Si l'exécutif est absent en 2007, que deviendra le vote-sanction ?

Si l'exécutif est absent en 2007, que deviendra le vote-sanction ? - Actualité - Discussions

Marsh Posté le 28-04-2006 à 11:06:43    

Alors que la campagne électorale officielle n'est pas encore ouverte (elle débutera à compter du jour de la publication au Journal Officiel de la liste des candidats - donc l'an prochain) ;
 
alors que les sondages sont à nouveau accusés de démobiliser les électeurs - à quoi bon voter si les résultats sont déjà connus - ou d'influencer leurs choix, d'où une grande méfiance de l'opinion et de la classe politique française vis-à-vis de ces instruments d'information pourtant largement utilisés, et sources de renseignements précieux sur la vie politique et sociale si l'on sait en user à bon escient ;
 
alors que les médias, presse écrite et audiovisuelle, interviennent inlassablement depuis plusieurs semaines dans le jeu politique, en tant que moyens d'information mais aussi et surtout en tant que "tribunes" utilisées par les hommes et femmes politiques (d'où l'intérêt que leur ont toujours porté les gouvernants) ;
 
il est légitime de se poser des questions sur le "quatrième pouvoir", cette expression célèbre d'un grand intellectuel français, traduisant une pratique qui contraint l'action politique à se faire sous la surveillance des médias sans qu'existe véritablement de contre-pouvoir. Ce qui oblige souvent les hommes et femmes politiques à privilégier l'accessoire sur l'essentiel, l'instantanéité sur l'action de fond, les "petites phrases" (tristement célèbres parfois) sur l'examen et l'analyse des résultats, la facilité sur les décisions ou les prises de positions impopulaires. Les médias imposent ainsi une course au concret peu compatible avec un véritable débat d'idées : on ne communique bien que sur le simple et l'instantané. Et la confrontation des idées doit souvent se traduire par une confrontation de personnes, ce qui renforce la tendance à la personalisation du débat politique. Tendance confirmée par l'utilisation des sondages...
 
Ces dangers et ces effets pervers sont pourtant très bien perçus par une majorité de Français (en 1989, 54% des Français considéraient comme négatif que la vie politique et les débats politiques soient de plus en plus médiatisés et trouvaient que c'était un appauvrissement du débat politique). Ainsi, a-t-on pu assister à une relative désaffection du public pour les émissions politiques, bien que celles-ci (du moins les émissions officielles durant la campagne électorale) fassent partie du cursus obligatoire des hommes et femmes politiques.
 
Voici une analyse qui me semble cependant très judicieuse (preuve, si preuve il devait y avoir, que les médias nous proposent parfois de bonnes analyses de fond) :
 
Extrait de la revue de presse de Fabrice Drouelle sur France Inter :
 
2007, la Présidentielle...
Il y a plusieurs façons de l'aborder...
Côté casting : les candidats...
Côté scène : les programmes...
Côté coulisses : petits et grands gestes des candidats...
Côté sous-sol : les affaires...
Mais on peut aussi prendre de la hauteur, côté balcon, comme le fait Jérôme Jaffré, dans l'analyse qu'il livre au journal "Le Monde", et qui nous explique que 2007 pourrait bien réserver un changement de première grandeur...
Pour la première fois depuis 1974, le pouvoir exécutif pourrait être absent de la compétition et, du coup, en changer quelque peu la nature.
 
Ce serait effectivement la première fois depuis 33 ans que le Président sortant ne se représentera pas, si l'on retient bien sûr cette hypothèse avec Jacques Chirac...
Perspective probable, à défaut d'être certaine.
 
Il est possible également que ne se présente pas non plus le Premier ministre en exercice...
Dominique de Villepin paraissant bien mal placé pour tenter sa chance.
 
C'est ça, l'absence probable de pouvoir exécutif en 2007...
 
Et le changement, il est bien là, puisque depuis 81, toutes les élections, nous rappelle Jérôme Jaffré, se sont faites contre le pouvoir sortant, et ont abouti à une alternance systématique des majorités gouvernant le pays.
 
