LA nature est-elle une source d'inspiration ?

LA nature est-elle une source d'inspiration ? - Arts & Lecture - Discussions

Marsh Posté le 24-04-2005 à 17:21:53    

Je me suis planché du côté art ces derniers temps, et je vois que beaucoup d'artistes puissent leurs inspiration dans la nature !
 
Par exemples les peintures, on ne voit presque que des payasages, enfin sur la plupart !!
Je me dis allons voir du coté musique, et je vois que vivaldi à composé les 4 saisons, c'est la source même de la nature. Il y a plein d'autre exemple, mozart et messian qui écoute les oiseaux et qui composent , allucinant  :ouch:  
 
vous avez d'autre exemple ?
 
par exemple de scupture ??
 
 

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Marsh Posté le 24-04-2005 à 17:21:53   

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Marsh Posté le 24-04-2005 à 17:22:49    


 
Ben y a les salades 4 saisons aussi

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Marsh Posté le 24-04-2005 à 17:23:12    

Technologie : le velcro c'est repris sur je sais plus quelle plante, le nez du concorde = les dauphins....


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Il y a autant d'atomes d'oxygène dans une molécule d'eau que d'étoiles dans le système solaire.
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Marsh Posté le 24-04-2005 à 17:54:07    

dans le black metal ca parle souvent de la nature aussi  [:chris barnes]

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Marsh Posté le 24-04-2005 à 17:56:07    

Nebulah a écrit :

dans le black metal ca parle souvent de la nature aussi  [:chris barnes]


 
tt à fait  :jap:  :D


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Il y a autant d'atomes d'oxygène dans une molécule d'eau que d'étoiles dans le système solaire.
Reply

Marsh Posté le 24-04-2005 à 18:37:38    

Rien que pour la poesie aussi.. C'est fédérateur la nature. Les sentiments sont moteurs et la nature sert alors souvent de support (je parle pour moi là :)

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Marsh Posté le 06-05-2005 à 14:27:13    

La nature est prépondérante dans les arts, c'est évident.
Pour ce qui est de Vivaldi, il n'y a pas que les 4 saisons: sa musique très souvent fait penser à un cours d'eau tranquille...
 
Beaucouyp d'écrivains aussi ont besoin de se promener dans la nature en quête d'inspiration...
 
Pour ce qui est de la sculpture, c'est rarement la "nature" mais surtout des êtres humains...et finalement, ça fait bien partie de la nature  :ange:

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Marsh Posté le 10-05-2005 à 03:26:14    

Grosse présence de la nature dans la littérature romantique et la peinture impressionniste...
Et mes connaissances sur le sujet s'arrêtent ici.


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Zvarri !
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Marsh Posté le 13-05-2005 à 14:51:02    

La question posée est intéressante car la notion de nature est sans doute l’une de celles dont l’histoire de l’art fait le plus usage. Or la signification de ce terme fluctue constamment du fait que c’est l’une de ces notions essentielles par rapport auxquelles une société définit sa culture. Chaque époque en propose une acception différente. Il faut donc observer ce que l’on a entendu par nature à des moments divers de l’histoire de l’art occidental.
 
Que les spécialistes en histoire de l'art pardonnent les limites de cette succincte présentation...
 
Au Moyen Age, le monde est perçu comme la création de Dieu. Ainsi, la " réalité invisible de Dieu devient visible et intelligible à travers les choses que Dieu a créées ". Tous les théologiens du Moyen Age disent en des termes voisins que la nature n’est qu’un livre immense, écrit de la main de Dieu où, pour qui sait en déchiffrer le texte, la présence du créateur est décelable. " Les choses matérielles ne sont que les métaphores des choses spirituelles ", écrit Hugues de Saint Victor. En conséquence, dans un art qui est tout entier religieux, et qui a pour fonction d’illustrer ou de renforcer les vérités de la foi, les peintres ou sculpteurs ne cherchent pas à imiter fidèlement la nature. Les formes qu’ils lui empruntent ne sont que des supports de sens : toute ville derrière une crucifixion est à la fois Jérusalem, cité de Palestine où Jésus fut condamné à mort, et la métaphore de la Jérusalem céleste où le croyant, grâce au sacrifice du Christ, a l’espoir d’accéder ; le jardin de roses ou la prairie close où poussent violettes, plantain et fraisiers, et où la Vierge se repose, tenant l’enfant Jésus sur ses genoux, est figure de " l’hortus conclusus ", le jardin clos, lui-même métaphore de la virginité de Marie, dont parle le Cantique des cantiques, et toutes les fleurs et plantes qui y poussent sont symboles de la maternité de la Vierge et de ses diverses vertus, humilité, foi, charité, etc... L’apparence des objets sera fonction des significations dont ils sont les supports : au tympan d’Autun les justes qui se présentent au jugement dernier sont droits, images de la rectitude, tandis que les méchants sont cassés en deux, brisés par le péché. La taille des personnages est indice de leur degré de dignité : sur les enluminures, ou au porche de l’église romane de saint Trophime d’Arles, Dieu est le plus grand et les saints dépassent les hommes ordinaires. L’exemple le plus caractéristique de cette conception de la nature comme miroir du monde spirituel est peut-être la représentation du monde dans les manuscrits. Jusqu’à la fin du XVe siècle, le plus souvent les mappemondes prennent la forme d’un disque entouré par la mer, où les trois continents dont parle la Bible, lorsque Noé partage la terre entre ses fils, sont séparés par la Méditerranée, le Nil et le Don. Or le Nil et le Don sont dans le prolongement l’un de l’autre, diamètre horizontal du disque, et la Méditerranée est verticale, coupant en deux la moitié inférieure du disque, de sorte que la terre circulaire, forme parfaite de la création divine, est timbrée d’une croix, symbole prophétique du salut par le Christ de l’humanité. Tout l’art du Moyen Age est ainsi dépendant, non de ce que sont les choses, mais de leur vocation mystique, et la nature n’est qu’un réservoir de symboles des vérités de la foi.
 
Tout change à la Renaissance quand la culture se laïcise et que les valeurs humanistes supplantent les critères théologiques du jugement. L’art poétique d’Horace propose comme raison de la création artistique l’imitation d’une nature définie comme l’univers des apparences et des comportements, tandis qu’Alberti dans son traité De la peinture, expliquant les règles de la perspective, expose les moyens pratiques de figurer illusoirement le monde et de l’organiser en scène théâtrale où représenter des histoires. C’est désormais le souci de vraisemblance qui régit la représentation. Dans le Décaméron, Boccace loue Giotto de peindre les objets si fidèlement qu’on peut se méprendre et les croire réels. Poussin pourra, quant à lui, affirmer que la peinture est " une imitation faite de lignes et de couleurs, en quelque superficie, de tout ce qui se voit sous le soleil ". L’art se définit dès lors comme mimesis.
 
