Besoin d'avis constructifs sur mon roman (heroic fantasy).
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Marsh Posté le 07-04-2013 à 17:20:24
Bonjour.
Je ne sais pas très bien comment fonctionne ce site, mais j'y ai déjà vu des personnes y poster des morceaux de leurs romans, donc j’espère être au bon endroit.
Voila, ceci est le chapitre 1 de mon roman "Avant le Réveil" (qui pourrait se situer entre le roman héroïc fantasy et ceux de capes et d'épées). J'apprécierai que vous me donniez votre avis, et j'accepte avec grand plaisirs tout vos commentaires, constructifs de préférence.
Pour les plus jeunes d'entre vous, il y a du sang , des gros mots , et plein d'autre chose qui ne vous sont pas recommandés, passez votre chemin !
un grand merci.
PS: le texte, même si il n'est pas super, est protégé.
Scargo.
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Chapitre 1 :
La goutte de sueur dévala mon front dans une trajectoire humide. Elle bifurqua rapidement pour continuer sa course effréné le long de mon nez, sembla hésiter à faire le grand saut, et resta suspendu un moment dans les air en me chatouillant allégrement… Je la fit partir d’un souffle .
Trois heures que j’étais allongé dans la terre, recouvert de fougères, le menton dans la poussière, à me faire dévorer par tous les insectes du coin !
Trois heures à attendre, et cet enfoiré n’avait toujours pas montré le bout de son museaux, le soleil était pourtant bien haut dans le ciel maintenant, mais tout le monde continuait de ronfler dans les tentes.
Je sortis mon dernier morceau de pain de ma petite besace mitée, et entrepris de le grignoter tranquillement. Il avait un léger goût de moisie qui me fit soupirer. J’avais vraiment besoin de cette tête ce jour là, si je voulais espérer manger à ma faim cette semaine…
J’espérais que Brashek soit le premier à se lever ce matin là. Si par malheur il était accompagné, cela risquait fort de compliquer les choses.
Du haut de ma cachette, j’observais entre les arbres le petit tas de chapiteaux gris en contrebas, au milieux duquel les dernières braises d‘un feux de camps finissaient de se consumer en rougeoyant.
L’endroit était parfait pour se débarrasser de quelqu‘un. Les arbres réduisaient la vision, et il devait être relativement facile d’y éliminer une cible isolée… Même si cette cible était un bandit rusé et qu’elle se nommait Brashek.
C’était le doyens lui même qui m’avait indiquer ou trouver le bandit dans la grande forêt, son village se faisait rançonner depuis maintenant prés d’un an par le salaud en question et sa bande de traines savates, aussi n‘avait il eu aucun scrupule à me signaler l‘emplacement de leur campement.
Si je m’étais bien renseigné, ils devaient normalement être sept au total, et tous avec plus ou moins d’habileté une foi l‘épée en main, étant donné qu’ils avaient réussis à venir à bout de la demi douzaine de miliciens qui se trouvaient à Bourgpreux il y avait encore quelques mois de cela...
Mais c’était surtout Brashek qui m’intéressait, leur chef. En plus d’être le cerveaux de sa bande, c’était aussi de loin le plus doué avec une arme, et à ce que j‘avais entendu dire, il aurait même été colonel dans la légion de Miahras, avant que celle si ne soit réduite en poussière par Les Trois. Depuis il écumait la grande forêt et s’attaquait aux petites localités comme celle-ci.
A vrais dire, c’était de loin mon plus gros contrat jusqu’à maintenant, trop gros pour moi affirmaient certains, mais voila, cinquante pierres pour une seule tête, ça ne se loupe pas .
