà pourquoi il aime se définir moins comme écrivain (Bernanos disait déjà "je ne suis pas un écrivain" ) que comme "artiste qui écrit" : parce que l'écriture ne vaut pas par elle-même mais parce qu'elle incarne des rythmes, des sons, des couleurs, des forces. Nabe se bat contre la réduction de la littérature à une misérable petite confession personnelle, à un récit de ses problèmes quotidiens parisiens... D'où sa contestation du genre de l'autofiction (autobiographie déguisée) et sa tentative de transformer au contraire toutes les personnes réelles qu'il connait en personnages de fiction. Transformer la vie en roman. Le Journal est déjà un roman.
De même, la préface intitulée Le 27e livre n'est pas un récit de ses malheurs, mais le développement d'un problème : son opposition à la complaisance dans la nullité grise et ennuyeuse, caractéristique de Houellebecq, et pourquoi cette complaisance est symptomatique de notre époque.
Quant à son supposé racisme/antisémitisme et tout ce qu'on voudra, il s'est plus d'une fois expliqué là-dessus. Seulement, pour entendre ses arguments, voir qqes-unes de ses prestations télés ne suffira peut-être pas... Mais si l'on s'en tient à ça, voyez sur www.dailymotion.com son passage à Canal+ face à Durand et Algoud, ou avec Choron chez Bataille/Fontaine : il revient sur ce passage à Apostrophes.
De toute façon, presque à chacun de ses passages télé, il est sommé de s'expliquer sur ce scandale de 85. Il doit expier en permanence pour se rendre acceptable par la télévision et les journalistes, qui ne savent guère qu'une chose des artistes : c'est qu'ils ont des responsabilités vis-à-vis du public, mais qui s'intéressent peu à leur laisser durablement la parole, sinon pour des débats stériles, qui ne visent en fait qu'à l'empêcher de parler. Ou alors seulement entre une chronique journalistique et les sorties éditoriales du mois.
Et une telle pratique n'est pas seulement appliquée à Nabe du reste : c'est la télévision qui fonctionne ainsi systématiquement. Donc on ne devrait pas juger de qq1 d'après son passage dans une émission de variété ou de débat. C'est bien pour lui faire de la promo, mais ça ne nous dit pas grand'chose sur lui (pour autant que ce soit important) et encore moins sur son livre.
Marsh Posté le 28-10-2006 à 11:57:16
Marrant, le texte que tu cites est le premier qu'il a publié, en 76.
Ensuite, excuse-moi mais ta citation frôle la mauvaise foi : à la première ligne de ce merveilleux texte sur Braxton, il dit qu'il l'a connu, mais encore une fois cette subjectivité n'est qu'un point de départ, un moyen de se propulser dans l'univers musical de Braxton, merveilleusement analysé dans toute la suite de l'article, soit 99% de sa totalité (soit la quasi-totalité du texte, où le "nombril" n'apparaît plus, pour laisser place à une pure et simple description enthousiaste de l'art de ce musicien) !
Peut-on aimer quelqu'un et le décrire objectivement, passionnément sans avoir commencé par l'aimer personnellement ? Peu importe que Nabe dise "je", l'essentiel c'est qu'on chantait sa composition 23A dans les rues d'Antibes en 74 !
Si on ne cite que 1% de chaque texte, normal que cela crée des contresens et des malentendus.
Marsh Posté le 28-10-2006 à 21:09:56
rahsaan a écrit : Nabe parle de la religion, de la politique, du jazz, du suicide, du sexe, de la peinture, de lui, de Paris, de la littérature, de la télévision, de l'architecture, de l'histoire, de Marseille, des USA, de la mystique, de l'Orient... Mais pour lui, il ne peut plus être question de "bien" écrire, ou de faire de "belles" phrases ou d'écrire de "bons" romans mais de travailler sur l'art et sur le réel. |
On pourrait croire, si on était malintentionné, que tu réduis ce qu'on appelle "le style" à un quelconque académisme littéraire, à une scolaire et appliquée "belle écriture"... Tu m'accorderas que le style, ce n'est tout de même pas ça.
On peut tout à fait "mal écrire", au regard des canons convenus de la correction, et avoir grand style. Ce n'est donc pas une question de faire de "belles phrases"...
Je crois qu'il se veut "écrivain" précisément, au sens plein, englobant du mot, et ce pour les raisons que tu dis: l'écriture tend à s'appropier le plus possible de réel; elle n'est pas simple outil d'expression ou de transmission d'autre chose qu'elle, un vécu dont elle ne serait que le faire-valoir, mais au contraire elle s'incorpore le vécu pour en faire de l'écriture.
Et dans ces conditions, l'écriture vaut bien par elle-même: ce n'est que si elle laisse intact hors d'elle le champ en friche de la vie, de la vie hors des mots, qu'elle vaudrait par autre chose qu'elle-même...?
Bref, nous disons les mêmes choses et aboutissons à des conclusions opposées, à moins que ce ne soit l'inverse...
Marsh Posté le 29-10-2006 à 00:50:29
Lampedusa a écrit : On pourrait croire, si on était malintentionné, que tu réduis ce qu'on appelle "le style" à un quelconque académisme littéraire, à une scolaire et appliquée "belle écriture"... Tu m'accorderas que le style, ce n'est tout de même pas ça. |
D'accord avec toi.
Lampedusa a écrit : Je crois qu'il se veut "écrivain" précisément, au sens plein, englobant du mot, et ce pour les raisons que tu dis: l'écriture tend à s'appropier le plus possible de réel; elle n'est pas simple outil d'expression ou de transmission d'autre chose qu'elle, un vécu dont elle ne serait que le faire-valoir, mais au contraire elle s'incorpore le vécu pour en faire de l'écriture. |
Je ne suis pas sûr de comprendre.