Cependant, à peine formulée, cette théorie se divise en deux tendances qui ont chacune leurs mythes fondateurs, l’histoire de Zeuxis qui, pour représenter la divine beauté d’Hélène, eut recours à plusieurs jeunes femmes, car aucune ne pouvait lui offrir l’image de la beauté parfaite, et l’exemple contraire de Praxitèle qui trouva en Phryné un modèle satisfaisant pour figurer Aphrodite. D’une certaine façon, le premier récit correspond à la tradition platonicienne qui ne voit dans les objets et les événements concrets qu’un reflet atténué du monde des Idées, seules à participer du Beau en soi, tandis que le second ratifie la conviction aristotélicienne qu’il n’y a pas de monde d’idées transcendantes et que le but de l’art est, non pas d’essayer de s’approcher d’un Beau idéal, mais de donner des équivalents adéquats des beautés naturelles. La tradition académique qui va s’instaurer au XVIe siècle, et dont Bellori ou Félibien se font les chantres au XVIIe siècle, est fondée sur un compromis : Aristote en effet distingue la nature naturée, l’ensemble des apparences, de la nature naturante, le principe créateur des formes naturelles. En fixant pour but à l’art d’imiter la nature naturante, de rivaliser avec sa capacité de création, on définit l’oeuvre d’art comme complément, et non redoublement, de la nature et comme figuration idéalisée du réel. Cette exigence sera sans cesse réaffirmée au cours des siècles et Paul Klee témoigne de son durable effet quand il dit que " l’art doit révéler et rendre visible l’invisible ", c’est-à-dire, pour lui, la beauté.
 
Cependant sous l’influence d’Aristote et d’Horace, qui tous deux avaient fait un parallèle entre littérature et peinture, se développe la théorie complémentaire de l’ut pictura poesis : le but de la peinture est le même que celui de la littérature, décrire les hauts faits des dieux, des héros et des grands hommes, et en donner des comptes rendus séduisants qui du même coup les érigent en modèle d’action. La quête de la beauté se redouble d’intention morale et la mimesis se restreind à l’imitation de la " belle " (entendu au sens de " digne d’admiration " ) nature humaine. Alberti n’avait-il pas d’ailleurs expliqué que l’intérêt essentiel de la perspective était de permettre d’organiser un espace où raconter clairement des histoires ? Une théorie des genres picturaux va en résulter qui classe les genres selon une échelle de dignité morale, à la manière de la hiérarchie des genres littéraires, qui juge l’épopée plus respectable que la tragédie, et celle-ci que l’épître, etc..., tandis que la comédie qui emprunte ses sujets au quotidien est au bas de l’échelle. En peinture, le genre le plus haut est la peinture d’histoire, qui raconte des épisodes de la vie du Christ, des saints ou des personnages bibliques ou les incidents de la fable, aventures des dieux de la mythologie ou des héros de la littérature, antique de préférence ; puis vient le portrait, digne de respect parce qu’il représente l’homme, qui est à l’image de Dieu ; suit la peinture de scènes où figurent des animaux, êtres vivants ; enfin viennent le paysage et la nature morte. On comprend ainsi pourquoi, exception faite des Pays-Bas, il n’y a pratiquement pas de peinture de paysage pour lui-même avant le romantisme. Le paysage n’est conçu que comme le décor des actions et des histoires qui y prennent place. Poussin, si renommé pour l’équilibre de ses paysages, les construit comme des harmoniques narratifs et visuels des histoires figurées sur ses tableaux : villes, ponts, collines et bosquets d’arbres qualifient de leur présence le statut des personnages, rois ou bergers, serviteur du temple ou ermite, et accordent leurs masses à la disposition des groupes de personnages. Ceux qui, comme Vernet ou Constable, s’intéressent au paysage pour lui-même ne le conçoivent pas sans personnages. Tous les peintres, de toute façon, composent leurs paysages, qui – à l’exception des veduta, de Venise ou de Naples, tableaux-souvenirs pour touristes fortunés, mais bourrés d’une foule de personnages – ne sont pas images de sites vrais, mais, conformément à l’exigence d’idéalisation de la nature, lieux imaginaires syncrétiques, sinon plus vrais, en tout cas plus beaux que nature.
 
C’est donc surtout de la nature humaine que se préoccupe l’art humaniste. Lessing, au XVIIIe siècle, écrira encore dans le Laokoon que " la plus grande beauté corporelle ne se trouve que dans l’homme, et chez lui seulement dans la mesure où elle est idéalisée ", et il ne fait pas de doute que David ou Ingres sont d’accord sur ce point. Cette idéalisation prend trois directions. Idéalisation formelle d’abord : le genre du nu (ou les portraits de Vénus, d’Apollon ou des martyrs plus ou moins dénudés) se prête plus particulièrement à la recherche de la beauté corporelle ; idéalisation morale ensuite : les héros sont positifs, et Achille, Hector, saint Jean et saint Georges, Roland ou Renaud exemplifient les vertus qu’ils illustrent par leurs actions ; idéalisation narrative enfin : c’est le problème du decorum, principe de bienséance et de conformité des réalités figurées à ce qui est décent et de bon goût, dont on peut mesurer la rigueur à quelques récriminations célèbres, Ghiberti accusant Donatello d’avoir donné à son Christ en croix le corps d’un paysan, ou les contemporains reprochant à Michel Ange d’avoir représenté dans son Jugement dernier des personnages jeunes et vieux, aux vêtements agités par le vent ; or il est écrit qu’en ce jour ultime il n’y aura plus ni âge ni difformités, et il ne saurait y avoir de vent là où le temps s’est arrêté. On le voit, la bienséance confond ici décence, vérité historique ou théologique et conformité au texte d’origine. Pour les mêmes raisons on reprochera à Poussin de ne pas avoir fait figurer dans son tableau d’Eliezer et Rebecca les dix chameaux que mentionne la Bible.
 
Aux temps de la mimesis et de l’ut pictura poesis, le grand art qui ne saurait être que d’histoire n’est ainsi le plus souvent que la traduction, l’illustration ou le commentaire des textes religieux ou classiques, et la nature qu’il imite est non seulement humanisée et idéalisée, mais aussi moralisée et édulcorée.
 