Le fil de mes pensées fut interrompu par quelques mouvement de tissus dans une des tentes, un homme en sortit en chemise, et alla boire bruyamment dans l’un des tonneaux qui longeaient les tentes sales du campement. Je soupirais profondément, combien de temps allais-je encore devoir patienter ? Je me demandais comment j’avais pu trouver cette position agréable lorsque j’avais pris le soin de m’allonger discrètement en haut de mon petit talus peu avant l’aube, je n’était même plus certain de sentir tous mes membres tant ils me semblaient engourdis…
J’étais encore en train de râler intérieurement lorsque la devanture de la plus grande tente se souleva à son tours, et j’aperçu enfin ma proie. Grand et musclé, le crane chauve et le corps d’une blancheur presque vive, il était imposant. Son torse nu était bardé de cicatrices boursoufflées ne sachant vers quelle couleur pencher, certaines étaient d’un roses vifs, alors que d’autre semblaient tirer sur le mauve foncé selon l’éclairage, et malgré une couche de graisse superficiel au niveau de l‘abdomen, j’imaginais sans peine qu’à une époque son nom fut craint sur les champs de bataille…
A moitié nu au milieu des tentes , il bailla à s’en décrocher la mâchoire, et se mit en route doucement.
J’avais pris le soin de me placer en haut du petit dénivelé qui cachait du campement l’endroit ou ces messieurs venaient pour soulager leurs besoins . Ce n’était pas très éloigné des tentes, mais cela pouvais suffire, à condition d’être suffisamment silencieux .
Après s’être longuement étiré à grand renfort de grognements, il finit enfin par s’enfoncer dans la forêt pour profiter d’un peu plus d’intimité. Je préparais ma dague noircie au charbon, et commençais à me déplacer silencieusement dans sa direction alors qu’il me tournait le dos. Il me fallait faire attention au bruit de mes pas, et je pris soin d’éviter les branches mortes et autre tas d’aiguilles de pins sèches qui jonchaient le sol pour ne pas trahir ma présence. Les chiffons que j’avais pris soin d’enrouler au préalable autour de mes bottes rapiécées réduisaient au maximum les possibles craquements alors que je m‘approchais de ma proie. Il se mit à uriner bruyamment en reniflant, c’était parfait. Plus que quelques pas séparaient maintenant sa nuque de ma lame, je retins ma respiration, et continua d’avancer précautionneusement.
Sept pas… Six pas… Doucement, j’élevais mon bras, prêt a frapper…
Je n’eu pas le temps de voir arriver le revers de son avant bras qui m’envoya instantanément au tapis: l’enfoiré m’attendait !
Pas le temps de réfléchir, le voici déjà se jetant sur moi dans un grognement sourd. Une chance qu’il n’ait pas eu d’arme à ce moment, la mienne m’avait échappé dans l’action, et je me retrouvais alors à défendre ma peau bec et ongle, contre cette brute qui devait bien peser deux fois mon poids.
Il se mit de m’étrangler, l’enfant de salaud avait des mains dures, et je n’arrivais pas à lui faire lâcher prise tant il m’écrasait. Je le mordis, et lui arracha un bon petit bout d’avant bras poilue ainsi qu‘un juron bien grossier. J’eu à peine le temps d’apercevoir l’un de ses gros poings se dresser au dessus de ma tête alors que je tentais désespérément de reprendre ma respiration, que déjà il s’abattait sur moi avec une violence inouïe.
Une douleur aigue parcourue mon visage, ma vision se troubla, et c’est a demi conscient que je sentis du bout de mes doigts mon arme tombée plus tôt .
Je la saisis difficilement, et lui enfonça dans le bas ventre .
Le bougre m’asséna un nouveau coup sur le nez, et je manquais de m’évanouir alors qu’il se remettait à m’étrangler comme si rien ne s’était passé. Je tentais tant bien que mal de retirer le couteaux mais il était bien enfoncé. Les yeux fous du bandit semblait sur le point de sortir de leur orbite, et de la bave s’échappait en long filets visqueux de la commissure de ses lèvres alors qu’il m’adressait en grognant un sourire carnassier, comme ravis de me voir étouffer ainsi sous ses mains. Dans un ultime effort je réussis à extraire la lame du corps de mon adversaire, et à demi conscient, je put sentir un geyser de sang chaud jaillir sur mon bras. Ma vue se troubla un peu plus encore lorsqu‘il resserra sa prise avec fureur, l’asphyxie me gagna, je ne pouvais plus rien faire, et j’essayais vainement de repousser ses énormes mains qui m’étranglaient. Je me sentis partir, et finis par sombrer dans le néant…
Lorsque j’émergeais, j’étais sous le corps sans vie de Brashek, je ne comprenais pas très bien ce que je faisais ici, mais les bruits de bottes et les cris affolés qui se rapprochaient de moi me ramenèrent rapidement a la réalité.