La littérature peut englober la totalité de la vie, mais pour cela, elle doit affronter ce qui est au-delà d'elle. Nabe dit : l'écrivain doit être tout, car il doit tout dire.
Ce qui implique de ne pas s'en tenir à sa petite subjectivité égocentrique -qui constitue pourtant un point de départ absolu pour Nabe, un entonnoir dans lequel vient se déverser le réel tout entier.
Marsh Posté le 03-11-2006 à 16:23:51
apres le 1er tract "zidane, la racaille" le 2eme tract de nabe est sorti :
les pieds blancs (critique nabienne du film indigene)
j'ai bien aimé
Marsh Posté le 03-11-2006 à 20:54:34
Je vais aller lire ça, ça promet !
EDIT
Rooh, putain, ça envoie du gros gros tir de barrages ! Djamel Debbouze prend sa dose !
Marsh Posté le 21-12-2008 à 22:59:30
Je me permets de faire remonter ce topic, un peu vieux, pour porter la contradiction à vous tous. Nabe est le plus grand styliste français vivant actuellement. Il écrit des livres, ce qui est de plus en plus rare, et son irrégularité n'a d'égale que son talent.
Nabe a pour moteur les mauvais sentiments. Pas un mauvais mec, loin d'être dangereux, juste misanthrope et profondément littéraire, donc subjectif, donc assassin, donc mauvais.
Il se veut la littérature, et donc la prétention, aussi... parce qu'il faudrait un jour que les gens comprennent qu'il n'y a rien de plus prétentieux que d'écrire un livre. La littérature est l'art le plus complet, le plus complexe. Il nécessite un véritable désir d'absolu. Nabe a ce désir-là.
Marsh Posté le 30-12-2008 à 14:25:44
Deux ans après...je viens de lire le texte de Nabe sur le film indigènes:
Ils prennent leur tarif , mais au moins on apprend des choses...
Marsh Posté le 30-12-2008 à 14:52:54
Notre écrivain a eu 50 ans il y a trois jours.
Espérons que le demi-siècle à venir va lui permettre de remonter la mauvaise pente qui a terminé le demi-siècle qu'il vient de passer.
Marsh Posté le 30-12-2008 à 14:57:18
je relève plus haut "...juste misanthrope ", comme Léautaud , pas pour me déplaire, en plus recommandé par Delfeil de Ton,.....
merci les gars , va falloir que je le lise
Marsh Posté le 30-12-2008 à 15:01:51
simplicity a écrit : je relève plus haut "...juste misanthrope ", comme Léautaud , pas pour me déplaire, en plus recommandé par Delfeil de Ton,..... |
Marrant, c'est grâce à lui que je l'avais découvert, il y a une dizaine d'années...
Ses tracts sont disponibles sur son site : il faut tous les lire.
Marsh Posté le 30-12-2008 à 16:48:38
b2h a écrit : Deux ans après...je viens de lire le texte de Nabe sur le film indigènes: |
Autant j ai vraiment pas apprécié le film( trop edulcoré, moralisateur à trois sous) mais autant je trouve cette critique peu constructive et n'allant que dans un sens...
Pour la " taffiote de Debbouze", ca reste un acteur. Il est autant la pour l argent que Depardieu, Dany Boon ou un autre. Il est loin d avoir la palme de l hypocrisie dans ce milieu.
Je trouve ça moyen et gratuit. Il y a pas mal de passage comme cela
"nébuleuse des Pieds-Blancs, très bien foutue commercialement parlant, avec son rap à la con, son slam débile, son hip-hop aiblard, ses spectacles ineptes" le raccourci à deux sous tous dans le même panier.
Marsh Posté le 13-01-2009 à 15:32:14
Nabe invité par Benoît Poelvoorde chez Taddeï : http://ce-soir-ou-jamais.france3.f [...] brique=509
Marsh Posté le 13-01-2009 à 21:09:47
rahsaan a écrit : Nabe se bat contre la réduction de la littérature à une misérable petite confession personnelle, à un récit de ses problèmes quotidiens parisiens... D'où sa contestation du genre de l'autofiction (autobiographie déguisée) et sa tentative de transformer au contraire toutes les personnes réelles qu'il connait en personnages de fiction. Transformer la vie en roman. Le Journal est déjà un roman. |
C'est à dire notre époque ? Que faisait Gide dans ses romans ?
Marsh Posté le 13-01-2009 à 21:13:07
habitué des salons litteraires du FN. Petit écrivain d'extreme droite qui n'a jamais supporté la renommée de son colo d'infortune il y a quelques années... Houellebecq. Je préfère le père de Nabe, grand artiste de jazz.
Marsh Posté le 26-10-2006 à 00:08:15
Salut
Ya-t-il des gens qui ont lus des livres de Marc-édouard Nabe ?
J'le connais que depuis la récente polémique chez ruquier avec le clash Miller/Nabe.
(Pour ceux qui ont loupé l'émission : version officielle et version piratée)
Apparament il est boycotté depuis 20ans par le monde médiatique/littéraire pour son style considéré trop
hardcore"sulfureux", il est pourtant considéré par certains de ses lecteurs comme le meilleur "artiste littéraire" de notre époque.J'viens de me procurer le best-of de ses autres livres pour me faire une idée, mais il en a fait pleins (27 je crois) et je ne connais de lui que ses passages cultes a la télé (des docs aussi sur son site officiel)
J'ai pas trouvé de topic sur lui, donc j'aimerai avoir l'avis des gens qui l'ont lu, qui l'adorent ou le detestent etc... merci