La traduction en 1674 du Sublime de Longin, auteur grec et donc méritant considération, avait jeté quelque désordre dans cette conception policée de l’art, de la nature et du beau, car Longin trouvait dignes d’admiration des spectacles désordonnés de la nature ou les scènes de terreur susceptibles d’émouvoir la sensibilité de l’artiste. Au cours du XVIIIe siècle, le basculement ainsi amorcé, de critères intellectuels et moraux, fondés en raison et prétendant à l’universalité, à des critères subjectifs et émotifs, justifiés par la sensibilité d’un individu, ne fit que s’accroître. Diderot définit la nature comme ce qui touche la sensibilité et émeut l’imagination. Rousseau confond les deux en enthousiasme ou en extase. Tous deux trouvent beau le singulier, le particulier, s’intéressent aux aspects concrets et transitoires du réel. Le règne de l’universel et du générique touche à sa fin, ainsi que la morale du juste milieu : les cimes glacées des montagnes, la tempête sur le lac, bientôt, avec Chateaubriand, le désert, la forêt obscure, tout ce qui est démesuré, suscite l’admiration, mais aussi le détail, la plante, le brin d’herbe, la pierre à la forme curieuse. La nature est un réservoir inépuisable de formes, de spectacles et de sensations susceptibles de faire éprouver un sentiment de la beauté détaché de toute préoccupation ou finalité morale, et ce sentiment a valeur universelle : les émois du vicaire savoyard sont ceux de tout homme sensible. Par là Rousseau ouvre la voie à Kant pour qui la nature ne cesse de produire de belles formes capables de provoquer l’expérience de la beauté, et pour qui le beau est ce qui procure une satisfaction désintéressée, qui plaît universellement sans concept.
 
Si Kant met l’accent sur la faculté de la nature d’émouvoir, Hegel, théoricien de l’art romantique, insiste plutôt sur la capacité de l’artiste d’être ému. Ce n’est pas la nature en elle-même qui est belle, c’est la manière d’interpréter ses spectacles qui l’est : la beauté d’un paysage au clair de lune n’est que le produit de la façon particulière de l’appréhender, le fruit de la subjectivité de l’artiste, un état d’âme et non un état de fait. La signification que l’on trouve aux paysages ne leur appartient pas, mais leur est affectée par celui qui les observe ou les représente. L’art du paysage pictural ne consiste d’ailleurs pas à essayer de représenter fidèlement les formes de la nature, mais à exprimer les émotions ressenties devant elle, à définir par rapport à elle une attitude de l’esprit, admiration, angoisse, sérénité, etc... Ainsi " la nature est une source où l’art ne peut se dispenser de puiser ", mais c’est l’esprit humain qui crée l’oeuvre d’art et celle-ci ne saurait être simple imitation de la nature, car redoubler ses spectacles est oeuvre mécanique, indigne de l’esprit. La nature et l’art appartiennent à deux ordres différents. L’art s’approprie les spectacles de la nature et l’artiste s’en sert pour exprimer et donner à connaître son monde intérieur. L’art est donc relation d’une extériorité (la nature qui intéresse les artistes romantiques de Ruysdael à Turner sera essentiellement celle des paysages, et d’une intériorité, qui exerce librement ses capacités d’interprétation subjective, sans nul souci d’universalité ou de decorum).
 
Cette conception des rapports de l'art et de la nature, de l'esprit et de la matière, sera infléchie dans un sens mystique par Schelling. Pour lui la nature a une âme et est constituée d'un ensemble de principes antagonistes tendant à leur mutuelle destruction qui, tantôt s'affrontent violemment (tempêtes, météores), tantôt s'équilibrent harmonieusement (le calme après, ou avant la tempête). La beauté et la vérité de la nature sont dans ces équilibres et ces tensions qui sont analogues dans leur essence à ceux qui règlent les mouvements de l'âme humaine. C'est ce que dit Baudelaire dans L'homme et la mer :
 
" La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
  Dans le déroulement infini de sa lame
  Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer
. "
 
Le sentiment de la beauté (devant une tempête, le calme d'un matin, un vaste panorama ou un étroit vallon) résulte de la reconnaissance de spectacles-métaphores de nos états intérieurs. L'art établit un pont entre la nature – image de la grandeur de l'homme, de ce qu'il a de divin en lui – et l'homme, conscience réflexive de ces spectacles. Les tableaux de David Caspar Friedrich, qui montrent souvent un personnage solitaire, vu de dos, projection dans le tableau de l'artiste (ou du spectateur), contemplant quelque paysage insolite et grandiose, sont les plus explicites illustrations de cette conception de la nature comme miroir mobile des passions de l'âme et de l'art comme lieu de révélation de cette essentielle correspondance.
 
La philosophie de Schelling procura des aliments au symbolisme, puis au surréalisme qui voulait, selon le mot de Breton, " élargir l'esprit humain à la démesure du réel ". Mais l'esthétique de Hegel, par la part essentielle qu'elle faisait à la subjectivité et au libre arbitre de l'artiste, était grosse de plus radicales révolutions artistiques. Car, que les artistes se mettent à dissoudre les formes dans la lumière, comme les impressionnistes, à construire les volumes par la couleur disposée en touches juxtaposées apparentes de sorte que se découvre le travail du peintre qui devient le véritable sujet du tableau (comme Cézanne) ou à déconstruire les objets et à disloquer l'espace (comme les cubistes) ou encore à schématiser le réel jusqu'à ce qu'il ne soit plus reconnaissable (comme Mondrian ou Kandinsky), ils ne faisaient que tirer des conclusions de plus en plus antinaturelles de la double postulation de Hegel, que l'artiste est un démiurge et la nature un dictionnaire où l'artiste puise librement pour composer son discours.
 
Celui-ci a été tour à tour un discours amoureux de Dieu, puis de la nature humaine, avant de l'être de la nature élémentaire et atmosphérique, et enfin d'être un discours amoureux de lui-même, quand la peinture et la sculpture, avec le cubisme, se firent réflexives, spéculaires, spéculation sur leurs modalités d'être et d'apparaître. Vint alors le temps où l'art ne se préoccupa plus de nature, quelle que soit la définition que l'on prête à ce mot. La rupture entre art et nature fut solennellement proclamée au moins deux fois, par Malevitch peignant son abstractissime et dénaturé carré blanc sur fond blanc et par Marcel Duchamp exposant son sèche-bouteilles ou sa roue de bicyclette qui, pour être oeuvres d'art, doivent renoncer à leur statut naturel. Depuis, le discours de l'art ne peut plus être discours amoureux de la nature, tout au plus flirt néo-réaliste ou néo-expressionniste, ou concubinage du pop art ou de farte povera, mais sans passion, car l'art est désormais exercice du simulacre.


Message édité par l'Antichrist le 14-05-2005 à 10:30:40
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Marsh Posté le 17-05-2005 à 20:24:20    

l'Antichrist a écrit :

La question posée est intéressante car la notion de nature est sans doute l’une de celles dont l’histoire de l’art fait le plus usage. Or la signification de ce terme fluctue constamment du fait que c’est l’une de ces notions essentielles par rapport auxquelles une société définit sa culture. Chaque époque en propose une acception différente. Il faut donc observer ce que l’on a entendu par nature à des moments divers de l’histoire de l’art occidental.
 
Que les spécialistes en histoire de l'art pardonnent les limites de cette succincte présentation...
 