Il fallait que je m’en aille rapidement, les hommes du bandit se rapprochaient de moi à toute vitesse, surement alerté par les bruits de lutte .
Je pouvais déjà les apercevoir par-dessus l’épaule du cadavre de leur chef, ils fonçaient vers moi tous torse nus, et deux d’entre eux courraient même entièrement à poils, l’épée a la main.
Je repoussais le corps sans vie qui m’empêchait de me lever en proférant quelques impiétés. Qu’il était lourd l’enfoiré !
Cela m’embêtait, mais il fallait me résoudre à laisser sa tête ici, où je savais pertinemment qu’un de ces abrutis à demi habillé irait l’empocher à ma place. Je ramassais ma lame en toute hâte et me mis à fuir sans plus de cérémonie. Malheureusement, je n’eu pas le temps de faire trois pas que je m’aperçut que deux des brigands, un peu plus malin que la moyenne de leur confrère, avaient préféré escalader le surplomb terreux qui nous entourait pour mieux me prendre à revers.
Je ne pris pas le temps de réfléchir, et me mis à accélérer de plus belle en direction de mes deux opposants.
Je surpris le premier et réussis a lui planter mon arme dans le ventre tout en l’envoyant valser d’un coup d’épaule. J’eu tout juste le temps de relever ma dague devant moi, que le second se jeta sur moi en agitant dangereusement un gourdin au dessus de sa tète. J’esquivais de justesse le coup qui vint frapper le sol prés de moi dans un bruit sourd . Ma lame taillada le bras du lascar et je profitais de son élans pour lui décocher un puissant coup genou aux parties génitales, l’homme s’effondra sur le coup.
Un choc m’envoya bouler en avant, l’un de mes poursuivant venait d’envoyer quelque chose sur le coté gauche de mon dos, une pierre, une hache, je n‘en avais pas la moindre idée, et aucune envie de prendre mon temps pour le savoir. Je me relevais une fois de plus comme je le pus, soufflant et crachant de peur… Mais il était déjà trop tard, ils m’avaient rattraper, et se mirent à m’encercler prudemment… Tout le monde était encore un peu essoufflé de sa petite course, moi le premier, et ils prirent un instant à me jauger de leur regards haineux.
Deux d’entre eux avaient le pénis a l’air libre, et une grande épée en mains. Les deux autres avaient certes plus de pudeur, mais de tout aussi beau couteaux. Une chance pour moi que personne n’ait eu d’arc ou de lance, pensai-je sans m’en rendre compte. Une remarque parfaitement inutile sur le moment vous avouerai-je, à quatre contre un, les jeux étaient quasiment fait… Ces enfoirés allaient probablement me percer un deuxième nombril d’ici quelques secondes, et moi ,je ne savais pas quoi faire pour y remédier. J‘allais crever, là, dans les feuilles, saigné comme un porc, c’était aussi simple que ça…
Tous les quatre se mirent à me tourner autour, arme levée. Je sentais mon sang qui battais dans mes tempes à un rythme jusqu’à alors inégalé, le bruit me paraissait assourdissant.
« - Les gars, je vais m’en aller tranquillement, et vous pourrez récupérer les primes qui sont sur leurs têtes, lâchais-je sans trop de conviction.
- Va t’faire, on te tue, et après ça on ira toucher l’argent espèce de … » il n’avait pas finit sa phrase, que je lui plantais déjà mon arme en travers de la gorge. Les trois autres non plus n’avaient rien vu venir, mais ils furent tout de même assez prompt à réagir, et je pus sentir une des épées me frôler le bras, puis une autre m’entailler carrément l’épaule opposée. Je lâchais un cri de douleur et me jeta sans plus de cérémonie sur mon opposant le plus proche, arme à la main. Je fus avantagé par la petite taille de ma dague au corps a corps, et je réussis à lui lacérer le ventre à plusieurs reprises. Je redoutais à tout instant un coup d‘épée sur le dos, mais dans le tumulte de l’action, les deux hommes restant semblaient hésiter à me frapper, probablement plus par peur de risquer de blesser leur compagnons malencontreusement, que par crainte de me faire du mal. Je repoussais ma victime de toute mes forces en direction de ses collègues, et me plaçais tant bien que mal dos à un arbre, histoire de protéger mes arrières.