Or, si le pouvoir disparaît, que devient le vote-sanction si cher aux électeurs ?
 
Pas facile donc, pour la gauche...
 
Mais pas simple non plus pour Nicolas Sarkozy, qui risque alors d'apparaître comme le représentant ultime du pouvoir sortant...
Voilà pourquoi il pourrait bien quitter le gouvernement dès l'automne 2006 plutôt qu'au début 2007.
 
Mais au-delà de Sarkozy, l'enseignement principal c'est que, si le pouvoir exécutif est absent, la chance de la campagne serait alors de se tourner davantage vers l'avenir que vers le passé...
Une configuration qui pourrait contribuer à restaurer le lien politique entre les Français...
Ce lien qui a si cruellement fait défaut en 2002, conclut Jérôme Jaffré.

Cf. http://www.lemonde.fr/web/article/ [...] 090,0.html
 
Qu'en pensez-vous?
 
Selon vous, quelle(s) conséquence(s) pourrait avoir l'absence du pouvoir executif parmi les candidats en 2007, privant les électeurs du vote-sanction qui leur est si cher?

 
N.B.: Arguments sérieux bienvenus. Pas de blabla ou de flood SVP. Merci.

Message cité 1 fois
Message édité par brett16 le 29-04-2006 à 09:02:04
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Marsh Posté le 28-04-2006 à 11:06:43   

Reply

Marsh Posté le 28-04-2006 à 11:10:34    

En 1995 Miterrand ne s'était pas présenté nan?


---------------
Parce que le vote pour Emmanuel Macron n'est pas un vote de conviction mais une nécessité démocratique
Reply

Marsh Posté le 28-04-2006 à 12:10:29    

dante2002 a écrit :

En 1995 Miterrand ne s'était pas présenté nan?


Etez-vous sûr d'avoir bien lu ? ou faut-il vous faire un dessin... ;)

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Marsh Posté le 28-04-2006 à 12:13:06    

La prochaine fois que l'auteur du topic fasse un effort en donnant son opinion sans attendre celle des autres.

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Marsh Posté le 28-04-2006 à 13:57:23    

Bresse a écrit :

La prochaine fois que l'auteur du topic fasse un effort en donnant son opinion sans attendre celle des autres.


 
 
Ça reste d'actualité.

Reply

Marsh Posté le 28-04-2006 à 14:00:41    

Je pense clairement que y'a une passion politique qui s'éveille en ce moment. En même temps tout le monde prône la rupture, ça ne peut qu'intéresser !

Reply

Marsh Posté le 28-04-2006 à 14:40:25    

Bresse a écrit :

La prochaine fois que l'auteur du topic fasse un effort en donnant son opinion sans attendre celle des autres.


 
C'est chose faite ;)

Reply

Marsh Posté le 28-04-2006 à 14:41:53    

Krini a écrit :

Je pense clairement que y'a une passion politique qui s'éveille en ce moment. En même temps tout le monde prône la rupture, ça ne peut qu'intéresser !


 
Pensez-vous que le débat politique débute trop tôt (vu que l'échéange électorale est encore lointaine) ?

Reply

Marsh Posté le 29-04-2006 à 11:59:13    

brett16 a écrit :


 
Selon vous, quelle(s) conséquence(s) pourrait avoir l'absence du pouvoir executif parmi les candidats en 2007, privant les électeurs du vote-sanction qui leur est si cher?[/b]


en effet c'est la première fois sous la cinquième république ( hormis de gaulle pour la transition )
68-> pompidou ex-premier ministre
73-> Jacques Chaban-Delmas ex-premier ministre
81-> giscard ex-président
88-> mitterand ex-président et chirac ex-premier ministre
95-> balladur ex-premier ministre
02-> chirac ex-président et jospin ex-premier ministre
 
en plus si c'est royal-sarko ça sera la moyenne d'age la plus jeune
 
interessant on dirait un reboot de la politique...

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