Au Moyen Age, le monde est perçu comme la création de Dieu. Ainsi, la " réalité invisible de Dieu devient visible et intelligible à travers les choses que Dieu a créées ". Tous les théologiens du Moyen Age disent en des termes voisins que la nature n’est qu’un livre immense, écrit de la main de Dieu où, pour qui sait en déchiffrer le texte, la présence du créateur est décelable. " Les choses matérielles ne sont que les métaphores des choses spirituelles ", écrit Hugues de Saint Victor. En conséquence, dans un art qui est tout entier religieux, et qui a pour fonction d’illustrer ou de renforcer les vérités de la foi, les peintres ou sculpteurs ne cherchent pas à imiter fidèlement la nature. Les formes qu’ils lui empruntent ne sont que des supports de sens : toute ville derrière une crucifixion est à la fois Jérusalem, cité de Palestine où Jésus fut condamné à mort, et la métaphore de la Jérusalem céleste où le croyant, grâce au sacrifice du Christ, a l’espoir d’accéder ; le jardin de roses ou la prairie close où poussent violettes, plantain et fraisiers, et où la Vierge se repose, tenant l’enfant Jésus sur ses genoux, est figure de " l’hortus conclusus ", le jardin clos, lui-même métaphore de la virginité de Marie, dont parle le Cantique des cantiques, et toutes les fleurs et plantes qui y poussent sont symboles de la maternité de la Vierge et de ses diverses vertus, humilité, foi, charité, etc... L’apparence des objets sera fonction des significations dont ils sont les supports : au tympan d’Autun les justes qui se présentent au jugement dernier sont droits, images de la rectitude, tandis que les méchants sont cassés en deux, brisés par le péché. La taille des personnages est indice de leur degré de dignité : sur les enluminures, ou au porche de l’église romane de saint Trophime d’Arles, Dieu est le plus grand et les saints dépassent les hommes ordinaires. L’exemple le plus caractéristique de cette conception de la nature comme miroir du monde spirituel est peut-être la représentation du monde dans les manuscrits. Jusqu’à la fin du XVe siècle, le plus souvent les mappemondes prennent la forme d’un disque entouré par la mer, où les trois continents dont parle la Bible, lorsque Noé partage la terre entre ses fils, sont séparés par la Méditerranée, le Nil et le Don. Or le Nil et le Don sont dans le prolongement l’un de l’autre, diamètre horizontal du disque, et la Méditerranée est verticale, coupant en deux la moitié inférieure du disque, de sorte que la terre circulaire, forme parfaite de la création divine, est timbrée d’une croix, symbole prophétique du salut par le Christ de l’humanité. Tout l’art du Moyen Age est ainsi dépendant, non de ce que sont les choses, mais de leur vocation mystique, et la nature n’est qu’un réservoir de symboles des vérités de la foi.
 
Tout change à la Renaissance quand la culture se laïcise et que les valeurs humanistes supplantent les critères théologiques du jugement. L’art poétique d’Horace propose comme raison de la création artistique l’imitation d’une nature définie comme l’univers des apparences et des comportements, tandis qu’Alberti dans son traité De la peinture, expliquant les règles de la perspective, expose les moyens pratiques de figurer illusoirement le monde et de l’organiser en scène théâtrale où représenter des histoires. C’est désormais le souci de vraisemblance qui régit la représentation. Dans le Décaméron, Boccace loue Giotto de peindre les objets si fidèlement qu’on peut se méprendre et les croire réels. Poussin pourra, quant à lui, affirmer que la peinture est " une imitation faite de lignes et de couleurs, en quelque superficie, de tout ce qui se voit sous le soleil ". L’art se définit dès lors comme mimesis.
 
Cependant, à peine formulée, cette théorie se divise en deux tendances qui ont chacune leurs mythes fondateurs, l’histoire de Zeuxis qui, pour représenter la divine beauté d’Hélène, eut recours à plusieurs jeunes femmes, car aucune ne pouvait lui offrir l’image de la beauté parfaite, et l’exemple contraire de Praxitèle qui trouva en Phryné un modèle satisfaisant pour figurer Aphrodite. D’une certaine façon, le premier récit correspond à la tradition platonicienne qui ne voit dans les objets et les événements concrets qu’un reflet atténué du monde des Idées, seules à participer du Beau en soi, tandis que le second ratifie la conviction aristotélicienne qu’il n’y a pas de monde d’idées transcendantes et que le but de l’art est, non pas d’essayer de s’approcher d’un Beau idéal, mais de donner des équivalents adéquats des beautés naturelles. La tradition académique qui va s’instaurer au XVIe siècle, et dont Bellori ou Félibien se font les chantres au XVIIe siècle, est fondée sur un compromis : Aristote en effet distingue la nature naturée, l’ensemble des apparences, de la nature naturante, le principe créateur des formes naturelles. En fixant pour but à l’art d’imiter la nature naturante, de rivaliser avec sa capacité de création, on définit l’oeuvre d’art comme complément, et non redoublement, de la nature et comme figuration idéalisée du réel. Cette exigence sera sans cesse réaffirmée au cours des siècles et Paul Klee témoigne de son durable effet quand il dit que " l’art doit révéler et rendre visible l’invisible ", c’est-à-dire, pour lui, la beauté.
 
Cependant sous l’influence d’Aristote et d’Horace, qui tous deux avaient fait un parallèle entre littérature et peinture, se développe la théorie complémentaire de l’ut pictura poesis : le but de la peinture est le même que celui de la littérature, décrire les hauts faits des dieux, des héros et des grands hommes, et en donner des comptes rendus séduisants qui du même coup les érigent en modèle d’action. La quête de la beauté se redouble d’intention morale et la mimesis se restreind à l’imitation de la " belle " (entendu au sens de " digne d’admiration " ) nature humaine. Alberti n’avait-il pas d’ailleurs expliqué que l’intérêt essentiel de la perspective était de permettre d’organiser un espace où raconter clairement des histoires ? Une théorie des genres picturaux va en résulter qui classe les genres selon une échelle de dignité morale, à la manière de la hiérarchie des genres littéraires, qui juge l’épopée plus respectable que la tragédie, et celle-ci que l’épître, etc..., tandis que la comédie qui emprunte ses sujets au quotidien est au bas de l’échelle. En peinture, le genre le plus haut est la peinture d’histoire, qui raconte des épisodes de la vie du Christ, des saints ou des personnages bibliques ou les incidents de la fable, aventures des dieux de la mythologie ou des héros de la littérature, antique de préférence ; puis vient le portrait, digne de respect parce qu’il représente l’homme, qui est à l’image de Dieu ; suit la peinture de scènes où figurent des animaux, êtres vivants ; enfin viennent le paysage et la nature morte. On comprend ainsi pourquoi, exception faite des Pays-Bas, il n’y a pratiquement pas de peinture de paysage pour lui-même avant le romantisme. Le paysage n’est conçu que comme le décor des actions et des histoires qui y prennent place. Poussin, si renommé pour l’équilibre de ses paysages, les construit comme des harmoniques narratifs et visuels des histoires figurées sur ses tableaux : villes, ponts, collines et bosquets d’arbres qualifient de leur présence le statut des personnages, rois ou bergers, serviteur du temple ou ermite, et accordent leurs masses à la disposition des groupes de personnages. Ceux qui, comme Vernet ou Constable, s’intéressent au paysage pour lui-même ne le conçoivent pas sans personnages. Tous les peintres, de toute façon, composent leurs paysages, qui – à l’exception des veduta, de Venise ou de Naples, tableaux-souvenirs pour touristes fortunés, mais bourrés d’une foule de personnages – ne sont pas images de sites vrais, mais, conformément à l’exigence d’idéalisation de la nature, lieux imaginaires syncrétiques, sinon plus vrais, en tout cas plus beaux que nature.
 