Je pouvais lire la fureur sur leurs visages hirsutes. Celui que je venais de blesser serrait les dents, pâle comme un mort. Il gardait une de ses mains sur sa blessure pour empêcher du mieux qu’il pouvait son sang de se répandre, mais son autre bras continuait de brandir son arme... L’enfant de salaud !
Ils formèrent rapidement un arc de cercle face a moi sans me lâcher du regard, à la recherche du moment propice pour m’attaquer.
La tension était palpable, je les voyais lentement et inexorablement se rapprocher de moi. Je pouvais observer tous les petit détails de leur caboche poilue, qu’ils étaient moches les lascars, et franchement sale ! C‘est fou les trucs con auquel on pense dans des moments pareils…
J’étais sur le point de me faire dessus, quand tout un coup, l’homme que j’avais blessé auparavant vacilla ,et tomba à genou dans un grognement sourd. C’était plus que ce qu’il m’en fallait, et je profitais de la diversion créé pour lancer l’attaque moi même. J’eu l’avantage sur l’homme le plus a ma droite, et je réussis à le poignarder au cœur, d’un coup puissant, tout en évitant son coup d’épée maladroit. Malheureusement ma chance s‘arrêtât là, et la lame de ma dague resta coincé dans son sternum et se brisa dans un claquement métallique alors que je tentais de la retirer en toute hâte ! La suite fut encore plus brouillonne, le dernier larron debout se jeta sur moi avec une force impressionnante, et m‘emporta avec lui dans les air avant de retomber violement. Je me fêlais probablement une cote ou deux sur une racine au passage, et mon souffle s’en retrouva violement coupé.
Nous luttâmes pendant un cours instant au sol, ou aucun de nous deux ne réussit réellement à toucher son opposant. Je mordais , je griffais, je donnais des coup de pommeaux de ma dague brisée comme je pouvais, tout en m’appliquant à éviter moi même un coup de surin rouillé .
Je réussis finalement à créer une ouverture en lui enfonçant mes doigts dans les yeux, il recula sa tète en hurlant, et j’en profitais alors pour lui taillader la gorge avec le peu de lame qui restait sur mon arme. Son hurlement se transforma en gargouillis, alors qu’un flot de sang me gicla au visage. Les yeux apeurés de mon adversaire s’assombrir rapidement alors que la vie s’échappait de son corps en même temps que son sang. Je le repoussais dans un ultime effort, et m’effondrais sur le sol ensanglanté .
Le calme était revenu dans la forêt roussie par l’automne, et seul les sanglots de l’homme que j’avais blessé au ventre un peu plus tôt, venaient briser le silence .
Allongé sur le dos, au milieux des brindilles de pins ,et de six cadavres et demi, je ne pus m’empêcher de retenir un rire qui remonta du plus profond de mes tripes : j’étais vivant !
Je me relevais comme je pouvais, mais la tète me tourna aussitôt debout , et je manquais de m’étaler sur le sol en beauté. Mes blessures semblaient moins grave que ce que je pensais au tout début, mais il me faillait tout de même prendre garde et me dépêcher si je ne voulais pas me vider de mon sang.
Je ramassais au passage un couteaux sale sur l’un des cadavres et me dirigeais en clopinant en direction du dernier survivant.
L’homme gisait sur le sol, roulé en boulle comme un chien, en me tournant le dos. Je pouvais l’entendre geindre doucement et appeler sa mère en pleurant alors que je m‘approchais pas à pas.
Ses gémissements redoublèrent d’intensité lorsqu’il prit conscience de ma présence prés de lui, et il manqua de s‘étouffer dans son sang et ses larmes .
« - ne me tuez pas…pitié… s’il vous pait… pitié… » lâcha t’il dans un sanglot.