C’est donc surtout de la nature humaine que se préoccupe l’art humaniste. Lessing, au XVIIIe siècle, écrira encore dans le Laokoon que " la plus grande beauté corporelle ne se trouve que dans l’homme, et chez lui seulement dans la mesure où elle est idéalisée ", et il ne fait pas de doute que David ou Ingres sont d’accord sur ce point. Cette idéalisation prend trois directions. Idéalisation formelle d’abord : le genre du nu (ou les portraits de Vénus, d’Apollon ou des martyrs plus ou moins dénudés) se prête plus particulièrement à la recherche de la beauté corporelle ; idéalisation morale ensuite : les héros sont positifs, et Achille, Hector, saint Jean et saint Georges, Roland ou Renaud exemplifient les vertus qu’ils illustrent par leurs actions ; idéalisation narrative enfin : c’est le problème du decorum, principe de bienséance et de conformité des réalités figurées à ce qui est décent et de bon goût, dont on peut mesurer la rigueur à quelques récriminations célèbres, Ghiberti accusant Donatello d’avoir donné à son Christ en croix le corps d’un paysan, ou les contemporains reprochant à Michel Ange d’avoir représenté dans son Jugement dernier des personnages jeunes et vieux, aux vêtements agités par le vent ; or il est écrit qu’en ce jour ultime il n’y aura plus ni âge ni difformités, et il ne saurait y avoir de vent là où le temps s’est arrêté. On le voit, la bienséance confond ici décence, vérité historique ou théologique et conformité au texte d’origine. Pour les mêmes raisons on reprochera à Poussin de ne pas avoir fait figurer dans son tableau d’Eliezer et Rebecca les dix chameaux que mentionne la Bible.
 
Aux temps de la mimesis et de l’ut pictura poesis, le grand art qui ne saurait être que d’histoire n’est ainsi le plus souvent que la traduction, l’illustration ou le commentaire des textes religieux ou classiques, et la nature qu’il imite est non seulement humanisée et idéalisée, mais aussi moralisée et édulcorée.
 
La traduction en 1674 du Sublime de Longin, auteur grec et donc méritant considération, avait jeté quelque désordre dans cette conception policée de l’art, de la nature et du beau, car Longin trouvait dignes d’admiration des spectacles désordonnés de la nature ou les scènes de terreur susceptibles d’émouvoir la sensibilité de l’artiste. Au cours du XVIIIe siècle, le basculement ainsi amorcé, de critères intellectuels et moraux, fondés en raison et prétendant à l’universalité, à des critères subjectifs et émotifs, justifiés par la sensibilité d’un individu, ne fit que s’accroître. Diderot définit la nature comme ce qui touche la sensibilité et émeut l’imagination. Rousseau confond les deux en enthousiasme ou en extase. Tous deux trouvent beau le singulier, le particulier, s’intéressent aux aspects concrets et transitoires du réel. Le règne de l’universel et du générique touche à sa fin, ainsi que la morale du juste milieu : les cimes glacées des montagnes, la tempête sur le lac, bientôt, avec Chateaubriand, le désert, la forêt obscure, tout ce qui est démesuré, suscite l’admiration, mais aussi le détail, la plante, le brin d’herbe, la pierre à la forme curieuse. La nature est un réservoir inépuisable de formes, de spectacles et de sensations susceptibles de faire éprouver un sentiment de la beauté détaché de toute préoccupation ou finalité morale, et ce sentiment a valeur universelle : les émois du vicaire savoyard sont ceux de tout homme sensible. Par là Rousseau ouvre la voie à Kant pour qui la nature ne cesse de produire de belles formes capables de provoquer l’expérience de la beauté, et pour qui le beau est ce qui procure une satisfaction désintéressée, qui plaît universellement sans concept.
 
Si Kant met l’accent sur la faculté de la nature d’émouvoir, Hegel, théoricien de l’art romantique, insiste plutôt sur la capacité de l’artiste d’être ému. Ce n’est pas la nature en elle-même qui est belle, c’est la manière d’interpréter ses spectacles qui l’est : la beauté d’un paysage au clair de lune n’est que le produit de la façon particulière de l’appréhender, le fruit de la subjectivité de l’artiste, un état d’âme et non un état de fait. La signification que l’on trouve aux paysages ne leur appartient pas, mais leur est affectée par celui qui les observe ou les représente. L’art du paysage pictural ne consiste d’ailleurs pas à essayer de représenter fidèlement les formes de la nature, mais à exprimer les émotions ressenties devant elle, à définir par rapport à elle une attitude de l’esprit, admiration, angoisse, sérénité, etc... Ainsi " la nature est une source où l’art ne peut se dispenser de puiser ", mais c’est l’esprit humain qui crée l’oeuvre d’art et celle-ci ne saurait être simple imitation de la nature, car redoubler ses spectacles est oeuvre mécanique, indigne de l’esprit. La nature et l’art appartiennent à deux ordres différents. L’art s’approprie les spectacles de la nature et l’artiste s’en sert pour exprimer et donner à connaître son monde intérieur. L’art est donc relation d’une extériorité (la nature qui intéresse les artistes romantiques de Ruysdael à Turner sera essentiellement celle des paysages, et d’une intériorité, qui exerce librement ses capacités d’interprétation subjective, sans nul souci d’universalité ou de decorum).
 
Cette conception des rapports de l'art et de la nature, de l'esprit et de la matière, sera infléchie dans un sens mystique par Schelling. Pour lui la nature a une âme et est constituée d'un ensemble de principes antagonistes tendant à leur mutuelle destruction qui, tantôt s'affrontent violemment (tempêtes, météores), tantôt s'équilibrent harmonieusement (le calme après, ou avant la tempête). La beauté et la vérité de la nature sont dans ces équilibres et ces tensions qui sont analogues dans leur essence à ceux qui règlent les mouvements de l'âme humaine. C'est ce que dit Baudelaire dans L'homme et la mer :
 
" La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
  Dans le déroulement infini de sa lame
  Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer
. "
 
Le sentiment de la beauté (devant une tempête, le calme d'un matin, un vaste panorama ou un étroit vallon) résulte de la reconnaissance de spectacles-métaphores de nos états intérieurs. L'art établit un pont entre la nature – image de la grandeur de l'homme, de ce qu'il a de divin en lui – et l'homme, conscience réflexive de ces spectacles. Les tableaux de David Caspar Friedrich, qui montrent souvent un personnage solitaire, vu de dos, projection dans le tableau de l'artiste (ou du spectateur), contemplant quelque paysage insolite et grandiose, sont les plus explicites illustrations de cette conception de la nature comme miroir mobile des passions de l'âme et de l'art comme lieu de révélation de cette essentielle correspondance.
 