Je déglutie difficilement, je ne me sentais pas très bien. Mon regard se posa sur l’arme rouillée que je tenais entre mes doigts, je n‘étais pas sûr, plus sûr, de vouloir le faire.
Tuer un homme qui souhaite vous ôter la vie, c’est une chose. C’est lui, ou moi, c’est aussi simple que ça, et je vous assure que l‘on ne se pose pas longtemps la question : « Au diable l’éthique ! » s’écrions nous tous dans notre fort intérieur dans ce genre de moment… Seulement, quelqu’un qui vous supplie en pleurant, et qui ne peut pas se défendre, c’est autre chose, c‘est plus dur à justifier pour sa morale, ça semble moins simple sur le moment, comme anormal, déplacé...
Mes yeux se posèrent sur les cadavre qui gisaient ça et là prés des grands troncs en un tableau macabre.
Les corps nus et ensanglantés semblaient me fixer de leur regard vide, et une odeur de chair et d’hémoglobine chaude entra insidieusement par mes narines, me donnant la nausée.
Je ne savais plus ce que je devais faire, ni ce pourquoi je l‘aurai fait, le gout du sang avait envahit ma bouche, ce gout de fer qui me dégoute tant, et mes mains tremblaient, je n’arrivais pas à bouger. Malgré qu’il me tourna le dos, je pouvais apercevoir les tripes de ma victime se répandre peu à peu sur le sol devant lui.
« -s’il vous plait…j’ai une fille… pitié… ma fi… »
Je lui enfonçais violement la lame dans la tempe, à plusieurs reprise, pour le faire taire, je ne pouvais plus supporter ça. Je me mis à m’acharner sur lui. Des larmes salés tracèrent des sillons clairs dans le sang sombre et sale qui recouvrait mes joues.
Je finis par arrêter hors de souffle, et ma folie retomba un peu. La face rouge du cadavre semblait maintenant me regarder, et je réalise alors que l’homme que je venais de tuer devait avoir à peu prés le même âge que moi.
Je vomis instantanément sur sa dépouille encore chaude et me redressa dans un haut le cœur, comme pour échapper à ce cauchemar, mais ses yeux sans vie ne semblaient pas me quitter du regard. Je me mis à courir comme je pouvais. Je boitais, je trébuchais, qu’importe, il me fallait mettre le plus de distance possible entre moi et ce cadavre, j’étouffais, j’avais besoin d’air, besoin de quitter ce lieux, d’échapper à ce cauchemar. Je zigzaguais entre les cadavres comme dément, je pouvais jurer les voir tourner leurs têtes moribondes pour mieux me suivre du regard pendant que je m‘enfuis entre les arbres, et alors que je file vers la clairière à toute allure, l’un d’eux me saisi la jambe !
Mon cœur sembla s’arrêter de battre à ce moment précis.
Je m’effondrais sur le sol, en criant et en me débattant comme un fou furieux pour dégager mon pied. Je roue de coups la tête du revenant, que je sonne un peu, le temps pour moi d’attraper une pierre sur le sol, et de le frapper, encore et encore, jusqu’à ce que plus rien ne bouge. Je me reculais alors, hors de sa portée, tremblant comme une feuille et frissonnant de peur ...
Alors que je me calmais petit a petit, je pris conscience qu’il s’agissait d’un des homme que j’avais mis au tapis d’un coup de genou au début de la bataille. Il m‘était complètement sortie de la tête, et cela aurait très bien pu m‘être fatal… Jamais je n’avais eu si peur, tu parles, quel cauchemar...
Je me mis debout précautionneusement, en remarquant au passage que je me suis uriné dessus. Tu parles…
J’étais en piteux état, au fur et à mesure que je me calmais et que la tension redescendait, la douleur elle, arrivait, cinglante et harassante. Je me dépêchais comme je pouvais d’aller à leur campement, ou j’avais repéré un grand baril d’eau un peu plus tôt.
Le soleil tapait fort a travers les pins, et les oiseaux s’étaient remis à chanter.
Ma vue se brouillait de plus en plus, j’avais perdus trop de sang, il me fallait panser mes plaies, et rapidement si je ne voulais pas m’évanouir pour de bon.