La philosophie de Schelling procura des aliments au symbolisme, puis au surréalisme qui voulait, selon le mot de Breton, " élargir l'esprit humain à la démesure du réel ". Mais l'esthétique de Hegel, par la part essentielle qu'elle faisait à la subjectivité et au libre arbitre de l'artiste, était grosse de plus radicales révolutions artistiques. Car, que les artistes se mettent à dissoudre les formes dans la lumière, comme les impressionnistes, à construire les volumes par la couleur disposée en touches juxtaposées apparentes de sorte que se découvre le travail du peintre qui devient le véritable sujet du tableau (comme Cézanne) ou à déconstruire les objets et à disloquer l'espace (comme les cubistes) ou encore à schématiser le réel jusqu'à ce qu'il ne soit plus reconnaissable (comme Mondrian ou Kandinsky), ils ne faisaient que tirer des conclusions de plus en plus antinaturelles de la double postulation de Hegel, que l'artiste est un démiurge et la nature un dictionnaire où l'artiste puise librement pour composer son discours.
 
Celui-ci a été tour à tour un discours amoureux de Dieu, puis de la nature humaine, avant de l'être de la nature élémentaire et atmosphérique, et enfin d'être un discours amoureux de lui-même, quand la peinture et la sculpture, avec le cubisme, se firent réflexives, spéculaires, spéculation sur leurs modalités d'être et d'apparaître. Vint alors le temps où l'art ne se préoccupa plus de nature, quelle que soit la définition que l'on prête à ce mot. La rupture entre art et nature fut solennellement proclamée au moins deux fois, par Malevitch peignant son abstractissime et dénaturé carré blanc sur fond blanc et par Marcel Duchamp exposant son sèche-bouteilles ou sa roue de bicyclette qui, pour être oeuvres d'art, doivent renoncer à leur statut naturel. Depuis, le discours de l'art ne peut plus être discours amoureux de la nature, tout au plus flirt néo-réaliste ou néo-expressionniste, ou concubinage du pop art ou de farte povera, mais sans passion, car l'art est désormais exercice du simulacre.


 
 
kestion kon !!
ca ta pris combien de temps a taper ca  ?? [:autobot]  
 :hello:

Reply

Marsh Posté le 17-05-2005 à 20:24:20   

Reply

Marsh Posté le 17-05-2005 à 20:33:10    

balaste a écrit :

kestion kon !!
ca ta pris combien de temps a taper ca  ?? [:autobot]  
 :hello:


 
 
ctrl C, ctrl v  :whistle:


---------------
I'm real when it's usefull !
Reply

Marsh Posté le 17-05-2005 à 20:41:20    

Jack'o'Lantern a écrit :

ctrl C, ctrl v  :whistle:


J'allais le dire :D


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Friedrich Nietzsche : Le christianisme et l'alcool, les deux plus grands agents de corruption
Reply

Marsh Posté le 23-05-2005 à 11:20:40    

Jack'o'Lantern a écrit :

ctrl C, ctrl v  :whistle:


Pas si sure [:gratgrat]. L'Antichrist c'est quelqu'un qui réfléchit pour le plaisir. Il devait déjà avoir des notions sur la question, mais il est capable d'avoir rédigé ça exprès. Et en plus, c'est intéressant.


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Prison d'été, prison d'hiver, prison d'automne et de printemps, bagne pour petits et grands - Prévert, Le Roi et l'Oiseau
Reply

Marsh Posté le 06-07-2005 à 18:25:24    

j'aime bien, il y en a qui ne se casse pas la tête et écrivent des anneries genre : "Ben y a les salades 4 saisons aussi".
 
Pour ceux qui le sujet n'interressent pas, vous avez que ca à faire franchement de répondre des conneries.
 
 
Alors que Antichrist à répondu sérieusement à la question !!
C'est peut-être le seul qui a compris ma question !!!
Merci c'est très interressant,même si c'est un peu trop de philosophie !!!
 

Reply

Marsh Posté le 09-07-2005 à 15:16:15    

Juste en commentaire du dernier paragraphe de l'Antichrist.
 
Pour moi, le cinéma est un art et un art qui a encore tout à voir avec la nature. On peut diviser le cinéma en deux grands courants, un courant orphique issu des frères lumière pour l'un et un courant prométhéen issu de Méliès pour l'autre. Ces deux courants sont aussi caractéristiques d'une attitude face à la nature selon Pierre Hadot.
 
Et sinon, où placer le land-art sinon proche d'un discours amoureux de la nature ?
 
http://puffin.ch/landart/bilder/schilfbogen.jpg

Reply

Marsh Posté le 10-07-2005 à 20:33:03    

la nature est une source d'inspiration essentielle pour tous les arts:poésie,peinture,dessin,cinéma,etc...

Reply

Marsh Posté le 19-07-2005 à 23:07:51    


 
 
Si "La nature" est le nom de la bière, oui !  :na:  

Reply

Marsh Posté le 19-07-2005 à 23:10:04    

la nature est une source d'inspiration et d'expiration, d'inspiration et d'expiration, d'inspiration et d'expiration.....

Reply

Marsh Posté le 21-07-2005 à 04:05:07    

Selenium a écrit :

Rien que pour la poesie aussi.. C'est fédérateur la nature. Les sentiments sont moteurs et la nature sert alors souvent de support (je parle pour moi là :)


 
Tu es poète?

Reply

Marsh Posté le 21-07-2005 à 12:30:30    

chez l'homme évidemment !mais c'est vrai que la nature est essentielle

Reply

Marsh Posté le 31-07-2005 à 23:39:40    

bah, qu'est-ce que l'inspiration?  :o  :hello:

Reply

Marsh Posté le 01-08-2005 à 00:02:25    

Pour ceux qui ont pas encore pris de vacances, et qui vont faire un tour par Barcelone, vous trouverez sur place le travail d'un architecte contemporain célèbre qui a beaucoup oeuvré sur Barcelone : Antoni Gaudi
 
http://www.gaudidesigner.com/franc [...] /accF.html
 
Visitez le site linké, les nombreuses réalisations architecturales sont toutes inspirées de la nature, de près ou de loin. On aime ou on aime pas, en tout cas c'était un clin d'oeil au topic ! La Casa Batllo par exemple, reprend beaucoup d'éléments de la mer.
 

Citation :

La nature est la source d'inspiration primaire  
Pour Gaudí, il n'y a pas de véritable création. Il n'y a qu'imitation et interprétation de la nature. Il s'agit, selon ses mots, de "copier le grand livre toujours ouvert de la nature".