L’eau du baril était sale et tiède, et il me fallut me pencher pour pouvoir atteindre le niveau de l’eau.
J‘avais le visage enflé et de nombreuse plaies un peu partout, mais l‘eau me fit du bien, et je me rinçais fébrilement avec soulagement.
Je me débarrassais de mes habits, le sang avait commencé à coaguler par endroit, et le simple fait de quitter ma chemise m’arracha un cri de douleur .
J’avais une belle entaille dans le bas du dos, et l’épaule cisaillé sur une bonne vingtaine de centimètres.
Je fouillais dans les tentes qui m’entouraient comme je pouvais, dans l’espoir de trouver quelque chose d’utile. Je récupérais dans celle de Brashek un peu de fil et une aiguille, mais je fus incapable sur le moment de recoudre mes plaies ouvertes.
J’attrapais une des bouteilles à moitié vides qui trainaient ça et là autour des tentes. L’alcool me servit de désinfectant improvisé, et j‘hurlais de douleur lorsque le liquide me brula les chairs… Je bus au passage une grande lampée de ce qui en restait .
Une chemise à peu prés propre, trouvée étendue sur l’une des tentes, fit office de pansement. Je n’en pouvais plus, des larmes de douleur dévalaient mes joues sans discontinuer alors que je cherchais un endroit où poser ma carcasse abimée. Je me sentais prés a défaillir à tout instant et je finis par m’effondrer dans l’un des lit de paille du campement… Les ténèbres envahirent mon champ de vision, et je sombrais dans l’un des pire cauchemar de ma vie…
Je fus réveillé en sursaut par un hurlement . La nuit était tombée pendant que j’était assoupis et je mis un moment avant de réaliser ou je me trouvais.
Un autre hurlement retentis dans le calme de la nuit. Des loup. Ils ne fallait pas que ces sacs a puces dévorent mon butin.
Manquerai plus que ça , merde !
Je me redressais sur ma couchette d’un bon, et la douleur me foudroya instantanément. Je restais prostré quelques secondes en attendant que cette insoutenable sensation disparaisse. J’étais définitivement stupide, il fallait que je fasse plus attention…
Je sortis de la tente pour me diriger vers le tas d’habit crasseux et sanglant que j’avais laissé un peu plus tôt. Après avoir farfouiller quelques minutes dans l’obscurité, j’y trouvais enfin ma besace, et j’en sortis de quoi allumer une torche. J’attrapais en passant une hache qui trainait prés d’un petit tas de bois, et tirais mon corps abimé et raidie en direction des corps sans vie, de l’autre coté du dénivelé.
Le premier cadavre que je découvris fut celui de Brashek.
Je mis un petit moment à me souvenir de ce qui c’était exactement passé… J’imagine qu’il s’était vidé de son sang pendant qu’il m’étranglait, une chance, j’aurai pu y passer milles foi ce jours là…
On pouvait lire la frustration sur le visage marqué du bandit, comme si mourir de ma main était le plus grand des déshonneur, après une vie de combats contre des adversaire valables… enfoiré.
Je plantais la torche comme je pouvais dans le sol humide, et entrepris d’étendre plus ou moins le corps figés, de manière à en dégager le cou du mieux possible.
La décapitation fut un supplice pour mon corps meurtrie, et elle dura bien plus longtemps que prévu…
Mes plaies se remirent à saigner rapidement sous l‘effort, et je fut incapable de décapiter qui que se soit d’autre .
C’est de nouveau ensanglanté et une tête a la main que je retournais au campement.
Je me dégoutais profondément… J’avais envie de vomir rien qu’en pensant au six autres décapitations qui m’attendaient plus tard…
Je me recouchais après avoir de nouveau versé de la gnole sur mes plaies.
Le reste de la nuit fut agité, j’avais l’impression de voir chacun des visages des personnes que j’avais assassiné un peu plus tôt. Dans chaque coin obscure de la tente sous laquelle je me trouvais, ils me regardaient sans siller de leurs faciès stupéfiés par la mort et la peur, les supplices du jeune homme semblaient résonner dans la nuit, et je gardais les yeux clos, de peur de le retrouver debout, face à moi. Le sommeil eu du mal à me trouver, mais finit tout de même par m’emporter, pleurant comme un gosse, et demandant pardon …
Lorsque j’ouvrai un œil, le soleil était déjà bien haut dans le ciel.