 :hello:


Message édité par sodafone le 01-08-2005 à 00:06:39
Reply

Marsh Posté le 01-08-2005 à 11:16:55    

:) l'inspiration c'est chercher dans quel domaine on va exercer son art

Reply

Marsh Posté le 01-08-2005 à 16:54:48    

Je dirais que la nature est démodée et qu'elle relève du pathos, du besoin de percevoir un semblant de beau lié à l'enfance. A ce titre elle est à ranger avec les tubes qu'on relance pour les quadras afn qu'ils ne se sentent pas perdus, distancés par l'avenir. Il est important d'avoir la nature pour vivre (oxygène et nourriture), mais il faut la sublimer par une nouvelle façon de la voir. La nature c'est aussi les crottes de chiens et s'il se trouve quelqu'un ici pour les admirer je ne lui tire pa smon chapeau. Je peux admirer autant une piaule fermée sinon plus qu'un morceau de vert. C''est pourquoi mes poésies n'y font pas directement référence. je ne suis pas contre la nature, cependant il faut apprendre à la dépasser, à finalement voir la nature partout même dans un building et ne pas la voir où elle est. Il faut renverser les perspectives.

Reply

Marsh Posté le 01-08-2005 à 17:02:36    

Oui, comme ça si on attérit en prison on ne sera pas dépaysé, il suffira de s'imaginer être en liberté.
Puis si on tombe malade au point de devoir bouffer avec un tube il suffira de s'imaginer en train de couper un bon steack.
Oublions ce qui nous entoures et allons voir une pute en s'imagineant qu'elle est notre femme.
Vive le futur avec un casque de simulation.

Reply

Marsh Posté le 01-08-2005 à 17:04:53    

on a essayé de faire battre les ailes des premiers avions ...


---------------
All your Bayes are belong to us !
Reply

Marsh Posté le 01-08-2005 à 17:13:30    

je suis un solipsiste comme Descartes. Je pars du concept que ce qu'on voit n'est pas forcément vrai et est le fruit de notre imagination, alors on peut le modifier à volonté. Evidemment, je sais bien que ce qui nous entoure, passé ce déconstruction du monde cartésienne, est réel, mais il nous reste l possibilité de le voir autrement. Pourquoi la nature serait-elle belle? parce qu'on nous apprend à la trouver belle. Déconstruisons pour rebâtir et nous trouverons qu'une citerne c'est aussi beau que la nature, ou ce que vous oulez. C'est le solipsisme, les choses sont comme je le sperçois, elels existent à partir de moi. Et ensuite, je progresse pour atteindre els certitudes de l'existence.

Reply

Marsh Posté le 02-08-2005 à 18:05:13    

Jipege a écrit :

on a essayé de faire battre les ailes des premiers avions ...


 
ha ha ha!

Reply

Marsh Posté le 02-08-2005 à 18:22:19    

Le Surrealiste a écrit :

je suis un solipsiste comme Descartes. Je pars du concept que ce qu'on voit n'est pas forcément vrai et est le fruit de notre imagination, alors on peut le modifier à volonté. Evidemment, je sais bien que ce qui nous entoure, passé ce déconstruction du monde cartésienne, est réel, mais il nous reste l possibilité de le voir autrement. Pourquoi la nature serait-elle belle? parce qu'on nous apprend à la trouver belle. Déconstruisons pour rebâtir et nous trouverons qu'une citerne c'est aussi beau que la nature, ou ce que vous oulez. C'est le solipsisme, les choses sont comme je le sperçois, elels existent à partir de moi. Et ensuite, je progresse pour atteindre els certitudes de l'existence.


 
Tu peux develloper ca m'interesse énormement ce point car je suis pas d'accord avec toi là dessus :)

Reply

Marsh Posté le 02-08-2005 à 18:24:51    

enfin quelqu'un qui bien que d'un avis contraire (ce qui démontre qu'il n'est pas moi contrairement aux dires des mauvaises langues)veut discuter courtoisement.
Je te réponds dans un instant.

Reply

Marsh Posté le 02-08-2005 à 20:02:52    

Bah alors ? :D

Reply

Marsh Posté le 02-08-2005 à 20:50:06    

j'arrive, j'arrive, ton  insistance démontre encore mieux que nous ne somme spas la même personne.  
 
Nous naissons sans présupposés, sans acquis intellectuels, autrement dit nous naissons "nature", nous grandissons "culture". Vivant dans un monde qui a peur du progrès, de l'innovation (même en littérature), les simples personnes n'arrivant pas à vivre hors des bras de maman, trouvent des maman symboliuqes qu'ils têtent, la mère nourricère est alors la nature, la Terre.  
Pourquoi la choisissent-elles plutôt qu'autre chose? Souvenirs d'enfance à gambader dans les prés, à la mer et j'en passe. Il y a une nostalgie qui se construit et ne se défait plus même quand ils sont en présence de la nature. Comme tu ne rejettes pas ta mère, tu ne rejettes pas la nature. Ta mère tu la trouves belle même s'il se peut qu'elle ne le soit pas, il en va de même pour la nature. Nosu la percebons comme belle,mais il se peut que ce soit le plus gros laideron de l'univers. Et pour le savoir, il faut déconstruire avant de reconstruire.  
Rhum à coule flots.
 Flots  coule à Rhum.  
   Faire couler les flots à Rome.
 J'ai déconstruit pour reconstruire.
 
 
Voici ma démarche soliptique, c'est le cartésianisme:
 
1) je ne suis pas sûr que quelque chose existe
2) je me rends compte que si je pense, j'existe. Cogito ergo sum (dans mon poème). Au moiins moi j'existe.
3) J'ai la conscience du bien en moi or je ne suis pas bon, d'où cela vient-il?
 
Là Descartes se fourvoit en disant que ça vient de Dieu et que donc Dieu existe, car nous savons que son existence est soumise à fort doute. Au lieu d eparler de l'idée de bien en nous, parlons de celle du beau.
D'où nous vient l'idée du beau?
Nous avons une tentation du beau, mais à la naissance nous ne savons ce que c'est. On nous l'inculque. Vos goûts peuvent être différents, on vous apprendra le bon goût pour vous redresser. Depuis des millénaires et millénaires ont prétend que la nature est belle et que rien ne la remplace alors ça s'est imprimé sur nos cerveaux.
Or la nature si elle est utile (nourriture et oxygène) n'est pas forcément belle. Nous n'en savons rien. Il faut remettre en question. A ce jour, il n'y a pas de réponsee à la question qui ait vraiment été réfléchie et qui se démontre logiquement.  
Moi-même, je dois admettre que la nature je la perçois comme belle, mais cela ne signifie pas qu'elle l'est dans l'absolu et je m'exerce à voir le reste aussi beau qu'elle, sinon plus. Un effort de reconstruction s'impose. Voir la beauté non dans la nature, mais dans le a-nature et c'est pourquoi mes poésies ne font pas mention directement de la nature.
 
J'espère avoir répondu à ta question rigolan que je ne connais pas, mais que je trouve courtois.

Reply

Marsh Posté le 02-08-2005 à 21:08:00    

Le Surrealiste a écrit :

j'arrive, j'arrive, ton  insistance démontre encore mieux que nous ne somme spas la même personne.  
 
Nous naissons sans présupposés, sans acquis intellectuels, autrement dit nous naissons "nature", nous grandissons "culture". Vivant dans un monde qui a peur du progrès, de l'innovation (même en littérature), les simples personnes n'arrivant pas à vivre hors des bras de maman, trouvent des maman symboliuqes qu'ils têtent, la mère nourricère est alors la nature, la Terre.  
Pourquoi la choisissent-elles plutôt qu'autre chose? Souvenirs d'enfance à gambader dans les prés, à la mer et j'en passe. Il y a une nostalgie qui se construit et ne se défait plus même quand ils sont en présence de la nature. Comme tu ne rejettes pas ta mère, tu ne rejettes pas la nature. Ta mère tu la trouves belle même s'il se peut qu'elle ne le soit pas, il en va de même pour la nature. Nosu la percebons comme belle,mais il se peut que ce soit le plus gros laideron de l'univers. Et pour le savoir, il faut déconstruire avant de reconstruire.  
Rhum à coule flots.
 Flots  coule à Rhum.  
   Faire couler les flots à Rome.
 J'ai déconstruit pour reconstruire.
 
 
Voici ma démarche soliptique, c'est le cartésianisme:
 
1) je ne suis pas sûr que quelque chose existe
2) je me rends compte que si je pense, j'existe. Cogito ergo sum (dans mon poème). Au moiins moi j'existe.
3) J'ai la conscience du bien en moi or je ne suis pas bon, d'où cela vient-il?
 
Là Descartes se fourvoit en disant que ça vient de Dieu et que donc Dieu existe, car nous savons que son existence est soumise à fort doute. Au lieu d eparler de l'idée de bien en nous, parlons de celle du beau.
D'où nous vient l'idée du beau?
Nous avons une tentation du beau, mais à la naissance nous ne savons ce que c'est. On nous l'inculque. Vos goûts peuvent être différents, on vous apprendra le bon goût pour vous redresser. Depuis des millénaires et millénaires ont prétend que la nature est belle et que rien ne la remplace alors ça s'est imprimé sur nos cerveaux.
Or la nature si elle est utile (nourriture et oxygène) n'est pas forcément belle. Nous n'en savons rien. Il faut remettre en question. A ce jour, il n'y a pas de réponsee à la question qui ait vraiment été réfléchie et qui se démontre logiquement.  
Moi-même, je dois admettre que la nature je la perçois comme belle, mais cela ne signifie pas qu'elle l'est dans l'absolu et je m'exerce à voir le reste aussi beau qu'elle, sinon plus. Un effort de reconstruction s'impose. Voir la beauté non dans la nature, mais dans le a-nature et c'est pourquoi mes poésies ne font pas mention directement de la nature.
 
J'espère avoir répondu à ta question rigolan que je ne connais pas, mais que je trouve courtois.


 
C'est tres interessant, en résumé c'est une question de point de vue tout simplement, jsuis assez d'accord avec toi sauf sur un point, la déconstruction pour reconstruire, oui si tu veux, mais pour quoi faire ? dans quel but ? tu avoues trouver la nature belle, alors pourquoi ne pas t'en tenir qu'à ça ? pourquoi veux tu modifier ta perception de la vie ? si j'ai bien compris, tu voudrais par exemple changer tes criteres de beauté, par exemple finir par trouver une brosse à dent plus belle qu'une rose. Ce qui doit etre tres difficile pour le ressentir reellement, et si t'y arrives, ca tauras apporté quoi ?
 
Tu es peut etre un éternel insatisfait, tu te lasse vite de ce qui t'entoure et tu éprouve toujours le besoin de modifier ta perception des choses :spamafote:

Reply

Marsh Posté le 02-08-2005 à 21:22:06    

Pas du tout, et je te remercie de tes questions qui témoignent que nous sommes 2 personnes. Grâce à cela je peux mieux expliquer ma révolution : j'ai bien dit que ma poésie devait être une révolution, or révolution c'est faire un tour pour revenir au point de départ. mais entre temps on a grandi, notamment intellectuellement, on s'est enrichi, on a vu. Ma déconstruction précède la reconstruction pour mieux apprécier ce qui est autour de nous.

Reply

Marsh Posté le 02-08-2005 à 21:32:53    

Le Surrealiste a écrit :

Pas du tout, et je te remercie de tes questions qui témoignent que nous sommes 2 personnes. Grâce à cela je peux mieux expliquer ma révolution : j'ai bien dit que ma poésie devait être une révolution, or révolution c'est faire un tour pour revenir au point de départ. mais entre temps on a grandi, notamment intellectuellement, on s'est enrichi, on a vu. Ma déconstruction précède la reconstruction pour mieux apprécier ce qui est autour de nous.


 
En l'occurence tu dévie le sujet du topik vers ton poeme, on est pas là pour parler de ton ambition personelle ici (le prend pas mal) mais pour parler du beau.
 
Et on parlait de la nature, pourquoi se forcer à la déconstruire, c'est à dire ne plus la voir comme on a lhabitude de la voir ?

Reply

Marsh Posté le 02-08-2005 à 21:37:46    

comme je l'ai dit, pour faire le tour de ce qui est à côté et revenir au point de départ et c'est aussi ce que fait ma poésie. Elle n'a pas pour but de saccager, mais de revenir au point de départ après avoir explorezr d'autres genres. Merci de me donner cette occasion d'explication.

Reply

Marsh Posté le 02-08-2005 à 21:46:49    

Le Surrealiste a écrit :

comme je l'ai dit, pour faire le tour de ce qui est à côté et revenir au point de départ et c'est aussi ce que fait ma poésie. Elle n'a pas pour but de saccager, mais de revenir au point de départ après avoir explorezr d'autres genres. Merci de me donner cette occasion d'explication.


 
Jai toujours du mal à imaginer concretement l'interet :/

Reply

Marsh Posté le 03-08-2005 à 14:31:34    

moi aussi, je ne comprends pas trop.   Tout en admettant que si questionnement il y a, c'est qu'il y a peut-être une raison cachée. Justement ne pas comprendre donne envie d'en savoir plus. Attendons qu'il revienne.

Reply

Marsh Posté le 03-08-2005 à 14:33:55    

lloyd57 a écrit :

moi aussi, je ne comprends pas trop.   Tout en admettant que si questionnement il y a, c'est qu'il y a peut-être une raison cachée. Justement ne pas comprendre donne envie d'en savoir plus. Attendons qu'il revienne.


 
Attendons  :)

Reply

Marsh Posté le    

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