Mon corps me faisait souffrir, mes cotes particulièrement, m‘empêchaient de réaliser quelconque mouvement un tant soit peu brusque. J’entrepris de me laver un peu avec l’eau du tonneau, et je fis le tours des tentes pour dégoté du fil et des aiguilles … Je pris aussi de vieux habit a la propreté douteuse dans le but de panser mes plaies une bonne fois pour toute.
L’alcool me servit une foi de plus d’anesthésiant et de désinfectant .
Mes hurlements firent s’envoler les corbeau qui devais surement picorer les cadavres des alentours.
La séance de couture fut longue et douloureuse, je plaçais du tissus imbibé d’alcool sur les plaies maintenant refermées, et je bandais comme je pouvais le tout, afin que cela tienne . Une chance que la plaie au bas de mon dos que je n’arrivait pas a atteindre ne fut pas trop importante.
Un drap me permit de mettre mon bras abimé en bandoulière et ainsi soulager mon épaule entaillé…
Il allait falloir que je vois un toubib, et rapidement, si je voulais pas que cela s’infecte . J’avais vu des chasseurs aguerris mourir des suites d’entaille moins profondes que les miennes…
En attendant, il fallait me rendre a l’évidence, j’était incapable de ramener toutes les têtes . Bourgpreux était a un peu plus d’une demi journée de marche et dans mon état il me faudrait presque un jour entier, et pour combler le tout , il n’y avait pratiquement rien de comestible dans le campement, à croire que ces idiot ne se nourrissaient pas, et j’était incapable de chasser quoi que soit…
Après m’être habillé du mieux que je put, je pris le strict minimum pour le voyage, il fallait être léger. Une dague, de quoi faire du feu et une gourde d’eau firent l’affaire. Les bandit paraissaient aussi pauvres que moi, et excepté une petite bourse bien légère que je trouvais dans la tente de leur chef, rien d’autre ne valut la peine que je le charrie avec moi. Je me confectionnais un baluchons avec le reste de fil qui me restait pour pouvoir transporter la tête de Brashek plus facilement.
Je pris un moment avant de partir pour tracer au couteau des triangles sur les fronts boursouflés de mes victimes, histoire de pouvoir certifier qu’ils avaient était refroidis de ma main, ne sait on jamais …
La traversé de la foret ne fut pas aisée, je trébuchais a chaque pas , et je sentais la fièvre qui commençait a s’installer. . . Je refusais néanmoins de faire un arrêt, je ne savais pas, et ne voulais pas savoir, quels genres de bête pouvais être attiré par l’odeur de sang qui me collait aux vêtements.
Le trajet dura la nuit entière, j’était a bout de force, et sur le point de m’évanouir lorsque j‘aperçut enfin, en contrebas de la colline où je me trouvais, montant dans le ciel brumeux de cette mâtiné, la fumée de la forge de Bourgpreux…
C’était jour de marché apparemment, les badauds déambulaient lentement sur la petite place humide, et les étalages à moitié vide témoignaient des temps de disette que traversait la province de Sehran. Ces bouseux ne me calculaient même pas, même les poules maigrichonnes qui vagabondaient ici et là dans la boue et la fange ne semblait pas m’accorder grande importance…
Les enculés, je venais de libérer leur village de péquenots miteux du joug d’un terrible bandit, recherché dans tout le royaume, et ils ne s’écartaient même pas sur mon passage, trop occupé par leur misérable vie, tout juste bon à acheter leurs poireaux et leurs navets à moitié pourris … L’un d’eux me bouscula en passant à coté de moi, sans m’accorder un regard. Je perdis un peu l’ équilibre, et glissa doucement dans la flaque dans laquelle je me trouvais, j’étais fatigué, trop fatigué pour retrouver mon aplomb. Et je m’étalais avec délicatesse dans l’eau maronnasse pleine de têtards... Il fallait que je me repose, les passants m’enjambaient précautionneusement : au moins, on ne me dérangera pas pensais-je alors que je fermais les yeux …